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TYPOGRAPHIE HENNUYER, RUE DU BOULEVARD,

Boulevard extérieur de Paris.

7. BATIGNOLLES.

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Editeurs du Journal des Économistes, de la Collection des principaux Economistes,
du Dictionnaire de l'économie politique, etc.

Rue Richelieu, 14.

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DES

ÉCONOMISTES

INTRODUCTION

A LA SEIZIÈME ANNÉE.

En jetant sur l'année qui vient de s'écouler un rapide regard rétrospectif, nous y trouvons à la fois des raisons d'espérer et de nous réjouir, au nom de l'économie politique, et des causes, non pas certes de découragement, mais de tristesse.

Parlons d'abord des symptômes heureux, à défaut d'événements considérables, qui s'y sont produits.

Il est certain que si on étend ses regards dans l'espace, l'économie politique gagne du terrain. Le Congrès réuni à Bruxelles, qui marquera si honorablement l'année 1856, nous a paru en être la démonstration incontestable, en même temps que l'agitation qui a lieu en Belgique d'une façon permanente en faveur des réformes économiques, et que le langage tenu par deux souverains, l'empe-. reur de Russie et le roi de Suède, dans des circonstances solennelles, attestaient la parfaite compatibilité du grand principe de la liberté commerciale avec la diversité des régimes politiques. Ce qui recommande notamment, ce qui distinguera le Congrès économique tenu à Bruxelles en 1856, ce qui lui donne une véritable valeur comme symptôme des tendances de plus en plus libérales des hommes pratiques, fabricants et commerçants, qui s'y étaient rendus en grand nombre de presque tous les pays, c'est la quantité de gens qui sont venus dire « Nous avions cru le système prohibitif nécessaire, très-utile du moins; nous nous trompions. Nous avions cru la réforme douanière très-redoutable pour notre fabrication; nous ne la redoutons

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plus maintenant, et nous la désirons même, comme éminemment salutaire. Nous le reconnaissons de bonne foi nous nous trompions! » Voilà assurément un langage bien digne de remarque. Le Congrès international de Bruxelles prouve le déclin de la foi protectionniste dans une portion notable des classes industrielles et commerçantes. Quand nous y avons vu le commerce de Verviers et la Chambre de commerce d'Anvers y venir en masse abjurer solennellement les opinions prohibitionnistes entre les mains de la liberté commerciale, nous sommes en droit assurément de reconnaître dans un fait si caractéristique comme un signe des temps.

Le gouvernement français avait cru voir aussi un de ces signes irrécusables dans la dernière Exposition universelle de Paris, et cédant, pour ainsi dire, à la pression des faits, il avait résolu la levée des prohibitions. Des droits tellement élevés les remplaçaient dans le projet de loi qu'il présentait au Corps législatif, cette fois peu empressé d'émettre un vote, que nous trouvions à nous en réjouir beaucoup moins comme d'un accroissement à la facilité des échanges que pour l'honneur et pour l'avenir du principe. Les cris d'effroi, les terreurs réelles ou simulées des prohibitionnistes, les alarmes semées par eux sur la situation de leurs ouvriers, desquels ils déclaraient ne pas répondre, ont fait ajourner une mesure qui, dès à présent, n'aurait eu rien de fort téméraire, ainsi qu'en avait jugé elle-même l'immense majorité des Conseils généraux, appelés à en donner leur avis.

Voilà ce qui excite en nous ce sentiment de tristesse dont nous parlions il y a un instant. Il trouve ses motifs dans l'ignorance trop persistante, dans l'indifférence trop générale du public français sur des questions dans lesquelles sont impliqués pourtant ses plus pressants intérêts, enfin dans l'âpreté et dans la violence, nous pouvons dire sans bornes, des intéressés. Jamais cette violence n'a été poussée à ce point. Ce qui s'imprime n'est rien encore au prix de ce qui se dit. C'est un mélange d'invectives et de doléances qu'on ne sait vraiment par quel terme honnête caractériser. Pourtant nous avons eu récemment un échantillon assez satisfaisant de ce qui s'imprime, en voyant à quel luxe de dénonciations et de personnalités blessantes s'est trouvé exposé un conseiller d'Etat qui a osé avoir et exprimer une opinion différente de celle de messieurs les prohibitionnistes, et qui est resté fidèlee à la cause de la vérité économique et du bien-être populaire. Nous publierons ici même le rapport édité par le représentant principal, à ce qu'il paraît, des

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