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pos de ramasser, que la guerilla battue était celle de Monroë, dont l'Empecinado avait réclamé l'aide dans l'opération qu'il méditait contre moi.

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LE chemin que je prenais dans le val de Cifuentes pour arriver sous cette ville, était le mème que j'avais suivi avec le 10°. de chasseurs à cheval et le Royal-Irlandais, la veille de l'affaire de Trillo; aussi m'était-il bien connu, et l'Empecinado, en me le voyant descendre, avait-il eu le temps de faire ses dispositions.

Arrivé au point de partage des eaux entre le Tajuña et le Tage, je découvris le beau val de Cifuentes, et, de ce point, les forces ennemies rassemblées sur le sommet du mont San-Cristoval. Une partie du Royal-Etranger ne connaissait point encore cette position formidable, et les plus braves, en la voyant, la jugèrent trop inexpugnable et trop fortement occupée pour que j'osasse m'y engager avec don Juan Martin.

Ce général qui déjà m'y avait attendu, et que

TOM. III.

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j'en avais délogé (*), ne jugeait pas comme eux; mais informé par les rapports parvenus de Siguenza quelles étaient mes forces, il établit son plan de bataille de manière à m'enfermer dans Cifuentes, si j'avais l'audace de m'y présenter, et à m'y écraser sous les masses qu'il appelait à son aide.

Nous descendîmes la côte, et arrivés à portée de l'ennemi, le feu de son artillerie commença. A droite du chemin de Masegoso à Cifuentes et sous le canon de San-Cristoval, se trouve un tertre élevé plus long que large. J'ordonnai aux bataillons de se masser en arrière, afin de se couvrir. Je fis former les Westphaliens en seconde ligne, et voyant que l'ennemi ayait négligé d'oc- · cuper le château, j'y portai de suite mon infanterie légère et deux compagnies de voltigeurs avec ordre de s'engager vivement et à couvert contre tout ce qui se montrerait au sommet du mont, ou qui ferait mine de vouloir en descendre, mais avec injonction expresse de ne pas aller plus loin, me rappelant trop bien la position critique où le deuxième bataillon de RoyalIrlandais s'était jeté lors de ma première affaire sur ce point.

(*) Voyez tome i de ces Mémoires, Première Campagne contre l'Empecinado, chap. x, pages 232-240.

Voulant néanmoins répondre au canon ennemi qui tirait sans interruption, je fis porter la pièce de 8 sur le tertre, et ses premiers coups, pointés sur un angle trop bas, ne s'élevèrent point assez, mais tous ceux qui les suivirent donnèrent au milieu des masses ennemies. Le canon de l'Empecinado était également très bien pointé, mais des coups avaient moins de succès, à cause des tertres qui couvraient les troupes sous mes ordres.

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Les voltigeurs et l'infanterie légère étant arrivés sans obstacle, mais en tirailleurs pour offrir moins de prise à l'artillerie ennemie, au poste que je leur avais assigné, fixèrent par leur attaque l'attention de l'Empecinado, qui, pour protéger ses canonniers contre eux, fit engager beaucoup de tirailleurs. La guerilla de Monroë, la même qui avait été culbutée au pont de Masegoso, parut bientôt après sur le chemin que nous avions tenu et resta prudemment en bataille à portée de canon de nos lignes.

Ne voulant perdre inutilement aucun de mes chevau-légers, je leur ordonnnai d'aller rapidement s'établir en bataille derrière un mamelon très aigu, à gauche de la ville et de s'y tenir prêts à déboucher sur la prairie; je les fis appuyer par un bataillon qui, par les motifs donnés plus haut, s'y rendit en tirailleurs.

La cavalerie de l'Empecinado, forte ce jourlà, d'environ six cents sabres, et qui ne paraissait en ligne nulle part, déboucha dans la direction des cheyau-légers, ce qui me détermina sur-le-champ à concentrer mon infanterie et mon artillerie entre eux et la ville.

Jusqu'alors les masses ennemies, placées sur le San-Cristoval, ne s'étaient point ébranlées, et l'arrivée de leur cavalerie pouvait déterminer l'Empecinado à faire descendre et à former le long du ruisseau, une partie de ses bataillons; mais il n'en fit rien, parce que son projet était de nous entourer, ainsi qu'on le verra plus tard.

Sa cavalerie, par suite de ce projet, ne paraissant pas avoir l'intention de s'engager encore, s'arrêta en colonne à portée de mitraille, et se couvrit d'une ligne de tirailleurs auxquels j'en opposai d'autres, pris dans l'infanterie.

Ma ligne de bataille, étant toujours au-dessus de la ville, derrière le ruisseau, et l'ennemi conservant sa position, j'ordonnai un changement de front, la gauche vers la chapelle du chemin de Canredondo, le centre couvert par la ville, et ma droite liée aux chevau - légers. Cette manœuvre eut lieu sous le feu de l'ennemi.

La mitraille ayant suffi pour maintenir la cavalerie de l'Empecinado, devant les chevau-légers, je songeai à m'emparer de la position du

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