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12 Juillet.

A quatre heures du matin la colonne du général Meriage se mit en route se dirigeant sur Longwy. On entendait toujours le canon du côté de cette place.

Un chasseur du 4o bataillon de la Meurthe, convaincu de désertion, fut condamné à la peine capitale : comme on devait concevoir l'espérance que l'exemple de la veille serait d'un grand effet, le général prit sur lui de surseoir à l'exécution du condamné (*).

Les gardes nationales sédentaires des villages environnans, arrêtaient les déserteurs de la grande armée, les amenaient au général et celui-ci les organisait en sapeurs pionniers.

14 Juillet.

La colonne du général Meriage revint de son expédition, remit à Thionville les canons et les caissons que cette place lui avait prêtés, et se proposa d'y faire un séjour. Elle avait surpris le prince de Hesse-Hombourg dans sa position autour de Longwy, lui avait fait deux cents prisonniers, et enlevé plusieurs bouches à feu. Sa perte n'était point considérable en proportion de celle

(*) Elle n'eut pas lieu.

des Prussiens: forte d'environ 1400 hommes, cette colonne en avait mis 6000 en pleine dé

route.

16 Juillet.

Pendant la nuit du 15 au 16, un corps franc sortit de la place. Les projets de plusieurs individus de ce corps, contre une classe de citoyens, nécessita des mesures très vigoureuses de la part du général, lequel fut parfaitement secondé par M. Clerget, directeur des douanes, et les préposés à ses ordres. Ce corps franc prit la route de Bouzonville.

Le général Meriage partit le matin avec les chasseurs de Lorraine. Le général Hugo lui donna un renfort jusqu'à Metz.

Beaucoup de gardes nationaux des bataillons d'élite, séduits par l'espérance de s'échapper au milieu du désordre qui devait avoir lieu, pendant la nuit, avaient promis aux partisans (sans doute à l'insu de leurs chefs) de se joindre à eux, de sorte que pendant la nuit du 15 au 16, loin de pouvoir compter sur la totalité de ces bataillons, le général commandant fut obligé d'en comprendre une partie, dans ses mesures de haute police. On doit dire ici, à la louange des officiers et sous-officiers de ces bataillons, que ces mesures ne les concernaient pas, et que

le général n'a pas un instant cessé de compter sur leur attachement aux lois de la discipline.

Le général Meriage emmena à Metz les prisonniers qu'il avait faits dans son expédition sur Longwy.

17 Juillet.

Le 11 bataillon de la Meurthe destiné pour Longwy arriva de très bonne heure à Thionville; le général, pour favoriser son mouvement le fit appuyer par un renfort de toutes.

armes.

L'arrivée de ce bataillon donna lieu à une reconnaissance qui fit un grand plaisir au général Hugo.

Ayant préalablement invité le commandant de corps à dîner, il s'était rendu avec lui sur la place d'armes pour passer son bataillon en revue, et en arrivant vers une compagnie du centre, il s'arrêta devant un soldat. Comman

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dant, dit-il alors, en regardant fixement celui-ci et en s'adressant au chef, vous ne trouverez sans doute pas inconvenant que j'invite ce soldat à dîner avec nous. Comment! Nous avons si long-temps bu à la même coupe, que je veux qu'il s'en souvienne encore aujourd'hui.

Le général venait de reconnaître, dans ce nouveau convive, son frère de lait, qu'il n'avait

pas vu depuis plus de vingt ans ; c'était le fils même de sa nourrice.

18 Juillet.

Le général en chef ayant fait passer dans Thionville l'avis de la soumission de l'armée de la Loire, le conseil de défense et la garnison firent aussi la leur.

Le lendemain, MM. Clerget, directeur des douanes, Malye et Boulan, chefs de bataillon, partirent pour aller déposer l'acte de soumission aux pieds de S. M. à Paris : le conseil général de la commune envoya aussi une députa tion au nom des habitans.

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Rejet d'une proposition des alliés. — Arboration du drapeau royal. Sommation du général prince de Hesse, de livrer

Thionville, Sierck et Rodemack. Rejet. Attaque de Ro

demack.

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Désertion des gardes nationaux. Conduite des

Prussiens. - Conduite des Russes.

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Attaque de Longwy.

général Langeron.

Célébration du vœu de
Convention avec le

21 Juillet.

Le général Hugo ayant proposé au prince de Hesse-Hombourg, de conclure une convention pour la cessation des hostilités, entre les troupes sous leurs ordres, S. A. répondit qu'elle écrirait en conséquence au général Blücher. Elle envoya son chef d'état-major à Thionville pour faire entrevoir que cette convention serait facile, si pour préliminaires on livrait une ou deux portes de la forteresse. Cette proposition si peu d'accord avec les grands principes de désintéressement proclamés par quelques puissances

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