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longueur totale 55 m. 44 dont 35 m. 94 pour la volée et 19 m. 50 pour la culasse; mais le système de manœuvre a été modifié.

La presse-pivot, à rotule supérieure, ne comporte aucun appareil de soulèvement; elle joue uniquement le rôle de support pendant le basculement et de pivot pendant la rotation, la base du piston restant toujours en contact avec le fond de la presse. Le basculement est réalisé au moyen de deux coins placés sous les poutres principales, à l'extrémité de la culasse, destinés à supporter la culasse le pont étant au repos, et à l'abaisser ou à le soulever pour la manoeuvre; ces deux coins sont actionnés par une presse hydraulique.

Les presses de rotation sont à simple pouvoir. Le mouvement de rotation est arrêté à fin de course, dans un sens ou dans l'autre, par des butoirs formés de rondelles Belleville (Pl. 2, fig. 19).

La durée d'une manœuvre d'ouverture ou de fermeture est de 1 minute 40 secondes ; une manoeuvre complète comprenant l'ouverture et la fermeture absorbe 1 180 litres d'eau comprimée a 54 kilos, ce qui représente une dépense d'énergie de 637 200 kilogrammètres, soit :

637 200
305

=2 089 kgm. par tonne de poids du tablier.

La dépense d'énergie rapportée à l'unité de poids est donc à peu près la même que pour les ponts Bellot et Chevallier; mais les appareils de calage placés à l'extrémité de la culasse peuvent être visités et réparés sans interrompre la manœuvre du pont, qui se fait à bras pendant le temps nécessaire, tandis qu'on est obligé, au contraire, d'immobiliser les deux autres ponts pour visiter et réparer l'appareil de soulèvement, faute de pouvoir opérer en pareil cas le soulèvement du pivot.

Le tablier de chacun des ponts Bellot et Chevallier a coûté 117 800 fr.; celui du pont Quinette de Rochemont 102 900 fr. Le prix des appareils de manœuvre n'est pas exactement connu, parce que ces appareils ont été exécutés en même temps

que d'autres travaux entre lesquels il est impossible de ventiler la dépense; il en est de même des frais d'entretien.

Un seul mécanicien suffit pour la manœuvre de chaque pont.

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Pont tournant du pertuis de communication des bassins à flot, à Saint-Nazaire. Ce pont, construit en 1911, couvre une passe de 34 m. 50 d'ouverture; la longueur totale du tablier est de 59 m. 55, dont 39 m. 70 pour la volée et 19 m. 85 pour la culasse; le tablier, composé de deux poutres principales à treillis entretoisées, porte une double voie charretière avec voie ferrée dans l'axe de l'ouvrage et deux trottoirs extérieurs en encorbellement sur les poutres principales; il pèse 525 tonnes.

Les appareils de manœuvre de ce pont sont semblables à ceux du pont du Pollet; ils n'en diffèrent que par les dimensions, qui sont moins importantes, et par les points de détail ci-après :

La presse-pivot ne contient que de l'eau; les tasseaux de calage ne sont pas en forme de coin, mais en forme de cube comme ceux des ponts tournants de Calais ; les butoirs comportent des rondelles Belleville et sont complétés par des crochets de retenue destinés à s'opposer, après le choc, au retour en arrière du tablier; enfin, les plaques d'appui de l'extrémité de la volée, scellées sur la maçonnerie, sont munies d'une saillie en forme de trapèze pénétrant dans un évidement de même forme ménagé dans les plaques fixées sous les poutres principales, en vue de ramener le tablier exactement à sa place et d'assurer ainsi la continuité des rails de la voie ferrée; mais il n'existe pas, sous ces plaques, de rouleaux de dilatation.

La durée d'une manoeuvre d'ouverture ou de fermeture est de 1 minute 45 secondes. Une manœuvre complète, comprenant l'ouverture et la fermeture, absorbe 664 litres d'eau comprimée à 50 kilos avec les presses de rotation fonctionnant au simple pouvoir et 1 198 litres avec les presses fonctionnant au grand pouvoir, ce qui représente une dépense d'énergie de 332 000 kilogrammètres dans le premier cas et 599 000 kilogrammètres dans le second, soit respectivement:

332 000 525 calme.

632 kgm. par tonne de poids du tablier, par temps

599 000 625

1 141 kgm. par tonne de poids du tablier par

vent

fort.

En pratique, on n'utilise que très-rarement le grand pouvoir dans la crainte d'occasionner des avaries au tablier au moment où celui-ci vient frapper sur les butoirs.

Le tablier du pont a coûté 144 365 fr. et les appareils de manœuvre 102 124 fr.

Pont tournant du bassin no 3, à Rochefort (Pl. 2, fig. 20). Ce pont, construit en 1890, est décrit dans un mémoire de M. l'Ingénieur en chef CRAHAY DE FRANCHIMONT inséré dans les Annales des Ponts et Chaussées, année 1895; il couvre une passe de 18 mètres d'ouverture; la longueur totale du tablier est de 42 mètres dont 25 m. 90 pour la volée et 16 m. 10 pour la culasse; le tablier, composé de deux poutres principales à âme pleine entretoisées, présente une largeur libre de 7 mètres entre poutres, dont 5 mètres pour une double voie charretière et 2 mètres pour deux trottoirs latéraux; il pèse 210 tonnes, y compris 48 tonnes de lest en fonte pour contrepoids de culasse; ce lest a été calculé de manière à contrebalancer une surcharge accidentelle de 50 kilos par mètre carré sur toute la surface du tablier, tenant au vent, à la neige ou à toute autre cause, plus une surcharge isolée de 2 tonnes à l'extrémité de la volée et à conserver encore une prépondérance d'une tonne du côté de la culasse.

Dans la position de fermeture, le tablier repose sur trois points d'appui respectivement situés à l'extrémité de la culasse et sur le bord des deux bajoyers de la passe; pendant la rotation, il repose sur un pivot, sur un galet de culasse et sur deux galets d'équilibre transversal.

Le pivot est en acier; il a 0 m. 25 de diamètre, ce qui correspond à une charge de 429 kilos par centimètre carré ; la crapaudine, boulonnée sous le chevêtre, est en fonte avec grain d'acier; le graissage est obtenu au moyen d'une boîte à huile embrassant le pivot et disposée de manière que le niveau du liquide soit constamment supérieur à celui des surfaces en contact (Pl. 2, fig. 21).

La base du pivot est constituée par un cylindre de 0 m. 50 de diamètre, logé dans une boîte de même forme et reposant sur deux coins en acier à pentes contraires, qui peuvent être manœuvrés à bras au moyen d'un train d'engrenages; ces coins ont pour but de permettre le réglage et le maintien du tablier dans la position la plus convenable par rapport à la ligne de ses appuis et le dégagement, en cas de besoin, du pivot pour sa visite et sa réparation. Le pivot conserve d'ailleurs une partie de sa charge lorsque le pont se trouve dans la position de fer

meture.

Le calage et le décalage de la culasse s'opèrent au moyen de vérins à bras, remplaçant des béquilles qui avaient été primitivement installées et qui étaient actionnées par une presse hydraulique.

Le mouvement de rotation est obtenu au moyen d'une chaîne sans fin qui est actionnée par une presse hydraulique à double effet et qui s'enroule autour d'un tambour cylindrique de 3 mètres de diamètre et de 1 mètre de hauteur fixé sous le chevêtre. L'eau comprimée est fournie au pont, en même temps qu'aux divers appareils de l'écluse voisine, par un réservoir dans lequel une pompe spéciale refoule à 25 mètres de hauteur l'eau prise dans le bassin même; c'est le seul exemple que nous connaissions d'engins hydrauliques fonctionnant sous une aussi faible pression.

La durée d'une manoeuvre d'ouverture est de 2 minutes 30 secondes; celle d'une manœuvre de fermeture de 3 minutes. Un homme est employé à la rotation, deux autres aux vérins. La double rotation absorbe 1 500 litres d'eau comprimée, ce qui représente une dépense d'énergie de 37 500 kilogrammètres, soit 179 kgm. par tonne de poids du tablier.

Les dépenses de premier établissement ont été les suivantes : tablier 68 137 fr.; appareils de manœuvre 19 028 fr. Les frais d'entretien des mécanismes coûtent 200 fr. environ par an.

Pont tournant Sadi-Carnot, à Cette (Pl. 2, fig. 22). Ce pont, construit en 1892, comprend une travée mobile et une travée fixe couvrant respectivement deux passes de 21 m. 20 et 14 m. 60 d'ouverture; la longueur totale du tablier de la travée

mobile est de 37 m. 99, dont 27 m. 83 pour la volée et 10 m. 16 pour la culasse; le tablier, composé de deux poutres principales à âme pleine entretoisées, a une largeur totale de 8 m. 50 et porte une double voie charretière comprise entre les deux poutres et deux trottoirs extérieurs de 1 m. 20 en encorbellement. Le poids du tablier est de 216 tonnes, y compris un lest en fonte de 114 tonnes pour contrepoids de culasse; l'importance exceptionnelle de ce lest résulte de la faible longueur de la culasse qui était limitée par la situation des lieux.

Dans la position de fermeture, le tablier repose sur trois points d'appui respectivement situés à l'extrémité de la culasse et sur le bord des deux bajoyers de la passe; pendant la rotation, il repose sur un pivot, deux galets de culasse et deux galets d'équilibre transversal.

Le pivot est en acier et a la forme d'une calotte sphérique de 0, m. 50 de diamètre; la crapaudine est en fonte, avec grain en bronze; elle est boulonnée sous le chevêtre. La charge sur les surfaces en contact correspond à 110 kilos par centimètre carré.

Le calage et le décalage de la culasse sont effectués par deux béquilles clavetées sur un arbre horizontal auquel on imprime un mouvement de rotation, dans un sens ou dans l'autre, au moyen d'un secteur denté sur lequel agit directement la tige à crémaillère d'une presse à double effet; chaque béquille porte à son extrémité un galet fou qui roule sous la plaque d'appui de la semelle correspondante (Pl. 2, fig. 23).

La rotation est obtenue au moyen d'une presse à double effet agissant directement sur une chaîne sans fin qui s'enroule autour d'une couronne à gorge de 3 mètres de diamètre fixée sous le chevêtre. Des butées hydrauliques arrêtent le tablier à la fin de sa course dans un sens ou dans l'autre.

L'eau sous pression provient de la canalisation supérieure de la ville, qui est desservie par un réservoir placé à 163 mètres au-dessus du niveau de la mer et auquel le pont a été relié par une conduite spéciale.

La durée d'une manœuvre d'ouverture ou de fermeture est de 2 minutes 30 secondes; une manœuvre complète, comprenant

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