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faites depuis ont montré que l'on peut dire, enfin, que le but poursuivi a été atteint.

EXÉCUTION DES TRAVAUX

Terrassements. L'avancement moyen journalier, par équipe composée de deux boiseurs, deux terrassiers et deux chargeurs ou rouleurs était de 0 m. 70 dans les galeries à grande section et de 1 mètre dans les galeries à petite section.

Les deux boiseurs confectionnaient les cadres, les mettaient en place et s'occupaient, en outre, du blindage des parois et du plafond de la galerie.

Les deux terrassiers exécutaient les déblais dont la charge sur wagon Decauville et la conduite au jour incombaient aux deux chargeurs ou rouleurs.

Le bois en grume pour les cadres et les planches pour le blindage étaient rendus par charrette à l'entrée des galeries. Le transport à l'intérieur des galeries se faisait à dos d'homme ou à l'aide d'un wagon plat poussé par les hommes.

On n'a dù recourir aux explosifs que pour le débitage de quelques gros blocs, notamment de celui qui fut rencontré à 11 mètres de l'entrée de la galerie G2. Trente cartouches de cheddite et autant de détonateurs ont été employés.

L'avancement moyen journalier dans les puits était de 0 m. 60, avec un personnel ouvrier composé de deux boiseurs, un terrassier et 2 manoeuvres. Les déblais étaient montés au jour au moyen d'un treuil actionné par les deux manœuvres.

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Maçonneries. L'avancement moyen journalier par équipe composée de un maçon et cinq manœuvres était de 0 m. 94 dans les galeries à grande section et de 1 m. 07 dans les galeries à petite section.

Les matériaux étaient rendus par charrette à l'entrée des galeries principales ; les manoeuvres les conduisaient à pied d'oeuvre à l'aide d'un wagon plat.

Evacuation des eaux. Pendant l'exécution des terrassements, l'évacuation des eaux captées s'effectuait par des rigoles creusées au-dessous des tirants de fond, généralement sur un bord de la galerie, et, parfois, dans l'axe de celle-ci.

Lorsque l'on construisit les maçonneries, l'évacuation des eaux présenta quelques difficultés. Le béton, au début de sa prise, n'étant pas suffisamment résistant pour empêcher les eaux de le pénétrer et de se frayer un passage sous le radier, on reconnut la nécessité d'établir, sur les galeries principales, de petits barrages faisant refluer les eaux dans la cuvette.

5 barrages furent construits, savoir :

1 sur la galerie G, à 18 mètres de l'entrée, soit à 1 mètre avant le branchement à gauche.

1 sur la galerie G1, à 3 m. 50 de l'entrée, soit avant la disparition de l'argile dans le fond de la galerie.

2 sur la galerie G., le 1er à 4 m. 30 de la tête, avant la disparition de l'argile dans le fond de la galerie, le 2o à 29 mètres de la tête, à 1 mètre avant l'entrée du 2o branchement à gauche ; et 1, enfin, sur la galerie G,, à 5 mètres de la tête.

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L'effet de ces ouvrages, dont nous donnons les dessins ci-con

tre, fut très satisfaisant.

CONDITIONS D'EXÉCUTION DES TRAVAUX

En raison de l'urgence, les travaux ont fait l'objet d'un marché de gré à gré approuvé par M. le Ministre des Travaux Publics.

Les clauses principales de la soumission étaient les suivantes:

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2 Galeries de 1 m. 10 de hauteur de vide de

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Ces prix comprenaient toutes fournitures et mains-d'œuvre, les faux frais de toute nature et le bénéfice.

Les prix applicables aux galeries comprenaient notamment les fouilles dans les terrains de toute nature, le transport des déblais et leur mise en dépôt, le boisage, les maçonneries, l'aération et l'éclairage.

Ils étaient forfaitaires.

Le mortier de chaux hydraulique, employé dans les maçonneries et le béton, était composé de 350 kgs de chaux en poudre pour un mètre cube de sable lavé.

Le mortier de ciment Portland était composé de 600 kgs de ciment en poudre pour un mètre cube de sable lavé.

Le béton de chaux hydraulique était composé de 2 volumes de mortier pour 3 volumes de pierres cassées.

La chaux et le ciment devaient être agréés par l'Ingénieur et satisfaire aux prescriptions des instructions ministérielles. Les épaisseurs indiquées aux dessins constituaient des

minima.

Le boisage devait être fait avec le plus grand soin, l'Ingénieur pouvant prescrire son renforcement aux frais de l'Entreprise, lorsqu'il le jugerait nécessaire dans l'intérêt de la sécurité des ouvriers et du personnel chargé de la surveillance.

L'éclairage devait être suffisant pour permettre une facile surveillance des travaux.

Les puits devaient être exécutés aux points indiqués par l'Ingénieur. Ils devaient avoir au moins quatre mètres carrés de section. Le prix relatif à ces ouvrages comprenait la fouille dans les terrains de toute nature, le transport des déblais et leur mise en dépôt aux abords du chemin de fer, le boisage et le remplissage en terre à la fin des travaux (On a vu plus haut, que quelques puits ont été maçonnés).

Le prix des puits s'appliquait au mètre courant mesuré verticalement, quelle que soit la profondeur.

En aucun cas, l'Entreprise ne pouvait demander l'application des articles 30, 31 et 32 des clauses et conditions générales imposées aux entrepreneurs.

Les travaux donnaient lieu à la délivrance d'à-comptes ayant pour base :

Pour les galeries solidement boisées, les maçonneries n'étant pas encore commencées, 4/10 des prix indiqués ci-dessus. Pour les galeries achevées : 9/10 des dits prix.

Le dernier dixième devant être payé après la réception définitive des travaux.

L'Entreprise était soumise au cahier des charges général pour les travaux des routes nationales, approuvé par M. le Ministre des Travaux Publics, le 20 décembre 1904 et au cahier des clauses et conditions générales imposées aux Entrepreneurs, en tout ce à quoi il n'était pas dérogé par la soumission.

En cours de travaux, la soumission fut complétée par la clause suivante :

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Lorsqu'il sera reconnu nécessaire de maçonner à petite « section (1 m. 10 de hauteur de vide) une galerie dont la fouille « aura été exécutée à grande section, il sera fait application

« de la moyenne arithmétique de l'un des prix 1a, 16, 1c ou 1d « avec le prix 2 ou le prix 2a ».

L'exécution des travaux présenta les plus grandes difficultés. Outre celles résultant de la constitution bouleversée des terrains traversés, il fallut lutter contre celles provenant de la très mauvaise tenue de ces terrains. Ce défaut de consistance et la poussée des terres étaient, en effet, tels que, pour éviter de graves dangers d'effondrement, il a été nécessaire de mettre en œuvre des boisages exceptionnellement robustes, de doubler même les cadres de ceux-ci sur de nombreux points; il arrivait fréquemment que les premiers cadres posés subissaient, malgré leur forte section, des flexions et même des craquements. Ce n'est que grâce à une surveillance incessante et aux mesures de prudence très rigoureuses qui ont été prises, qu'aucun accident n'a été à déplorer sur ce chantier.

Par suite de ces conditions d'instabilité, on s'explique aisément qu'il n'a été possible d'enlever, au fur et à mesure de la confection des maçonneries des galeries, qu'une très faible partie des boisages.

Lors du règlement des comptes, l'Entreprise réclama une indemnité pour le payement des bois abandonnés dans les fouilles et des heures d'ouvriers employées au renforcement ou à la réfection des boisages des galeries.

Bien que les prix du marché fussent forfaitaires, l'Administration reconnut que les prévisions de l'Entreprise comportaient une large part d'indétermination et qu'en fait les difficultés rencontrées ont été plus graves que celles que des évaluations même pessimistes devaient conduire à présumer. Il y avait là un véritable cas de force majeure qui devait entraìner, sinon en droit, du moins en équité, l'allocation d'une, indemnité en faveur de l'Entreprise. Le montant de cette dernière fut, après discussion, arrêté à la somme de 8.000 francs.

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