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tions étaient remplies, auraient fonctionné les décharges pendant l'année 1910, pour une ville type (densité de population 150 habitants par Ha., consommation journalière : 150 litres par habitant), supposée avoir reçu les pluies tombées à ParisMontsouris, telles qu'elles sont notées dans les Annales de l'Observatoire de Montsouris.

Les résultats trouvés sont les suivants :

1o Des 792 mm. 4, tombés pendant l'année 1910, la quantité qui arrive aux égouts est environ 3/4 × 1/2 × 792 mm. 4 300 mm. ou 3.000 mètres cubes par Ha.

On remarquera d'abord que cette quantité est bien inférieure à celle des eaux ménagères qui s'élève à 8.212 mètres cubes. Par conséquent, si au cours des grandes pluies, le débit en égout peut être 70 fois plus fort qu'en temps sec; en revanche, si on raisonne sur les chiffres annuels, on voit que la quantité d'eau pluviale susceptible d'arriver par les égouts au fleuve ne dépasse guère le tiers des eaux ménagères.

Les conditions énoncées précédemment étant réalisées, on a trouvé qu'en 1910 il n'aurait été évacué à la rivière que les 3/8 des 3.000 m. c. d'eaux pluviales, soit environ 1.125 mètres cubes.

D

2 Le nombre des jours de pluie ayant été de 195, il n'y aurait eu que 73 jours pendant lesquels un déversement se serait produit.

Encore ce déversement n'aurait-il eu lieu qu'au bout d'un temps très appréciable, ce qui aurait permis d'éviter l'évacuation des eaux des débits de pluie les plus polluées.

Ainsi on ne trouve que 47 jours pendant lesquels le déverse

quantité avec un débit des pompes d'orage de 3 m3 seulement, à condition qu'elles fonctionnent pendant 2 heures.

Les mêmes installations suffiraient pour une pluie d'orage durant 1/4 d'heure qui donnerait 10 m3 à l'Ha, correspondant à une intensité de 11 J.-s., ou à une pluie prolongée pendant 6 heures donnant 56 m3 à l'Ha, et ayant une intensité de 2,6 1.-s.

Les pompes d'orage pourront continuer à marcher et à refouler une partie du débit arrivant même lorsqu'il sera tel qu'il y a évacuation. C'est ce qui a été admis dans l'exemple des pages 177 à 180.

ment aurait commencé plus tôt que 2 heures après le début de la pluie.

3o Sur 624 heures de pluie pendant l'année, il n'y aurait eu que 176 heures de déversement.

On voit que les résultats sont très satisfaisants, et cependant il faut remarquer que l'ensemble porte sur une année exceptionnellement pluvieuse.

La hauteur annuelle moyenne de pluie est en effet 527 mm., et la hauteur de l'année 1910 dépassait de 50%, cette moyenne.

Quantités d'eaux envoyées au fleuve dans le système unitaire et dans le système séparatif absolu. - Comme conclusion de ce qui précède, voyons quelles sont les quantités d'eaux qui, dans l'exemple choisi précédemment, seraient épurées, et quelles autres seraient renvoyées au fleuve sans traitement pendant une durée d'un an.

L'année comprenant 8.760 heures, les 176 heures pendant lesquelles il sera renvoyé des eaux vannes au fleuve, représentent une fraction de 2°, du temps total.

0

Pour un Ha., le débit journalier d'eaux vannes sera 22 m. c. 3 et le débit annuel, 8.212 mètres cubes. En admettant que pendant les 176 heures de déversement, toutes les eaux vannes vont au fleuve, ce qui est exagéré si, comme on l'a dit plus haut, les usines de refoulement continuent à fonctionner, le cube d'eaux vannes non épuré sera : 0,02 × 8.212 = 164 mètres cubes.

D'après ce qui a été dit, si les dispositions définies plus haut . sont prises, une fraction égale aux 3/8 de la quantité des eaux pluviales atteignant les égouts va à la rivière. Si on évalue cette quantité à la moitié de la pluie tombée dont la hauteur peut être admise égale à 600 mm., elle sera de 3.000 mètres cubes par Ha., et la fraction de cette quantité envoyée à la rivière sera égale à 1.120 mètres cubes environ.

Le bilan de l'épuration et des évacuations se présente done ainsi :

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Dans le cas du système séparatif, on aurait le résultat suivant :

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II.

tantes.

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COMMENT SE MANIFESTE LA POLLUTION
D'UN COURS D'EAU, SES DANGERS

Pollution causée par les matières lourdes et les matières flotSi des eaux d'égout brutes sont déversées dans une rivière, dans la mer ou dans un lac, les matières qu'elles contiennent souillent différemment la masse d'eau suivant qu'elle rentre dans l'une des 4 catégories qui ont été distinguées précédemment.

Les matières lourdes qui sont presque exclusivement de nature minérale, se déposent rapidement aux abords du débouché de l'égout, tandis que les matières flottantes qui sont surtout organiques et qui dérivent au fil de l'eau, offensent gravement la vue, mais ne constituent en général que des pollutions assez faibles, car leur masse est rarement très grande.

Presque toujours, même lorsqu'on acceptera le déversement direct de l'eau d'égout, on retiendra les premières dans des chambres à sable, les secondes sur des grilles. L'amélioration ainsi obtenue paraitra déjà sensible surtout à cause de la dis-. parition des matières flottantes; mais elle ne sera pas en somme très importante, puisque sur 230 gr. que représente, à l'état sec, la pollution quotidienne par habitant, on n'aura guère recueilli qu'une trentaine de grammes. Il est vrai que les dépenses à engager seront assez faibles de sorte que le rendement sera appréciable.

Restent les matières en suspension, trop légères pour se déposer dans les chambres à sable et les matières en solution.

Leur apport est susceptible de causer de sérieux inconvénients. On n'insistera pas ici sur ceux qui concernent la navigabilité du fleuve. Celle-ci pourra être troublée par la formation. de dépôts constituant des bancs gênants. Mais leur enlèvement par dragages serait en général bien plus économique que leur élimination par décantation avant déversement, de sorte qu'au point de vue de la Navigation, l'épuration préalable des effluents d'égout ne s'imposerait nullement.

Autrement graves seront les dommages causés à l'hygiène, à la salubrité et aux vies humaine, animale et végétale.

On peut les rattacher par une distinction un peu arbitraire, mais qui permet de classer les phénomènes à deux sortes d'actions : les premières qu'on nommera mécanico-chimiques parce qu'elles dépendent d'actions mécaniques et de réactions chimiques n'exigeant pas l'intervention de phénomènes vitaux ; les deuxièmes qui seront plus spécialement l'œuvre d'organismes vivants ou qui réagiront plus directement sur ces organismes et qu'on appellera chimico-biologiques.

Dans les

Pollution causée par les matières en suspension. premiers phénomènes, on rangera la sédimentation lente qui séparera progressivement de l'eau les matières en suspension. Leur dépôt sera d'autant plus rapide qu'elles seront plus lourdes et que le courant sera plus lent. Dans un étang, elles se

déposeront très près du débouché de l'égout, tandis que dans une rivière à courant rapide, elles pourront être portées très loin, et que dans un fleuve à marée, elles seront ballotées par le flux et le reflux. En mer, la densité relative des particules étant moindre que dans l'eau douce, le dépôt sera encore plus lent, toutes choses égales d'ailleurs.

La sédimentation s'effectuera finalement suivant des bancs qui s'étageront de l'amont à l'aval par degré décroissant de densités des matières, et qui se formeront dans les endroits où des circonstances naturelles ou artificielles diminent la vitesse de l'eau remous, bras morts, retenues à l'amont des barrages. Les matières déposées qui auront sans doute déjà subi quelques transformations, se désagrégeront dès lors plus activement celles qui seront d'origine organique se décomposeront peu à peu en produisant des gaz acide carbonique, gaz des marais, hydrogène sulfuré, etc... Par exemple, la boue d'eau d'égout déposée dans le lit de la Seine avant l'installation des champs d'épandage, produisait des gaz dont la composition d'après la Commission d'études de 1878 (1), était : 73% gaz des marais. 2% oxyde de carbone. 7% hydrogène sulfuré. 12, acide carbonique.

6% gaz
o gaz divers.

Ces gaz seront en partie entrainés ou dissous dans l'eau ; mais, surtout en eaux basses, ils se dégageront en abondance au point d'offenser très désagréablement l'odorat. Enfin si les boues. découvrent, pendant quelque temps, les matières azotées qui seront restées en grandes quantités dans la vase, attireront des essaims de mouches qui deviendront de dangereux agents d'infection.

Si au contraire les eaux montent et surtout si une crue se produit, ces vases qui sont en général assez légères, seront entrainées par la violence du courant vers l'aval où elles se dépose

(A) Assainissement de la Seine, épuration et utilisation des eaux d'egout, 1878.

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