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avantages de la construction par voussoirs, préconisée avec raison par M. Séjourné, et ceux de la construction par rouleaux qui charge moins le cintre. En outre, les voussoirs contigus se soudent parfaitement les uns aux autres à travers les mailles des grillages et les fers des cloisons donnent une solidarité transversale toujours utile.

Au pont no 53, le second qui ait été fait avec ce procédé, on avait à construire deux voûtes de 18 m. 35 d'ouvertures surbais1 sées à 7,5

; le travail a été fait en deux jours.

Ce système de construction est en outre économique, car le cintre en rails et béton coûte moins cher qu'un cintre en bois.

Les figures 1 à 10 page 110 indiquent l'ordre dans lequel a été fait le travail, et la figure 11 les déformations constatées dont les valeurs sont indiquées dans le tableau page 109.

Les détails d'exécution sont donnés dans la note ci-jointe de M. Barrillon, ingénieur des Ponts et Chaussées, capitaine en second de la compagnie du Génie, qui a exécuté dans des conditions parfaites, d'une part le pont no 7, où les cintres en rails ont été essayés pour la première fois; d'autre part le pont no 53, où le système de construction par voussoirs coulés dans des grillages a été définitivement mis au point.

NOTE DE M. BARRILLON

Exécution de voûtes surbaissées sur anneau-cintre en béton et bétonnage pour voussoirs semi séparés (système de M. l'ingénieur en chef Descubes).

Pour réparer rapidement et à titre définitif les ponts en maçonnerie détruits au cours de la campagne actuelle, M. Descubes, ingénieur en chef de la voie et des travaux à la Compagnie des chemins de fer de l'Est, a imaginé un système de construction des voûtes sur anneau-cintre en béton, cet anneau étant exécuté sans charpente de support, grâce à une armature métallique, robuste, et restant incorporé à la voûte.

Ce système a été appliqué sur le réseau de l'Est à la réparation des 6 ouvrages suivants :

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Aux ponts nos 47 et 48, des anneaux en briques ont été superposés à l'anneau-cintre en béton; dans les ponts nos 4, 52 et 53, les voûtes ont été entièrement construites en béton; pour les arches surbaissées de 18 à 20 mètres d'ouverture, le bétonnage du corps de la voûte a été exécuté en deux rouleaux et dans des youssoirs limités par des châssis grillagés.

La présente note se rapporte spécialement à la construction de voûtes surbaissées en béton par rouleaux de voussoirs semiséparés sur anneau-cintre en béton armaturé.

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1916-I.

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1° Anneau-cintre. Le principe du système est d'éviter la construction des fermes généralement employées pour supporter le coffrage de l'intrados d'une voûte; une semblable charpente est remplacée par un anneau en béton dit : « anneau-cintre », qui restera incorporé dans la voûte.

Cet anneau est armé par des fer à forte section qui peuvent, avant leur mise en place, être cintrés suivant une courbe parallèle à l'intrados et qui conservent sensiblement leur forme après mise en œuvre et chargement régulier par le béton d'enrobage.. C'est à cette ossature que les coffrages pour la douelle de l'anneau-cintre et pour les tympans de la voûte sont suspendus.

Jusqu'ici les fers employés pour l'armature ou « Cerces » ont été des rails type Est de 8 mètres et 12 mètres de longueur, pesant 30 kilogrammes le mètre courant; l'anneau-cintre reçoit alors une épaisseur de 0 m. 25 qui se décompose comme suit : (voir pl. 5, fig. 1).

Entre l'intrados et les cerces en rail...
Hauteur des cerces.

Au-dessus des cerces.

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0 m. 05

0 m. 12

0 m.

08

2o Corps de la voûte. La voûte reçoit en général des épaisseurs égales à celles de la voûte primitive en maçonnerie. Il est prudent, lorsque les épaisseurs sont un peu faibles et que l'on peut relever le rail, d'augmenter ces épaisseurs et celle de l'anneau-cintre.

La voûte est divisée en deux rouleaux de cube sensiblement équivalent; chaque rouleau comprend un nombre impair de voussoirs de 1 mètre environ de longueur, séparés par des châssis grillagés; des décrochements de 0 m. 35 environ de hauteur sont ménagés entre voussoirs continus d'un même rouleau. Au voisinage des retombées, la courbe d'extrados est relevée de manière à offrir une inclinaison un peu plus faible que 3 de base pour 1 de hauteur.

II. DISPOSITIONS ESSENTIELLES DE L'ANNEAU-CINTRE

A. Cerces en rails. En général, les rails sont placés avec le champignon tourné vers l'extrados; ils sont cintrés de manière que leur patin décrive une courbe parallèle à l'intrados et distante de 0 m. 05, soudés bout à bout au chalumeau oxyacétylénique et éclissés, enfin pourvus de patins à leurs extrémi

tés.

Toutes ces opérations sont faites d'avance à l'atelier; elles sont entreprises dès que la reconnaissance de la brèche est terminée.

Les cerces peuvent avoir des longueurs différentes suivant leur position dans la voûte; le système permet en effet de réduire les travaux à la reconstruction des morceaux de voûtes endom magés et de conserver les maçonneries en bon état. (Au pont no 48, la longueur des cerces variait de 3 m. 15 à 10 m. 85.)

Les rails sont cintrés doucement, à froid ou après un léger réchauffage; ils sont ensuite soigneusement planés. On obtient une bonne jonction en affûtant les rails au point de soudure et en adoptant des éclisses spéciales en tôle de 20 millimètres, façonnées et percées sur le rail, puis réunies à lui par des rivets remplissant bien les trous.

Les patins sont assemblés aux pieds des cerces par deux équerres, même pour les cerces de tête.

Les écartements suivants donnent satisfaction:

Entre les axes des cerces extrêmes et le parement

des bandeaux...

Entre les axes de deux cerces intermédiaires....

0 m. 15

0 m. 50

Il y a ainsi 10 cerces dans une voûte de pont de chemin de fer à une seule voie.

La mise en place des cerces peut être assurée rapidement (10 cerces dans une journée) et sans établir d'échafaudage dans le cours d'eau, au moyen d'un transporteur funiculaire (Pl. 4);

au fur et à mesure de leur descente, les cerces sont entretoisées au moyen de moises provisoires.

Le réglage des écartements est facilité et la rigidité de l'ossature métallique est augmentée par l'emploi d'entretoises filetées; celles-ci peuvent s'engager dans des trous percés à l'avance dans l'âme des rails (fig. 1, page 118) ou s'accrocher aux rails par des menottes (Pl. 5, fig. 1).

Pour les ponts en arcs surbaissés, il convient de fixer les patins par un ergot qui s'oppose à la descente des cerces et par des scellements qui empêchent le basculement des patins; des coins métalliques sont nécessaires pour les réglages (Pl. no 5 fig. 4).

Avec les écartements indiqués ci-dessus, le surhaussement à donner aux cerces pour tenir compte du tassèment en cours de construction peut normalement être réduit à 10 millimètres.

B. Coffrage de la douelle.

Après la prise des scellements faits aux pieds des cerces, le coffrage de la douelle est commencé ; il peut être constitué par des madriers de 22/8 perpendiculaires aux cerces et jointifs, ou par un voligeage en planches de 27 millimètres et 4 mètres de longueur parallèles aux cerces et reposant sur des couchis de 15 x 10 distants de 0 m. 80..

Dans le premier cas, chacun des madriers est relié aux cerces par une double ligature en fil de fer enserrant un ser plat de 50 mm. 8 mm. placé sous les madriers parallèlement aux cerces; des cales provisoires C sont interposées entre la cerce et les madriers; des coins c assurent le serrage des ligatures (fig. 1, page 118).

Dans le second cas, des boulons à crochet de 20 millimètres de diamètre appliqués sur le patin de chaque cerce supportent le couchis par un double écrou avec forte rondelle de 55 millimètres de diamètre au moins (Pl. 5, fig. 1). Pour le réglage de l'ossature, trois ou cinq cours de couchis sont d'abord placés avec interposition des cales A et B. Le voligeage en planches de 27 millimètres est ensuite posé à partir des naissances et réglé en employant les cales A seulement; les joints des voliges sont sur l'axe d'un même couchis; les joints des couchis au droit d'une

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