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Ingénieur en chef de la Voie et des Travaux de la Compagnie des
Chemins de fer de l'Est,

ET

BARRILLON,

Ingénieur des Ponts et Chaussées.

Planches 4 et 5

NOTE DE M. DESCUBES

La plupart des grands ponts en maçonnerie du réseau de l'Est ont été détruits dans la zone occupée par l'ennemi, puis évacuée par lui après la bataille de la Marne.

La reconstruction rapide de ces ouvrages se heurtait à deux obstacles principaux :

1° Il était impossible de se procurer en peu de temps les pierres et moellons nécessaires;

2o Les lits des rivières étant encombrés par les débris des ouvrages, on rencontrait de grosses difficultés pour poser les cintres.

En ce qui concerne les matériaux, on a tourné la difficulté en reconstruisant les ouvrages presque entièrement en béton.

Pour les cintres M. Valat, ingénieur principal des constructions métalliques à la Compagnie de l'Est, suggéra l'idée de substituer aux cintres en bois des cintres constitués par des vieux rails (1) courbés suivant la forme de l'intrados, s'appuyant sur les retombées et destinés à être laissés dans la voûte. Mais les rails sont essentiellement déformables et pour obtenir une voûte offrant toutes garanties il était indispensable d'une part de rendre le cintre suffisamment rigide et d'autre part de construire la voûte en chargeant le cintre progressivement et aussi uniformément que possible afin d'éviter les déformations.

Pour satisfaire à ces conditions nous avons opéré de la manière suivante :

La rigidité du cintre a été obtenue en enrobant les rails dans une couche de béton gras de 0 m. 20 à 0 m. 25 d'épaisseur. Au bout d'une dizaine de jours la prise est suffisante pour que l'on puisse construire la voûte sur le rouleau formant cintre.

Pour la voûte proprement dite nous avons employé trois procédés différents :

1° On a constitué la voûte avec des briques de laitier en la construisant par rouleaux; la charge est ainsi répartie à peu près uniformément, mais la construction est assez longue;

2o On a coulé le béton par couches sensiblement parallèles à la douelle. Ce procédé nous a donné de bons résultats lorsque le développement de la douelle ne dépassait pas environ 15 mètres, mais il n'aurait pu être employé avec sécurité lorsque nous avions, comme au pont no 52, à reconstruire une voûte de 20 mètres d'ouverture et de plus de 11 mètres de largeur. En effet la production horaire du béton étant limitée, la première couche serait déjà prise quand on commencerait à couler le béton de la seconde, et par suite la voûte présenterait une série de clivages parallèles à la douelle, ce qui est mauvais pour la résistance; d'autre part, les rouleaux prendraient charge au fur et à mesure de leur achèvement, de telle sorte que le travail du

(1) Nous avons récemment employé, à la place de rails, des cornières assemblées, plus faciles à cintrer; aussi comptons-nous généraliser ce dernier système.

béton irait en croissant de l'extrados à l'intrados, ce qui offre des inconvénients pour les voûtes où la pression est élevée ;

3o Pour éviter ces inconvénients, méthode suivante :

nous avons employé la

On partage la voûte en voussoirs de 1 mètre environ de largeur. Puis à la limite de séparation de ces voussoirs, on pose sur le cintre, normalement à la courbe des pressions, des panneaux formés par des grillages en fil de fer raidis par des fers ronds ou des cornières. On commence alors le coulage du béton dans 4 ou 5 des alvéoles choisies de manière à charger le cintre bien symétriquement, et on monte ainsi le béton sur une épaisseur égale au tiers de l'épaisseur totale de la voûte. On passe ensuite à 4 autres voussoirs choisis de manière à uniformiser autant que possible la charge, et on continue ainsi jusqu'à la constitution d'un premier rouleau dans lequel les voussoirs auront alternativement 1/3 et 2/3 de l'épaisseur de la voûte.

AMPLITUDE DES DÉFORMATIONS AUX DIVERS POINTS DE LA VOUTE

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b 0,05 0,2 0,35 0,9 0,95 1,3 1,45 1,55 1,65 1,75 0,1 0,35 1,25 1,852,1 2,9 4,0 4,4 5,2 6,0

c 0,15 0,25 0,80 1,15 1.3 1,7 1,95 2,1 2,2 2,3 0,25 0,7 1,552,45 2,75 3,85 5,355,85 7,2 8,45 d 0,2 0,35 0,45 1,15 1,35 1,8

e 0,3 0,4 0,5 1,25 1,5 19
f 0,25 0,4 0,55 1,4 1,652,0 2,45 2,6

2,2 2,4
2,35 2,5

2,5 2,6

0,4 0,8 1,5 2,6 3,354,756,45 7,058,7 10,15 2,65 2,7 0,4 0,851,45 2,6 3,655,1 6,9 7,6 9,4 11,05 2,75 2,8 0,4 0,751,3 2,553,4 4,8 6,3 7,258,75 10,25

g 0,15 0,35 1,051,751,9 2,45 2,8 2,95 3,05 3,1 0,65 0,9 1,6 2,5 2,85 3,74,75,65 6,658,3

h 0,1 0,251,15 1,7 1,852,4 2,7 2,852,95 3,0 0,2 0,4 0,9 1,3 1,65 2,05 2,6 3,05 3,5 4,5

k

0 0,05 0,55 0,8 0,85 1,25 1,35 1,451,55 1,65 0,05 0,15 0,4 0,5 0,6 0,8 0,9 1,051,25 1,45

Lorsque le premier rouleau est clavé, on passe au second rouleau qui est exécuté de la même manière. On a donc à la fois les

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Culée

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Fig. 11.

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