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par la rue Corneille. C'est sur ce point que furent dirigées toutes les forces de l'assistance, et les pompes, activement servies et jouant constamment de ce côté, parvinrent en effet à le pré

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A trois heures et demie, tout l'intérieur de la salle était en feu et ne formait qu'un vaste brasier. Une forte explosion annonça que les tuyaux conducteurs du gaz était atteints, et quelques parties du toit, ébranlées par la secousse, commencèrent à s'écrouler. Les flammes alors, trouvant une issue, s'élevèrent en un immense panache qui, couché par le vent, embrassait une étendue de plusieurs centaines de mètres, et lançait des brandons embrasés à une distance plus grande encore, jusque sur les maisons du quai d'Orléans. Le danger devenait imminent pour les navires qui étaient amarrés à l'est du bassin du Roi. On leur donna en hâte l'ordre de s'éloigner.

Vers quatre heures, le toit qui couvrait la salle s'effondra dans un fracas horrible, et, en tombant dans le brasier, fit jaillir une gerbe de feu, d'éclats et d'étincelles qui, pour un moment, cacha la vue du ciel. L'édifice craqua, et de toutes parts se détachaient des parties de l'entablement. Les frises calcinées éclatèrent et jonchèrent les rues de leurs débris. Au jour, on était maître du fléau, en ce sens que, concentré dans son foyer, on ne redoutait plus ses effets pour les maisons d'alentour, mais il continuait ses ravages dans l'intérieur du théâtre.

Au moment où nous écrivons, il brûle encore et dévore les escaliers, planchers et charpente des parties extrêmes, qui n'étaient pas atteintes. L'édifice ne présente plus que ses quatre murs, et une épaisse et chaude fumée s'exhale de ses ruines. La façade seule se conserve encore debout, supportant le cadran calciné de la nouvelle horloge; mais le feu l'a minée, et il est à craindre qu'elle ne s'écroule d'un moment à l'autre.

Des mesures sont prises pour maintenir l'ordre et prévenir les accidents. La foule qu'attire le spectacle de ce grand désastre est tenue à distance, et les pompes en permanence stationnent prêtes à se porter partout au besoin.

On ne connait pas encore la cause première de l'incendie. On présume que le feu a pris dans un des dessous, où la représentation de Robert-leDiable avait, dans la soirée, appelé le service de la scène. La première alerte a été donnée par un jeune homme qui a prévenu le portier. Celui-ci a immédiatement averti l'infortuné Fortier, qui conserva tout son sang-froid, éveilla sa servante, et, avant de fuir, ne prit que le temps de passer un vétement et de chercher quelques papiers. Mais déjà il n'était plus temps, la flamme et la fumée avaient fermé toutes les issues, et il dut rentrer dans son appartement pour chercher extérieurement un moyen de salut. Artiste de mérite, homme intelligent, caractère généreux, M. Fortier est l'objet d'un regret général, que rendent plus douloureux les horribles circonstances de sa mort.

Le théâtre du Havre, aujourd'hui consumé, a été ouvert pour la première fois le 22 août 1823; il a duré vingt ans. Sa construction imparfaite a coûté à la ville une dépense que l'on évalue à 1 million 600,000 fr. Il n'était pas assuré.

Le surlendemain, le même journal donnait les détails suivants:

Pendant toute la journée d'hier et toute la nuit, le feu a continué à dévorer tous les objets combustibles que livrait à sa fureur l'intérieur du théâtre. Les escaliers, les planchers, et tous les compartiments ménagés aux extrémide l'édifice ont tous été détruits. C'est principalement dans les combles, où les charpentes de la toiture lui offraient un aliment, qu'il s'est acharné. Les solives engagées dans les murailles ont été rongées jusqu'à leur extrémité extérieure, et en maint endroit, présentaient au dehors leurs bouts enflammés. Sur le soir, le feu, qui faisait rage dans les étages supérieurs, réussit à percer les planchers carrelés et déversa dans le foyer, jusque-là préservé par la solidité des massifs qui l'isolent de la salle, une pluie de feu qui ne tarda pas à embrasser les parquets. Ce spectacle, désormais dénué de danger, avait attiré sur la place une foule considérable, qui n'a cessé d'y stationner pendant une partie de la nuit.

Divers efforts ont été tentés dans la journée pour étouffer le feu, mais sans résultats. Un échafaudage, dressé pour porter les pompes sur le faite, s'est enflammé sur le soir: bref, ce que l'on a tenté s'est trouvé inutile, et le fléau a continué son œuvre presque sans obstacle. Nous ajournons toutes les observations auxquelles ont donné lieu les mesures prises au sujet de ce grave événement. Au moment où tant de dévouements sont encore haletants des périls et des fatigues auxquels ils se sont exposés, et quand le zèle et le courage des hommes a heureusement suppléé à l'insuffisance des instruments, le seul sentiment qui puisse trouver place, c'est la reconnaissance envers les citoyens généreux dont les services ont été si utiles, et envers la Providence qui nous a préservés de plus grands malheurs.

A cette heure, les décombres fument encore; et, quoique les quatre murailles soient restées debout, elles sont dans un état tel que l'on peut se demander si la sûreté publique n'exige pas immédiatement ou leur consolidation parfaite ou leur destruction totale.

Nous avons dit que la servante de M. Fortier, relevée après sa chute, avait été transportée à l'hôpital. C'est une erreur. Remise aux soins de ses parents, cette femme est restée longtemps sans connaissance. Une visite attentive de son corps à démontré qu'aucun désordre grave ne mettait ses jours en danger, et, chose extraordinaire, qu'aucune blessure ou même contusion n'avait suivi cette horrible secousse. Elle a été saignée deux fois, et son état est satisfaisant.

La salle de spectacle du Havre, d'un aspect assez monumental, mais dont la distribution intérieure était défectueuse, avait été funeste à son entrepreneur. Propriétaire de deux terres considérables dans la basse Normandie, illes vendit sans parvenir à s'acquitter, et il se suicida. Les dépenses excédèrent de la moitié les devis, dont une des clauses exigeait l'emploi pour la façade de la pierre de Quilly, à plus de dix lieues du Havre. Ce calcaire, le plus renommé de la plaine de Caen, en a été exporté aussi pour les palais

de Bruxelles, de Stockholm et de Washington.

Au commencement de 1810, l'ancienne salle, en partie en bois et située au sud, avait été brûlée. Un officier de service sur l'Amazone, la dernière frégate qui ait été construite au Havre, a décrit ainsi ce désastre:

Le spectacle avait fini fort tard, à onze heures, à cause de la représentation extraordinaire donnée par une cantatrice de Rouen. De retour à bord, je m'aperçus que j'avais oublié ma lorgnette dans la salle; j'y courus et je la retrouvai malgré l'obscurité la plus profonde. Vers deux heures du matin. quand j'achevais mon quart, tout l'édifice prit feu. Spectacle à la fois effrayant et magnifique; les flammes, agitées par un vent frais, jaillissaient par les combles : bientôt on eût dit d'un volcan furieux tout à coup entr'ouvert aux portes du Havre, et menaçant la ville d'une destruction entière. Malgré les secours les plus prompts et les efforts des marins réunis à ceux des habitants, tout fut bientôt consumé; en moins d'une heure, il ne resta que les quatre murailles. Ce qu'il y eut de plus affligeant, ce fut la mort de madame Bourdon, directrice du théâtre, et de sa fille, âgée de dix-huit ans, personne charmante et très bien élevée. Elles furent sans doute surprises au fort de leur sommeil. Les recherches que l'on fit de leurs restes ne rendirent que quelques lambeaux d'un bras, que l'on supposa être de mademoiselle Bourdon.

La personne qui a tracé ces lignes est M. Dumont-d'Urville, qui, parcourant l'Océanie en 1823, consignait en ces termes dans ses mémoires particuliers le souvenir d'un désastre affreux, mais moins horrible pourtant que celui dont cet amiral a été victime il y a un an.

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l'histoire d'Espagne, publiées par don Martin Fernandez Navarrete, don Miguel Salva, don Pedro Sainz de Baranda. tous les trois membres de l'Académie d'histoire de Madrid, et a fait ressortir l'importance de cette collection. Les documents qu'elle renferme, tirés des archives générales des Indes à Séville, de la bibliothèque de l'Escurial, des archives de Simancas, du riche dépôt hydrographique, de la collection du duc d'Ossuna, etc., appartiennent presque tous au seizième siècle, et jettent beaucoup de jour sur quelques grands personnages et sur des événements du premier ordre. Dans les numéros jusqu'ici publiés, et qui forment déjà un volume, se trou. vent un grand nombre de lettres originales de Fernand Cortez à l'empereur Charles-Quint, et de CharlesQuint au conquérant du Mexique, de 1522 à 1544; des documents très curieux sur Juan-Sébastien del Cano, le premier qui, en 1526, fit le voyage autour du monde sur son fameux na. vire Victoria; des papiers relatifs aux mouvements des communeros, de 1519 à 1522, et la sentence prononcée contre Juan de Padilla; les avis donnés par les divers membres du conseil de Castille sur le défi que François 1er adressa, en 1528, à Charles Quint; des rapports fort intéressants sur la conquête de Tunis, en 1535, et sur l'expédition d'Alger, en 1544; la relation du voyage de Philippe 11 en Angleterre, lorsqu'il y alla en 1554 pour épouser la reine Marie, etc. Ce recueil, destiné à compléter les importants travaux de l'Académie de Madrid, et à mettre à la portée des historiens les riches matériaux que possè, dent les archives espagnoles sur les siecles précédents, paraît à M. Mignet digne des hommes savants qui l'ont entrepris, et notamment de M. Na. varrete, qui, par ses belles publications, a déjà rendu de si grands services à l'histoire, et que l'Académie aime à compter au nombre de ses correspondants.

Prix de poésie de l'Académie française. Le prix de poésie, que l'Académie française décerne tous les deux ans, vient d'être remporté par madame

FRANCE. PARIS, 2 mai. On vient de placer dans l'une des salles du déparlement des manuscrits, à la Bibliovitrée de la galerie Colbert, un mathèque royale, dans une belle montre nuscrit latin sur papyrus de plus d'un mètre de longueur. Ce manuscrit date du sixième siècle de notre ère. De son côté, la direction du département des médailles vient de faire placer dans un des casiers de ses montres l'épée de Chilpéric, dont le fourreau seul est un chef-d'œuvre inimitable d'orlévre rie du moyen âge.

FRANCE. PARIS. 2 mai.- Séance pablique annuelle des cinq Acadèmies, Nous empruntons à M. Philarete Chasles les détails de cette solennité :

Cette séance n'a pas manqué d'intérêt; elle a même réuni plusieurs espèces d'intérêt. On a vu se montrer tour à tour, sous la coupole du palais Mazarin, Boudd'ba, Jeanne d'Arc, Nicolas Poussin, le cavalier Maria, la princesse Lioubitza et les sérails d'Orient, avec tout leur cortége. M. Eugène Burnouf s'est chargé de Boudd'ha, M. Raoul Rochette de Poussin, et M. Blanqui des sérails et

de leurs belles habitantes. Cette dernière partie de la séance n'était pas la moins amusante. Les chrétiennes de Paris prêtaient une oreille singulièrement curieuse et attentive au récit des maux nombreux dont la polygamie accable leurs sœurs orientales.

Sous le voile quelquefois trop ingénieux de sa parole, voile transparent et d'une modestie philosophique, qui pouvait ressembler à de la coquetterie ou à de la malice, on apercevait des détails assez scabreux et même hasardés que la gravité du sujet faisait encore mieux ressortir. Nous sommes tout-à-fait de l'avis de M. Blanqui, et nous croyons que les institutions polygames sont nécessairement inférieures à celles dont la monogamie est la base, Nous trouvons, comme lui et Molière, que la polygamie est un cas pendable. Mais n'y a-til pas une question de statistique cachée sous ce problème de politique et de philosophie? Plusieurs points, dont l'économiste moderne n'a pas approché, semblent mériter d'être approfondis. La femme européenne, dont nos romanciers ont singulièrement prolongé l'âge fleurissant, n'estelle pas, en effet, douée d'une puissance d'existence plus durable et d'une fécondité incomparablement plus longue que la femme orientale? Tous les voyageurs prétendent que, dans l'Inde et au Japon, on est parfaitement vieille et décrépite à vingt-cinq ans. Cette charmante histoire de la Juliette indienne, si bien racontée par le voyageur hollandais Haafner, et que personne n'a révoquée en doute comme invraisemblable, attribue les facultés féminines les plus héroïquement développées à une bayadère de onze ans. Il faudrait peut-être, pour résoudre la question de la polygamie d'une manière satisfaisante, savoir si la femme d'Europe ne vaut pas à elle seule deux ou trois femmes d'Asie, et si les conditions du climat n'ont pas exercé la plus grande, et, nous l'avouons sans peine, la plus déplorable influence sur la multiplicité des femmes, consacrée d'abord par les mœurs et ensuite par la législation. Ce ne sont là que des doutes timides que nous soumettons au savant économiste. Il est certain que les races septentrionales ont toujours cherché dans leurs rapports avec

le sexe faible un appui moral, un concours de volontés et d'efforts, une harmonie de pensées et de travaux que les races asiatiques n'ont pas même soupçonnés, L'épouse unique apparait déjà dans les Niebelungen avec une majesté terrible et presque féroce. Dans les poésies indiennes, au contraire, ie troupeau pacifique des jeunes fiancées se montre avec une timidité de colombes et le seul charme d'une innocence virginale et d'une faiblesse qui veut être protégée. Le dieu Krishna, PApollon indien, s'environne d'un essaim de nymphes bocagères qui constituent son sérail il aurait été fort embarrassé, ce nous semble, d'une armée qui eût compté cent héroïnes du genre de Kriemhilt, nerveuses, dit le vieux poète germain, aux larges épaules, et capables de terrasser un bœuf. On pourrait donc croire que les lois ne sont pas tout dans cette affaire, et que la nature y est bien aussi pour quelque chose. La liberté de la femme a suivi, on ne peut en douter, le progrès de la civilisation; mais cette liberté ne peut naître et se développer que parallèlement à la liberté morale et politique du sexe fort. En Orient, l'autorité patriarchale est encore la source unique des constitutions et le type de l'état social; le despotisme y règne; comment l'émancipation de la femme pourrait-elle précéder celle du mari et du frère ?

D

Pour nous, nous ne savons pas trop comment l'Orient, aujourd'hui cerné et pénétré de tous côtés par le souffle chrétien, se transformera sous cette influence. Nous le voyons en Orient, à travers les âges, conserver les mê mes mœurs et les mêmes idées avec une effrayante persévérance. Les colonies mêmes qu'il nous a envoyées sont restées orientales en Europe. Le type hébreu a résisté à toutes les calamités imaginables. On a retrouvé récemment dans une pauvre race étiolée et vagabonde, chez les bohémiens d'Europe, les habitudes, les rites, et jusqu'au langage des Pariales de l'Hindoustan. Cependant, chose singulière et qui semble venir à l'appui des doutes que nous avons émis tout à l'heure, Bohé miens et Hébreux, en s'acclimatant dans les régions occidentales, ont renoncé à la polygamie. Leurs femmes,

devenues européennes par l'activité, la force et la fécondité, ont reconquis tout le pouvoir que le ménage chrétien confère à leur sexe.

L'essai de M. Blanqui sur la polygamie est surtout intéressant par le grand nombre de questions qu'il sou. Téve. Il a constamment captivé l'atten tion de l'assemblée. Avant lui on avait entendu le discours du président, M. le comte Beugnot, un très-bon fragment de M. Eugène Burnouf sur la religion bouddhique, et le rapport éternel sur le prix Volney. La tâche du président n'est pas facile dans ces solennités mélangées, où toutes les académies apparaissent par procuration et envoient leurs députés; c'est à lui d'établir une sorte de lien et de con. cordance, au moins apparente, entre les fragments qui doivent occuper la séance. M. le comte Beugnot a été précis et court, ce qui était de bon goût. Il a laissé le champ libre aux diverses académies.

a

quelle

Le rapport sur le prix Volney of frait, comme à l'ordinaire, assez peu d'intérêt. En fait de science, les questions précises sont les seules utiles. Au lieu de parler vaguement de philologie comparée, il semble que l'on pourrait proposer aux concurrents quelque problème important, leur demander: quel rôle à joué, dans la langue française, l'élément celtique ; a été, dans la langue espagnole, l'influence des idiomes orientaux ; - en quoi l'allemand moderne semble se rapporter aux langues primitives de l'Asie, etc., et mille autres questions donneraient naissance à des livres curieux, éveilleraient la pensée et donneraient courage aux recherches et à l'érudition; c'est, nous le croyons, du moins, le devoir et la très honorable mission des académies.

On a beaucoup discuté pour savoir au juste ce que sont les Académies, ce qu'elles valent, ce qu'elles peuvent, d'où elles viennent, où elles vont, ce qu'elles ont accompli déjà et ce qu'elles doivent accomplir. Ici, comme à l'ordinaire, les questions de passé sont bien plus faciles à résoudre que celles d'avenir. Il suffit de consulter l'histoire littéraire pour reconnaître, sans être bien érudit, que leur origine n'est pas française, qu'elles viennent en

droite ligne de l'Italie, et qu'elles ont servi tout simplement à propager ce mouvement de civilisation que l'on a nommé la Renaissance, faute d'un mot meilleur et plus complet. Ce mouvement datait du quinzième siècle et partait de l'Italie; il remontait à la vieille Grèce, notre mère vénérable et belle. Les Grecs, inventeurs des académies, se connaissaient en plaisirs de l'esprit et en voluptés de toutes sortes; leurs philosophes et leurs poètes se promenaient sous de frais berceaux, ou à l'ombre des portiques, au bruissement des fontaines qui accompagnaient de leur lointain murmure les discussions des beaux esprits d'autrefois.Ces réunions d'écoles, ces groupes de promeneurs érudits, étaient de véritables acadèmies ambulantes ; et ce nom même en signale assez l'origine. Nous ne prétendons pas forcer nos académies à se promener en plein air, et il faut bien que, nous autres chrétiens du nord, nous renoncions à ces voluptés antiques. L'imprévu et le spontané ne se retrouvent guère; on n'institue pas le plaisir. Les siècles s'écoulant, les Grecs eux-mêmes voulurent fixer, perpétuer et constituer ce qui leur avait paru agréable et utile. On inventa, en Egypte, une organisation très-compliquée, une espèce de vaste couvent grammatical, dont le siége était à Alexandrie. Les traces que ce monastère des diphthongues et des tropes nous a laissées sont étrangement puériles: s'il faut en croire les anecdotiers, il y avait là des existences consacrées à bâtir des poèmes sans S, et d'autres à compter les accents rudes qui se trouvent chez Homère. Les acrostiches, les vers rétrogrades, les anagrammes, les rébus, les strophes en lyre, en cœur, en flèches, en autel, en coupe, en urne et en ailes, nous viennent de ce pays-là. Les biographes et les scholiastes sont d'ailleurs de très-grands menteurs, et il serait bien possible que leurs fameuses histoires sur Zoile et Aristarque, et sur les diners de Ptolémée, fussent aussi vraies que ce qui se débite chaque jour dans les antichambres, sur le compte de monsieur et de madame; trop souvent, chez les anciens comme chez nous, biographes, commentateurs et collecteurs d'anecdotes n'ont été que des valets de chambre

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