Page images
PDF
EPUB

pelèrent le peuple italien à prendre les armes au nom des principes les plus exaltés du carlonarisme et du communisme.

On fit courir le bruit que les Français débarquaient à Ancône, et quelques malheureux jeunes gens, entretenus dans de dangereuses illusions par leur rapports avec les réfugiés politiques de Naples et de Paris, tentèrent, à la tête de quelques centaines de bandits et de contrebandiers, un mouvement bientôt réprimé par les carabiniers pontificaux et les troupes suisses. Après avoir échoué à Bologne, qu'ils avaient essayé de surprendre, les révoltés se dirigèrent sur Imola. Repoussés encore ils se dispersèrent dans les montagnes, où ils furent traqués par les volontaires.

Il est impossible de donner sur ces faits des détails certains. La presse italienne, en pareil cas, garde toujours le silence, et il n'est possible d'entrevoir la vérité qu'à travers les exagérations et les contradictions des feuilles allemandes et, entre autres, de la Gazette d'Augsbourg. Quoi qu'il en soit, les troupes de la Romagne durent être renforcées, ainsi que les garnisons autrichiennes de Rovigo, de Ferrare et de Vérone.

Le 25 août, le cardinal légat de la province de Bologne publia la proclamation suivante, de laquelle il résulte que, dans les divers combats livrés entre les séditieux et les troupes pontificales, il y avait eu un certain nombre de prisonniers, de morts et de blessés.

• Pendant que cette province ainsi que les autres légations limitrophes jouissaient du bien inestimable de la tranquillité publique, et bien que cette ville populeuse et éclairée ait toujours montré qu'elle appréciait ce bien en repoussant toute idée de désordre, quelques scélérats conçurent le perfide dessein d'exciter parmi nous des bouleversements (sconviogimenti), séduisant par de l'or et de folles promesses de rapine une poignée d'individus de la classe du peuple.

⚫ Cette trame inique étant parvenue à la connaissance du gouvernement, l'arrestation des auteurs du complot fut immédiatement ordonnée : quelques Ann. hist. pour 1843.

23

cette convention attaquait directement la contrefaçon belge, bien qu'en définitive la Sardaigne ne soit pas pour les livres belges la voie de transit la plus importante. En voici les dispositions principales :

« Art. 1er. Le droit de propriété des auteurs ou de leurs ayants-cause sur les ouvrages d'esprit ou d'art, comprenant les publications d'écrits, de composition musicale, de dessin, de peinture, de gravure, de sculpture, ou autres productions analogues, en tout en en partie, tel que ce droit est réglé et déterminé par la législation respective, s'exercera simultanément sur le territoire des deux États, de telle sorte que la reproduction ou la contrefaçon, dans l'un des deux États, d'ouvrages publiés dans l'autre État, soit assimilée à celle des ouvrages qui avaient été originairement publiés dans l'État même.

› Art. 2. La traduction faite dans l'un des deux États d'un ouvrage publié dans l'autre État est assimilée à sa production et comprise dans les dispositions de l'art. 1er, pourvu que l'auteur, sujet de l'un des deux souverains contractants, en faisant paraître un ouvrage, ait notifié au public qu'il entend le traduire lui-même, et que la traduction aît été publiée dans le délai d'un an, à partir de la publication du texte original.

Art. 4. Les dispositions des art. 1 et 2 sont applicables à la représentation des pièces de théâtre, sur lesquelles les auteurs ou leurs ayants-cause percevront les droits déterminés par la législation du pays où elles seront représentées.

» Art. 6. L'introduction et la vente, dans chacun des États, d'ouvrages ou d'objets de contrefaçon définis par les articles ci-dessus sont prohibées, lors même que les contrefaçons auraient été faites dans un pays étranger. »

L'histoire extérieure du royaume n'offre, outre ce traité, qu'un différend avec la régence de Tunis.

Les anciens traités entre la régence de Tunis etla plupart des États de la chrétienté, souscrits par les prédécesseurs de Bey-Ahmet, autorisent les négociants européens à acheter et à vendre avec une pleine liberté dans toute l'étendue de la régence. Il n'y a de priviléges ni d'exclusions pour personne; seulement, dans un article additionnel, il est stipulé que, dans le cas où le bey ferait prohiber l'importation ou l'exportation des grains, cette décision n'aurait son plein et entier effet qu'au bout de soixante jours. La récolte ayant

Le bruit s'était répandu qu'un mouvement insurrectionnel devait éclater en même temps à Rome et à Naples; mais il n'en fut rien, et les déploiements de forces faits de toutes parts, l'activité de la police, les arrestations exécutées parmi les complices présumés du mouvement furent les seuls indices de l'état des esprits.

Un conseil de guerre fut établi en même temps, sous la présidence du lieutenant-colonel Freddi, pour juger les coupables sommairement et sans appel. Parmi les chefs principaux de l'insurrection on citait un jeune comte de Zambeciraí, un certain Lambertini de Bologne, l'ancien gendarme Roni et les frères Muratori, dont l'un, ayant le titre de docteur, était déjà, en 1831, impliqué dans un complot.

En dehors de ces dangers intérieurs, le gouvernement pontifical avait encore à poursuivre les négociations entamées avec le cabinet russe au sujet de la situation de l'église catholique en Pologne. Un nouveau fait avait en core aggravé cette situation: le transport à Saint-Pétersbourg de l'Académie catholique de Wilna pouvait être considéré comme un nouveau coup porté à l'indépendance du clergé catholique en Pologne. Selon le gouvernement russe, il n'y avait là qu'une mesure administrative: c'était encore là un de ces efforts que fait à toute heure la diplomatie russe pour justifier, au moins en apparence, sa conduite au yeux du Saint-Siège. On alléguait également l'existence en Pologne de menées jésuitiques de nature à compromettre la sûreté intérieure de l'État.

Le Saint-Père n'en ressentit pas moins profondément cette nouvelle atteinte portée aux droits de l'Église catholique et n'en persistait pas avec moins d'énergie à réclamer la destitution de plusieurs évêques, la restitution des biens enlevés au clergé et des églises concédées aux grecs schismatiques, enfin, l'admission d'un nonce à Saint-Pétersbourg, avec liberté de correspondance.

industries qui en relèvent. Des récompenses en primes, en bestiaux, en instruments, en livres seront décernées chaque année aux cultivateurs les plus habiles et les plus honnêtes, y compris les simples garçons de ferme. Un journal hebdomadaire, fondé ad hoc, servira de lien de communication permanente entre tous les membres de l'association. Toutes les dépenses seront couvertes par des souscriptions volontaires (24 fr. par an et un droit d'inscription de 6 fr. une fois payé). Le premier souscripteur est le roi, puis viennent les membres de la famille royale, des évêques, des ecclésiastiques de tout rang, des ministres, etc.

Il y a là une idée féconde. Peut-être cette institution contient-elle le germe d'une association agricole et industrielle où les divers peuples de l'Italie, sans rien changer aux délimitations territoriales que les traités ont consacrées, trouveront le moyen de resserrer les liens qui les unissent.

ÉTATS ROMAINS.

Trois causes principales de désordre agitent incessamment les légations: la misère, dont les progrès constants augmentent chaque jour le nombre des bandits; les doctrines subversives du communisme et les espérances folles du parti de la jeune Italie; enfin, et il faut le dire, les abus nombreux d'une administration qui n'est plus en rapport avec les idées et les besoins de l'époque. De tout cela est sortie encore, cette année, une de ces luttes inutiles et sanglantes qui entravent l'action du pouvoir sans faire faire un seul pas aux idées pratiques et sans avancer l'heure de la réforme.

Une conspiration qui avait des ramifications dans toute l'Italie centrale, dans l'Italie inférieure et sur les frontières de la Suisse, éclata au commencement du mois d'août dans la légation de Bologne. Des proclamations emphatiques ap

pelèrent le peuple italien à prendre les armes au nom des principes les plus exaltés du carlonarisme et du communisme.

On fit courir le bruit que les Français débarquaient à Ancône, et quelques malheureux jeunes gens, entretenus dans de dangereuses illusions par leur rapports avec les réfugiés politiques de Naples et de Paris, tentèrent, à la tête de quelques centaines de bandits et de contrebandiers, un mouvement bientôt réprimé par les carabiniers pontificaux et les troupes suisses. Après avoir échoué à Bologne, qu'ils avaient essayé de surprendre, les révoltés se dirigèrent sur Imola. Repoussés encore ils se dispersèrent dans les montagnes, où ils furent traqués par les volontaires.

Il est impossible de donner sur ces faits des détails certains. La presse italienne, en pareil cas, garde toujours le silence, et il n'est possible d'entrevoir la vérité qu'à travers les exagérations et les contradictions des feuilles allemandes et, entre autres, de la Gazette d'Augsbourg. Quoi qu'il en soit, les troupes de la Romagne durent être renforcées, ainsi que les garnisons autrichiennes de Rovigo, de Ferrare et de Vérone.

Le 25 août, le cardinal légat de la province de Bologne publia la proclamation suivante, de laquelle il résulte que, dans les divers combats livrés entre les séditieux et les troupes pontificales, il y avait eu un certain nombre de prisonniers, de morts et de blessés.

Pendant que cette province ainsi que les autres légations limitrophes jouissaient du bien inestimable de la tranquillité publique, et bien que cette ville populeuse et éclairée ait toujours montré qu'elle appréciait ce bien en repoussant toute idée de désordre, quelques scélérats concurent le perfide dessein d'exciter parmi nous des bouleversements (sconviogimenti), séduisant par de l'or et de folles promesses de rapine une poignée d'individus de la classe du peuple.

⚫ Cette trame inique étant parvenue à la connaissance du gouvernement, l'arrestation des auteurs du complot fut immédiatement ordonnée : quelques Ann. hist. pour 1843.

23

« PreviousContinue »