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Les détachements et 3o bataillons des corps qui sont aux divisions actives du maréchal Bessières pourront sous quinze jours le rejoindre, vu qu'ils seront remplacés, à Vitoria et à Burgos, par d'autres corps.

2o ARAGON.

Jusqu'à cette heure les troupes qui sont en Aragon faisaient partie du corps des Pyrénées occidentales; mais, le corps des Pyrénées occidentales se portant sur la Galice, il devient indispensable d'en faire une division à part. Aujourd'hui ce commandement comprend Pampelune, la Navarre et les troupes qui forment le siége de Saragosse sous les ordres du général Verdier. Ces troupes sont divisées en quatre brigades et sont composées ainsi qu'il suit trois régiments d'infanterie de ligne de la Vistule, ayant 3,600 hommes sous les armes; 4o, 6o et 7 bataillon de marche, 1,500 hommes; 3° bataillon du 14 provisoire, 1,300; 1er régiment supplémentaire, 900 hommes; 47, 15° et 71°, 1,600; un bataillon des gardes nationales d'élite, 600; total, 9,500 hommes. La cavalerie consiste dans un régiment de lanciers polonais, 700 chevaux, plus un escadron de marche, 400; total, 1,100 chevaux.

A Pampelune, le général d'Agoult commande. Indépendamment d'un dépôt de 800 hommes formant la garnison de la citadelle, il a une colonne mobile composée du 1er bataillon de marche du Portugal, du 3 bataillon du 118, fort de 600 hommes, et d'un escadron de dragons; ce qui forme un total de 1,400 hommes disponibles pour se porter sur tous les points de la Navarre et sur les communications de Saragosse, pour y mettre l'ordre.

Il y a, dans ce moment, en Aragon et Navarre, savoir camp de Saragosse, 10,600 hommes; garnison de Pampelune, 800; colonne mobile de Pampelune, 1,400; artillerie, 200; total, 13,000 hommes.

Aussitôt que Saragosse sera pris, et que le corps de l'Aragon sera constitué; il sera nécessaire de faire rentrer au corps du maréchal Bessières le bataillon du 47°, celui du 15° et les trois bataillons du 14 provisoire, ce qui augmentera le maréchal Bessières de 2,000 hommes, afin de tenir les corps réunis.

Il est possible qu'on fasse partir, le 19, de Bayonne 3,000 hommes de bonnes troupes de ligne, pour se diriger sur Saragosse et accélérer la prise de cette place, si toutefois elle n'est pas alors prise. Si Saragosse était pris, le corps du maréchal Bessières pourrait être renforcé de ces 3,000 hommes d'élite et des 2,000 hommes de

1808. Saragosse; ce qui lui ferait un corps nombreux pour la campagne de Galice.

Observation. Indépendamment de Saragosse, les rebelles occupent la ville de Jaca et plusieurs points dans les vallées. A tous les débouchés des vallées en France, il y a un général de brigade avec une colonne mobile. On attendra la prise de Saragosse pour entrer dans ces vallées et y marcher dans les deux sens. En général, l'esprit des vallées est bon, mais des troupes de contrebandiers, que les chefs des rebelles ont enrégimentés, les vexent.

3o CATALOGNE.

Le général Duhesme occupe Barcelone, qui est une place qui a deux très-belles forteresses qui la dominent; c'est la plus grande ville de la monarchie. Le général Duhesme a deux divisions, la division Chabran et la division Lechi, formant 11,000 hommes d'infanterie, 1,600 hommes de cavalerie et 18 pièces de canon.

Le général Dubesme a eu plusieurs événements, a brûlé un grand nombre de villages et maintenu en respect à quinze lieues à la ronde.

La ville de Girone n'ayant pas été occupée, les insurgés de la Catalogne ont établi là leur junte, d'où ils donnent le mouvement au reste de la province. 2,000 insurgés assiégeaient le fort de Figuières; on y avait heureusement laissé 300 Français; ils ont été obligés de tirer beaucoup de coups de canon et de brûler le village.

Le général de division Reille, avec deux bataillons toscans, a marché sur Figuières, l'a débloqué le 6 du mois et y a fait entrer une grande quantité de vivres, dont on manquait. Le 10, il réunissait sa division, qui arrivait des divers points de la France; il avait déjà 6,000 hommes, et il doit avoir aujourd'hui 9,000 hommes. I doit s'assurer de Rosas et marcher sur Girone, établir sa communication avec le général Duhesme, et, ensemble, pacifier la Catalogne. Les forces réunies des généraux Duhesme et Reille s'élèvent donc à 22,000 hommes.

Ainsi le corps des Pyrénées occidentales est fort de 23,000 hommes ; celui d'Aragon, de 13,000; celui de Catalogne, de 22,000; total. 58,000 hommes.

Nous venons de faire connaître la situation de l'armée dans les provinces de la Biscaye, de Santander, de la Castille, de la Navarre, de l'Aragon et de la Catalogne, c'est-à-dire sur toute la frontière de France; voici actuellement la situation dans les autres points.

Les deux corps qui se sont rendus à Madrid, sous les ordres du

général Dupont et du maréchal Moncey, portaient et portent encore, le premier, le nom de Corps d'observation de la Gironde, commandé par le général Dupont; le second, le nom de Corps d'observation des cotes de l'Océan, commandé par le maréchal Moncey.

Le corps d'observation de la Gironde est composé de trois divisions deux sont en Andalousie avec le général Dupont; la 3o, avec le général Frère, doit être à présent à San-Clemente.

Le corps d'observation des côtes de l'Océan est composé également de trois divisions la première est, avec le maréchal Moncey, sous Valence; les deux autres sont à Madrid et disséminées en différentes colonnes pour maintenir la communication avec le général Dupont. Les états de situation vous feront connaître la force de ces divisions; mais on peut en général les considérer, les unes dans les autres, comme fortes de 10,000 hommes présents sous les armes.

Il y a à Madrid deux bataillons de la Garde, formant 1,000 hommes, et à peu près 900 hommes de cavalerie de la Garde.

Ainsi il y a à Madrid, et du côté de Valence et de l'Andalousie, la valeur de 40,000 hommes d'infanterie, 8,000 hommes de cavalerie et 80 pièces de canon attelées.

Le général Junot a, en Portugal, trois divisions formant, présents sous les armes, compris son artillerie, sa cavalerie, 23,000 hommes. Telle est la situation de l'armée en Espagne et en Portugal.

Ire Observation. Les événements qui se passent aujourd'hui et demain amélioreront beaucoup la situation de toutes les affaires, en jetant dans la Galice le général la Cuesta, en lui ôtant sa communication avec l'Estremadure, Madrid et l'Andalousie, en assurant notre communication avec le Portugal et en assurant la soumission des provinces de Salamanca, Zamora, Toro. La manière dont ces événements auront lieu décideront à entrer sur-le-champ en Galice, à soumettre les Asturies, ou à différer encore quelques jours.

2 Observation. La Navarre et la Biscaye se sont maintenues tranquilles. En Aragon, le plat pays a été soumis; les rebelles ont été battus plusieurs fois. Avec deux seuls bataillons, 8 à 10,000 insurgés ont été détruits ou dispersés; le découragement est au dernier point parmi eux. Ils se sont défendus dans leurs maisons à Saragosse, on les a bombardés. On leur a fait beaucoup de mal. On achève aujourd'hui de bloquer la ville en jetant un pont sur l'Ebre. Une fois cette ville soumise, il n'y a pas de doute que tout l'Aragon ne devienne tranquille. Une partie des troupes sera cependant nécessaire

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pour maintenir la province; une petite partie pourra aider à la soumission de la Catalogne; la partie qui est nécessaire pour le bien du service du corps du maréchal Bessières ira le rejoindre. Ainsi cet événement équivaudra à un secours considérable.

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3o Observation. La première opération du général Reille a débloqué Figuières; il soumet à présent tous les environs. Il ne tardera pas sans doute à s'emparer de Girone et à établir sa communication par terre avec le général Duhesme. La réduction de Girone entraînera probablement celle de Lerida. On pourra avoir alors une colonne de 2 ou 3,000 hommes qu'on dirigera par Tortose sur Valence.

4 Observation. On n'a point de nouvelles de l'expédition de Valence, et le général Moncey a 8,000 hommes. Avec ces forces, il n'a rien à craindre. Il peut ne pas prendre la ville, qui est très-grande, si les paysans s'y sont renfermés et ne craignent point de la ruiner. Mais le maréchal Moncey se maintiendra dans le plat pays, occupera les révoltés du pays, qu'il empêchera de se porter ailleurs, et fera porter au pays tout le poids de la guerre.

5 Observation. On compte que le général Dupont a aujourd'hui près de 20,000 hommes. Si les opérations du maréchal Bessières réussissent bien, il n'y aura pas d'inconvénient à appuyer encore le général Dupont et à lui permettre de reprendre l'offensive. Ainsi les deux points importants et où on fera une véritable guerre réglée sont la Galice et l'Andalousie, parce que les troupes du camp de SaintRoch, de Cadix, des Algarves, font près de 25,000 hommes; qu'elles ont pris parti pour la sédition de Séville en Andalousie, et que tout ce qui était à Porto a pris parti pour les rebelles de Galice.

Le point le plus important de tous est celui du maréchal Bessières, comme on l'a déjà vu dans la note qu'on a envoyée. On doit tout faire pour que ce corps n'éprouve aucun mouvement rétrograde, aucun échec; celui du général Dupont vient après. Les affaires de Saragosse sont en troisième ordre; celles de Valence ne sont qu'en quatrième. Voilà la véritable situation des affaires militaires du royaume.

Il paraît convenable de former dans l'Aragon une division de 10 à 12,000 hommes, que pourra commander le général Verdier. Il devra correspondre directement avec l'état-major du Roi, avec le maréchal Bessières, pour s'entendre avec le général Duhesme, pour se concerter avec le général de la 11a division militaire, qui se tiendra à Bayonne afin de connaître toujours la situation de ma frontière. Son commandement doit embrasser la Navarre et tout l'Aragon. Alors l'armée sera composée du corps des Pyrénées occidentales, de la

division de l'Aragon (il est inutile d'en faire un corps), du corps de la Catalogne, composé de 3 divisions, y compris celle du général Reille, et des 6 divisions que forment les corps d'observation de la Gironde et des côtes de l'Océan. Cela fera à peu près 12 divisions réunies, et, en outre, un certain nombre de petites colonnes mobiles et de garnisons.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

14197.

AU ROI CHARLES, A COMPIÈGNE.

Bayonne, 15 juillet 1808.

Je reçois la lettre de Votre Majesté du 5 juillet. Je vois avec peine que l'espérance qu'elle avait conçue que l'air de Compiègne lui serait bon ne se soit pas réalisée, et qu'elle éprouve le besoin de passer dans les provinces méridionales. Je prends un intérêt trop grand à tout ce qui la regarde pour ne pas m'empresser de satisfaire son désir. Je me flatte que l'air de Nice, réputé un des plus tempérés de l'Europe, rétablira la santé de Votre Majesté. J'ai donné tous les ordres pour qu'elle puisse faire tout ce qui lui conviendra et diriger son voyage comme cela lui paraîtra le plus convenable. Dans toutes les provinces de France et d'Italie, Votre Majesté trouvera, comme à Compiègne, tout le monde empressé de lui plaire et de faire ce qui pourra lui être agréable.

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Je reçois la lettre de Votre Majesté du 5. J'ai donné tous les ordres pour les voyages du Roi, comme Votre Majesté le désire. Si effectivement, dans la saison actuelle, qui est la meilleure de Compiègne, le séjour de ce pays ne lui réussit pas, il faut espérer, comme les médecins le pensent, que l'air du Midi lui sera plus favorable. Le climat de Nice est doux et bon. Je suis bien aise d'apprendre que Votre Majesté ait été satisfaite de tout à Fontainebleau et à Compiègne. Elle trouvera partout le mème accueil et les mêmes sentiments.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

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