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chements se dirigeront sur Perpignan, et formeront un bataillon de six compagnies de 840 hommes. Ces troupes profiteront du Rhône pour arriver promptement à leur destination. Vous appellerez le 1er bataillon, 1er bataillon provisoire de Perpignan, et l'autre, 2o bataillon provisoire de Perpignan. Enfin vous donnerez des ordres à Valence, en Dauphiné, pour qu'on fasse partir deux escouades, chacune de trente canonniers à pied ou à cheval, lesquelles se rendront à Perpignan avec ou sans chevaux.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

14151.AU GÉNÉRAL REILLE,

AIDE DE CAMP DE L'EMPEREUR, A BELLEGARDE.

Bayonne, 2 juillet 1808.

Je vous suppose arrivé à Bellegarde. Vous devez avoir le 2o bataillon du régiment toscan, un bataillon de gardes nationales et un bataillon des compagnies de réserve départementale, deux escadrons de dragons toscans et un détachement suisse de 150 hommes; tout cela doit faire au moins 2,500 hommes. Un bataillon du 32 léger, fort de 600 hommes, est parti de Toulon ainsi que trois compagnies du 16 de ligne et deux compagnies du 2° régiment suisse, faisant ensemble 500 hommes; ce 2o bataillon de 1,100 hommes doit être arrivé le 6 juillet à Perpignan. Il est parti de Grenoble un bataillon de la 5o légion de réserve de 500 hommes, qui arrivera le 11 juillet à Perpignan; le bataillon valaisan qui est parti de Port-Maurice, doit arriver le 12 juillet à Perpignan; ce qui fera un renfort de 2,400 hommes. Indépendamment de ces 2,400 hommes, il est parti deux bataillons et deux escadrons d'Italie, formant en tout 1,500 hommes, qui arriveront vers le 13 ou le 14. Cela complétera done insensiblement votre corps à 6 ou 7,000 hommes. Six pièces de canon doivent y avoir été organisées.

Aussitôt qu'il vous sera possible, faites lever le blocus de Figuières, pour que cette place ne se rende pas par défaut de vivres. Il doit y avoir à Bellegarde 200,000 rations de biscuit; faites-en faire à Bellegarde et à Perpignan, afin d'approvisionner cette forteresse pour six mois. Prenez position dans cette forteresse du moment que vous serez en force, et réunissez là tout votre corps pour pouvoir, aussitôt qu'il sera tout réuni, vous porter sur Girone. Du moment que vous serez maître de Figuières, il faut vous rendre maître de Rosas. Le général Duhesme a plusieurs fois battu les rebelles à quinze lieues

autour de lui. Il s'est même porté le 20 juin sur Girone, et, après une légère fusillade, il n'a pas jugé à propos de tenter sérieusement T'assaut; mais il mande que, dès qu'il apprendra qu'il y a une colonne du côté de Figuières, il pourra aussi envoyer une colonne sur Girone.

Cette lettre vous sera portée par le petit de Salm'; faites-le servir activement et ferme près de vous.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

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14152. – A ALEXANDRE, PRINCE DE NEUCHATEL, MAJOR GÉNÉRAL DE LA GRANDE ARMÉE, A BAYONNE.

Bayonne, 3 juillet 1808. Répondez au général Savary que la mesure de faire tirer du canon pour les victoires qu'on remporterait en Espagne est inutile, et qu'ainsi il faut s'en dispenser; que des ordres du jour en français, qu'on lira à la tête des compagnies, sont suffisants, indépendamment d'articles de gazettes espagnoles bien faits; que je suis fàché qu'on ait envoyé au général Dupont du biscuit; qu'il fallait le garder à Madrid pour des circonstances plus importantes; qu'il était facile au général Dupont de s'en procurer dans la Manche et dans le royaume de Grenade; que le général Dupont, ayant emmené seize pièces d'artillerie, doit en avoir suffisamment; que, quant au bruit répandu à Madrid sur la duchesse d'Ossuna, il faut qu'il leur parle et leur fasse parler; que je suis fàché que tous les aides de camp du grand-duc ne soient pas restés à Madrid; vous enverrez l'ordre au commandant de Vitoria de leur signifier d'y retourner, hormis un, qui accompagnera le grand-duc.

Vous ferez remarquer au général Savary qu'il est contre l'usage de la France de faire tirer le canon, à moins que ce ne soit pour de grandes victoires, comme celles de Marengo, d'Austerlitz, d'Iena, de Friedland; qu'il serait ridicule d'en tirer pour la prise de Saragosse, de Valence, ou pour d'autres événements de cette nature.

Il faut employer M. Laforest pour parler et faire parler aux maisons qui se comportent mal, en leur donnant quelques avertissements et leur recommandant de la circonspection.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

1 Le prince de Salm-Kyrburg.

14153. A M. CRETET, ministre de l'intérieur, a paris.
Bayonne, 4 juillet 1808.

Monsieur Cretet, je donne ordre au ministre de la guerre de faire diriger les 1,200 prisonniers qui sont à Troyes sur le canal de l'Ourcq, sur le canal de Bourgogne, ou sur celui de Saint-Quentin. Entendezvous avec ce ministre et prenez des mesures pour cela. Mon intention est que le canal de Troyes soit commencé sans délai, pour donner du travail au peuple. Il me semble que tout cela va plus lentement que cela ne devrait aller. Faites exécuter tous ces travaux sans attendre mes ordres. S'il est nécessaire, il faut que, sur les 800,000 francs de fonds non répartis, affectés à la navigation, vous preniez 3 ou 400,000 francs pour dépenser à Troyes.

NAPOLÉON.

D'après la copie. Archives de l'agriculture, du commerce et des travaux publics.

14154. — AU VICE-AMIRAL DECRÈS,

MINISTRE DE LA MARINE, A PARIS.

Bayonne, 4 juillet 1808.

Je reçois votre lettre du 30 juin. Je ne sais ce que c'est que cet homme arrivé le 26 du mois, seul, à Boulogne; probablement la police me l'apprendra dans ses bulletins.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

14155. - A M. FOUCHÉ, MINISTRE DE LA POLICE générale, a paris. Bayonne, 4 juillet 1808.

Les habitants de Troyes ont besoin de travail. Je désire que les 1,200 prisonniers de guerre qui s'y trouvent soient dirigés soit sur le canal de l'Ourcq, soit sur le canal de Bourgogne, et que les travaux du canal de Troyes soient commencés sans délai, pour donner de l'occupation au peuple. Veillez à ce que cela soit exécuté, et assurezvous que les travaux sont commencés. Faites-moi connaître les différents points où, par défaut de travail, le peuple éprouverait des besoins, et quelle espèce de travaux on pourrait faire faire.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

14156. NOTE POUR M. CRETET,

MINISTRE DE L'INTÉRIEUR, A PARIS.

Bayonne, 5 juillet 1808.

Le ministre de l'intérieur trouvera ci-joint une expédition du décret sur la mendicité. Sa Majesté a pour l'établissement des maisons de mendicité le même principe qu'elle a eu pour l'établissement des lycées, c'est-à-dire que l'exécution doit en être successive. Avec des règles générales on n'arrive à rien; il faut agir comme les siècles. Les colléges, les hôpitaux, les maisons de force, etc., ont été des institutions partielles; un grand seigneur, une princesse, un archevêque, ont fait les frais; c'est avec le temps que ces établissements se sont multipliés et qu'on est parvenu à un système général. Sa Majesté aurait voulu que l'on prìt un parti depuis six mois, et déjà les dépôts de mendicité seraient établis. Le ministre peut causer avec les préfets de Paris, de Versailles, de Beauvais et de Melun; ces quatre départements, qui sont sous sa main, serviront d'exemple. Rien n'empêche qu'avant huit jours on présente à l'approbation de Sa Majesté la constitution des dépôts de mendicité de ces quatre départements; qu'au 1er du mois d'août la mendicité y soit défendue, et que ces quatre maisons soient remplies de mendiants. On ne dira pas que tous les mendiants de France accourront dans ces maisons, puisque ces établissements n'ont pas d'attrait pour les mendiants, et que les mendiants vagabonds en sont exclus. En organisant ainsi trois ou quatre maisons tous les mois, on arrivera bientôt au moment où tous les dépôts de mendicité de la France seront organisés.

Quant à la dépense, il y a des ressources immenses. Les villes qui ont eu à établir leur lycée ont fait pour cet objet des dépenses considérables avec des moyens qui, ces dépenses terminées, deviennent disponibles.

Sa Majesté désire que le ministre lui fasse connaître :

1° Quelles sont les villes qui ont fait des dépenses pour leur lycée, et quel est le montant de ces dépenses qu'elles n'ont plus à faire et dont on peut disposer;

2o Ce que peut produire, pour les dépôts de mendicité, le quart du revenu des bois communaux ;

3. A combien s'élève le montant disponible des fonds de nonvaleurs non employé dans les divers départements;

4° Ce dont on peut disposer sur le tiers des fonds de non-valeurs mis à la disposition du ministre.

Ces ressources offriront des moyens suffisants pour pousser vive

ment cette organisation. Il y a à peu près cent dépôts de mendicité à organiser. En supposant que l'établissement de ces maisons coûtera l'un dans l'autre 100,000 francs, cela ne fera qu'un capital de 10 millions; et déjà le ministre a à sa disposition, 1° sur les budgets des communes, 11 ou 1200,000 francs; 2° sur le quart de réserve des bois communaux, une somme encore plus considérable; ce qui fait à peu près 3 millions. Le ministre a sur les fonds de nonvaleurs 1,500,000 francs. L'on voit que les fonds ne manqueront pas. En administration, ce ne sont pas seulement des principes généraux qu'il faut poser: l'administration est une affaire d'exécution. Dans huit jours, le ministre peut proposer à Sa Majesté l'établissement de quatre dépôts de mendicité avec les moyens qui existent déjà et ceux qui se trouvent dans les localités.

Quant aux fonds communs du produit des bois communaux et des excédants des revenus des communes, le principe de la propriété est facile à maintenir, en déclarant que ce ne sont que des prêts, qui seront rendus aux communes par les départements.

D'après la copie. Archives de l'agriculture, du commerce et des travaux publics.

14157. A M. DE MONTALIVET,

DIRECTEUR GÉNÉRAL DES PONTS ET CHAUSSÉES, A PARIS.

Bayonne, 6 juillet 1808.

Monsieur de Montalivet, j'ai reçu les trois états que vous m'avez envoyés, le premier intitulé, Répartition des fonds du service des ponts et chaussées, exercice 1808, contenant proprement les routes et les ponts; le second intitulé, Répartition générale des fonds du service de la navigation intérieure, canaux, quais et desséchements; le troisième intitulé, Répartition générale des fonds du service des ports maritimes. Il faudrait, pour l'année prochaine, que ces états fussent arrêtés au 1er février par le ministre de l'intérieur, afin qu'on puisse travailler pendant toute la campagne.

Je vois qu'au canal du Nord, c'est-à-dire au canal qui doit joindre l'Escaut au Rhin, vous dépensez 600,000 francs provenant des centimes additionnels, et deux millions provenant du produit de la vente des canaux; qu'au canal de Bourgogne vous dépensez 75,000 francs sur les centimes et un million sur la vente du canal du Midi, et qu'au canal Napoléon vous dépensez 365,000 francs sur les centimes et deux millions sur les fonds provenant de la vente des canaux. Les renseignements que j'ai sur les localités me font penser que ces fonds

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