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on qu'il convient de placer le pont plusieurs cent toises plus bas que Kastel.

Il faudrait donc dans le projet, indépendamment de Kastel, conserver une tête de pont à l'île Saint-Pierre, qui tiràt sa défense de cette île. Le canal n'a là que cent toises de largeur. On passerait de la rive gauche à l'île Saint-Pierre, comme on voudrait, par un pont qui ne serait vu d'aucun côté, et de l'île Saint-Pierre au fort, par un petit pont de peu d'importance, parce qu'il aurait moins de cent toises, et que ce n'est pas là le principal courant. Ce point occupé sur la rive gauche aurait le grand avantage d'empêcher l'ennemi de voir le pont de Kastel de ce côté-là.

Il ne faut pas compter sur les ouvrages de campagne. Ils ont l'inconvénient d'affaiblir une garnison qui, quelle qu'elle soit, sera trop faible dans une place qui a tant d'étendue. Il ne faut point citer l'exemple du dernier siége on sait trop bien qu'il y avait alors, non une garnison, mais une armée dont une grande partie n'avait pas pu sortir. Sans doute, quand on ne peut pas faire autrement, il faut faire des ouvrages de campagne; mais en organisant une place, il faut tàcher de n'en pas avoir besoin, afin d'avoir économie d'hommes et sûreté, ce qui est la propriété de la fortification permanente. NAPOLÉON.

D'après la copie. Dépôt des fortifications.

13766. A EUGÈNE NAPOLÉON, VICE-ROI D'ITALIE, A MILAN.

Bayonne, 19 avril 1808.

Mon Fils, il ne faut pas envoyer les troupes du Pape à Mantoue, ce serait leur perte. Il faut les placer à Ancône, Rimini ou Bologne ; les bien traiter et organiser; mais ne leur faire faire aucun mouvement rétrograde. Si elles sont à Ancône, il faut les y laisser. Envoyez un inspecteur pour voir leur comptabilité et la mettre dans le meilleur état. Il faut en former un beau régiment.

NAPOLÉON.

D'après la copie comm, par S. A. I. Mme la duchesse de Leuchtenberg.

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14e régiment provisoire d'infanterie qui de ses souliers et de son armearrive à Bayonne.

ment; après-demain, 21, je le passerai en revue. Il se tiendra prêt à partir le 22.

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Napoléon, Empereur des Français, Roi d'Italie et Protecteur de la Confédération du Rhin.

Considérant que les navires français ne trouvent depuis longtemps sur les côtes de Sardaigne ni sûreté, ni protection; que plusieurs ont été enlevés par les vaisseaux de guerre et les corsaires anglais, à la vue du rivage de cette ile et sans que le Gouvernement sarde ait cherché à faire respecter aux ennemis sa neutralité; que les corsaires anglais arment publiquement en Sardaigne; qu'on y permet de nombreux approvisionnements pour Malte et pour Gibraltar; que le Gouvernement sarde, après s'être engagé envers la France, par une convention conclue le 19 novembre 1807, à réparer ces violations et à en prévenir le retour, s'est ensuite formellement refusé à remplir ses engagements;

Nous avons décrété ce qui suit :

Il sera mis un embargo sur les bâtiments sardes dans tous les ports de nos États et des pays occupés par nos armées.

Nos ministres de la marine, de la guerre, et des finances sont chargés, chacun en ce qui le concerne, de l'exécution du présent décret.

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Monsieur de Champagny, faites rédiger pour le Moniteur un article qui fasse bien connaître les horreurs que commet le gouvernement d'Alger, et les vexations qu'il fait peser sur toute l'Europe. Un simple narré, extrait de la dépêche du sieur Thainville, remplira ce but.

Faites connaître à M. de Dreyer que j'ai donné l'ordre au prince de

Ponte-Corvo de faire passer des troupes en Seeland, coûte que coûte, la défense de cette île.

pour

D'après l'original. Archives des affaires étrangères.

NAPOLÉON.

13770. – A M. DARU,

INTENDANT GÉNÉRAL DE LA GRANDE ARMÉE, A BERLIN.

Bayonne, 21 avril 1808.

Monsieur Daru, je reçois votre état de situation des sept bataillons des équipages militaires, d'où il résulte qu'il y a 2,600 hommes présents sous les armes, et 4,500 chevaux, plus de 1,000 voitures, c'est-à-dire de quoi porter un million de rations de pain. Cet état est satisfaisant, si les voitures sont en bon état, et si les chevaux et les harnais sont d'un bon service. Je vois qu'il leur manque quelques objets de détail, que vous vous empresserez sans doute de leur faire fournir. Faites mettre tous ces équipages en état, afin qu'avant le 1er juillet les sept bataillons soient susceptibles de rendre tous les services possibles. Il faut donner à ces bataillons des carabines prussiennes ; quoiqu'elles ne soient pas de calibre, c'est égal. Ces bataillons, ne devant pas se battre en ligne, peuvent avoir leurs cartouches particulières. J'approuve fort qu'il y ait à chaque bataillon un moule pour faire les cartouches. J'approuve la répartition que vous me proposez. Vous pouvez laisser en Silésie les 4° et 6° bataillons, sauf, lorsqu'il le faudrait, à en tirer une compagnie pour attacher à l'administration générale.

J'attends la situation des caissons d'ambulance que doit avoir chaque corps. Les 19°, 65°, 72, 105°, et les 5, 7 et 16° légers n'ont pas eu leur première mise; il faut la leur faire donner, et qu'ils se procurent leurs caissons d'ambulance. Je ne suis point de l'avis de former un bataillon uniquement destiné au service de l'ambulance. Il faut qu'il y ait, sur les trente-quatre caissons de chaque compagnie, quatre caissons pour le pain et quatre caissons pour l'ambulance. Vous savez vous-même que, le lendemain d'une bataille, on est obligé de se servir des caissons du pain pour évacuer les malades, et vice versa. Mais il semble que chaque division d'infanterie a déjà ses quatre caissons d'ambulance appartenant aux régiments, et quatre caissons pris dans ceux des transports militaires qui lui sont attachés; elle en a alors suffisamment.

Quand je vous ai donné l'ordre de faire fournir aux corps les capotes, souliers et autres effets dont ils auraient besoin, je n'ai pas

seulement entendu que vous les leur fissiez fournir des magasins de l'armée, mais encore que vous eussiez à m'éclairer sur les ordres qui auraient été donnés aux dépôts de ne rien laisser passer, pour contremander ces ordres, s'ils existaient, afin que les corps soient pourvus de tout avant le 1er juillet.

D'après la copie comm. par M. le comte Daru.

13771.

NAPOLÉON.

- A M. DE CHAMPAGNY,

MINISTRE DES RELATIONS EXTÉRIEURES, A BAYONNE.

Bayonne, 22 avril 1808.

Monsieur de Champagny, il parait à Bayonne une gazette espagnole. Il est nécessaire de veiller à la manière dont elle parlera du prince des Asturies, et à ce qu'elle ne l'appelle pas Roi. Il n'y a pas un moment à perdre puisqu'elle paraît aujourd'hui. Envoyez donc sur-le-champ chercher le rédacteur.

D'après l'original. Archives des affaires étrangères.

NAPOLÉON.

13772. — A JOACHIM, GRAND-DUC DE BERG,

LIEUTENANT DE L'EMPEREUR EN ESPAGNE, A MADRID.

Bayonne, 22 avril 1808.

Je reçois votre lettre du 19 à une heure du matin. J'approuve votre marche et tout ce que vous faites. Ici, j'ai fait connaître mes intentions aux cinq ou six Grands qui accompagnent le prince, et tous conviennent des avantages qui résulteront pour l'Espagne de la consolidation de son indépendance et de son intégrité sous la domination d'un prince de ma dynastie.

Ne laissez rien imprimer à Madrid sur le prince des Asturies. Vous pouvez faire parler de la manière distinguée dont je l'ai reçu, dire que, quoique je ne l'aie pas reconnu roi, j'ai voulu témoigner dans sa personne et dans celle des Grands de sa suite la considération que je porte à l'Espagne.

Je vous ai déjà écrit qu'il fallait envoyer ici le roi Charles et la reine.

Il faut laisser percer que je ne veux rien de l'Espagne; que le royaume conservera son indépendance et son intégrité, mais que je veux une dynastie qui réunisse davantage les deux nations.

D'après la minute. Archives de l'Empire.

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COMMANDANT LA GARDE IMPÉRIALE EN ESPAGNE, ETC., A BURGOS.

Bayonne, 22 avril 1808.

Mon Cousin, je reçois votre lettre du 20 avril. Je vous ai écrit hier par d'Hanneucourt que j'avais très-bien reçu le prince des Asturies, voulant honorer l'Espagne en sa personne. Je ne l'ai pas reconnu roi, et je ne pense pas que je le reconnaisse. Toutefois vous devez dire que je ne veux rien des Espagnes, qu'elles resteront dans leur intégrité et leur indépendance.

Vous devez faire filer les régiments portugais sur Saint-Jean-deLuz, en me prévenant de leur arrivée, afin que je connaisse leur direction et que je les envoie se reposer dans les meilleurs pays du Languedoc. S'il était vrai qu'il y eût plus de chevaux que d'hommes, vous pourriez en prendre pour monter ma cavalerie.

J'ai donné l'ordre au général Ducos de se rendre avec sa brigade à Tolosa. Le 14 régiment provisoire est toujours ici avec la division du général Lasalle. Le 4 escadron de marche part demain et va prendre position à Hernani. Lorsque le général Ducos sera à Tolosa, vous pourrez attirer toute la cavalerie à vous. Le général Ducos est sous les ordres du général Verdier, qui lui donnera des ordres en cas d'événement.

D'après l'original comm. par Me la duchesse d'Istrie.

NAPOLÉON.

13774. A L'IMPERATRICE, A BORDEAUX.

Bayonne, 23 avril 1808.

Mon amie, Hortense est accouchée d'un fils; j'en ai éprouvé une vive joie. Je ne suis pas surpris que tu ne m'en dises rien, puisque ta lettre est du 21, et qu'elle est accouchée le 20, dans la nuit.

Tu peux partir le 26, aller coucher à Mont-de-Marsan, et arriver ici le 27. Fais partir ton premier service le 25 au soir. Je te fais arranger ici une petite campagne, à côté de celle que j'occupe. Ma santé est bonne.

J'attends le roi Charles IV et sa femme.
Adieu, mon amie.

Extrait des Lettres de Napoléon à Joséphine, etc.

NAPOLEON.

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