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D. Expliquez-nous comment le langage de la forme peut nous instruire.

R. D'abord l'oiseau est le seul de tous les animaux qui ait un bec, c'est-à-dire une pince en corne, très forte, très pointue, s'élargissant progressivement jusqu'à la base et emmanchée d'un cou très souple, long et utile comme un bras.

Avec ce bee, il peut, même à une certaine distance, piquer, prendre, ramasser et détacher très vite les graines, les insectes de petite et de moyenne taille, les attirer à l'orifice de son gosier, d'où, par la force de l'aspiration et des muscles, ils sont conduits dans l'esto

mac.

Le bec, la tête et le cou forment donc pour lui un préhenseur d'un usage facile, dont à l'occasion il se sert comme d'une arme.

D. Est-ce que cette forme conique est la seule que l'on remarque dans les becs?

R. Par exception, un certain nombre d'oiseaux d'eau, comme le canard, ont un bec très élargi à l'extrémité. Cette conformation leur permet de prendre en masse, dans l'eau et dans la boue, des graines, des œufs et des insectes, de rejeter aussitôt les matières inutiles ou

« s'opère en même temps dans ces organes et dans la profondeur << des diverses parties du corps; que leur sang est chaud comme ⚫ celui des mammifères; enfin que leurs membres antérieurs ont « la forme d'ailes et que leur peau est garnie de plumes. » (Cours élémentaire d'histoire naturelle page 579. Milne Edwards).

Cet exposé explique tous les développements scientifiques que comporte cette matière; mais, pour faire comprendre l'utilité de l'oiseau en agriculture, ne pourrait-on pas se contenter d'étudier cet animal sous le rapport des iustincts et des organes à l'aide desquels il accomplit sa tâche? Elle a été la pensée de l'auteur et la raison des énonciations qui suivent.

nuisibles qui les accompagnent, de choisir, retenir et avaler ce qui convient à leur nourriture.

Ce bec relativement volumineux se trouve donc bien en rapport avec les industries du canard.

N° 2.

Appareils de l'élimination, estomac, ventricule succenturié, gésier, jabot, chaleur intérieure, chyle, sang, poumons, cœur, reins, intestins.

D. L'estomac pour le service duquel le bec a été constitué n'a-t-il pas quelque chose de particulier ?

R. Il est composé de deux poches, le ventricule succenturié où commence la digestion, et le gésier où sont broyées et digérées toutes les substances alimentaires, au moyen d'un tissu musculeux d'une grande énergie et souvent de graviers qui font office de meules.

Chez les granivores, l'estomac est encore, à sa partie supérieure, précédé d'un jabot dans lequel les graines s'arrêtent, s'accumulent et se ramollissent.

D. Dans ces poches ne se produit-il pas une décomposition du genre de celle qui s'opère dans l'alambic du distillateur ou dans la cornue du chimiste?

R. La chaleur intérieure des oiseaux dépasse en général 40 degrés ; chez le canard commun, elle atteint même 43 degrés 9 dixièmes (1); sous l'action de cette chaleur, des sucs acides, dits sucs gastriques, décomposent rapidement les matières alimentaires, et on s'ex

(1) Eléments de physique expérimentale, par Pouillet, t. 2. p. 664.

plique ainsi que, d'après les savants, un petit oiseau de certaines espèces mange chaque jour, en graines et en insectes, le poids de son corps (1). Cette opération a pour résultat de constituer la partie principale du sang, appelée chyle et une autre, dite excrémentielle, que les intestins, comme déjecteurs, expulsent au dehors,et qui devient pour la terre un riche engrais.

D. Cette formation du chyle n'est-elle pas suivie d'autres opérations très importantes?

R. En effet, elle a pour complément principal la formation entière du sang et,par cela même,des fibres, de la chair, des muscles, des tendons, des os, des plumes, c'est-à-dire de tout ce qui constitue le corps et les forces de l'oiseau.

D. Comment nomme-t-on les appareils principaux au moyen desquels se composent, se transforment et se répartissent les éléments liquides et gazeux nécessaires à ces opérations?

R. On les nomme: poumons, foie, reins, cœur. Ces organes sont parfaitement appropriés à l'usage qui en est fait; ainsi, par exemple, grâce à l'appareil de la respiration et des sacs aériens de l'intérieur, le corps de l'oiseau est de toute part pénétré d'air.

D. Qu'est-ce qu'indiquent deux pattes fortes et légères ?

R. Que l'oiseau est appelé à marcher,à courir, à faire très vite et facilement les nombreux déplacements qu'exige sa vie.

(1) De la nécessité de protéger les animaux utiles, par Gloger

p. 43.

Cette dernière demande et sa réponse doivent être reportées après le titre de la page suivante.

No 3.

Organes de la locomotion, pattes, ailes, réservoirs intérieurs d'air chaud, queue, vitesse.

D. Ne remarque-t-on pas dans la patte plusieurs parties?

R. Oui, il y en a trois principales, qui, au moyen d'articulations,se plient et se déplient de manière à s'adapter à toute inclinaison du corps :

La première, fixée au sacrum, et dont l'os porte le nom de femur;

La seconde, qui en est la continuation, et dans laquelle se trouvent deux os appelés tibia et péroné ;

La troisième, composée, sauf quelques exceptions, de trois doigts dirigés en avant, et d'un quatrième dirigé en arrière, puis d'un prolongement de pied que l'on a appelé improprement tarse et qui est soudé au tibia et au pied.

D. Pourquoi les doigts des pattes de certains oiseaux sont-ils reliés par une peau que l'on nomme palme et qui a donné lieu au nom de palmipèdes ?

R. C'est pour que ces oiseaux puissent s'en servir comme de rames, afin de nager et de plonger.

D. Pour quelles raisons certaines pattes sont-elles si longues qu'on les a comparées à des échasses et qu'on nomme échassiers les oiseaux qui en sont munis?

R. Afin que, de ces oiseaux, les uns puissent pénétrer dans les terrains humides et d'autres marcher très vite et courir sur des terrains secs.

D. Ne remarquez-vous pas que, dans beaucoup d'espèces, les doigts des pattes ont la propriété de se recourber et de se croiser de manière à étreindre une branche et de permettre à l'oiseau de se fixer et de se dresser sur elle, c'est-à-dire de percher ?

R. En effet, j'ai souvent eu l'occasion de voir des oiseaux sur des buissons et sur des arbres, aussi bien fixés que sur le sol, pour y cueillir une graine ou prendre une chenille.

D. Qu'est-ce qu'indiquent les ailes?

R. Que l'oiseau doit, par la voie de l'air, se porter très souvent, très vite et très loin partout où cela est nécessaire et, de même que les échassiers, comme l'œdicnème criard, ont des pattes longues et renforcées pour courir vite sur les terrains secs, de même de grands voiliers, comme l'hirondelle, ont reçu des ailes très longues et très effilées pour parcourir longtemps et très rapidement les régions aériennes.

D. Tous les oiseaux ont-ils le privilège de voler ?

R. Les meilleurs coureurs et plongeurs parmi les espèces d'oiseaux qui, grâce au renforcissement et à la conformation de leurs pieds, ont le privilège d'une locomotion très rapide ne sont pas bien conformés pour voler, tels sont les autruches d'Afrique, les Aptéryx de la Nouvelle-Zélande, les grands pingouins des régions boréales, les manchots des régions australiennes.

D. Au vol, l'aile ne semble-t-elle pas d'une seule pièce et comment son action s'exerce-t-elle ?

R. En réalité elle se compose de trois phalanges ar

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