Le mode de travail de ces concasseurs laisse prévoir que les pierres concassées fournissent peu ou pas d'étonnures. 3o CONCASSEURS A MARTEAUX Il ne nous a pas été possible de voir le détail de ces appareils qui donnent pourtant, à Raon-l'Étape, aux usines Ramu, de très bons résultats. Un travail de dégrossissage préalable, au concasseur à mâchoire, est nécessaire. Une remarque générale s'impose pour tous les appareils sommairement décrits: ni les tonnages, ni les forces motrices annoncées par les constructeurs ne sont pas toujours réalisés dans la pratique. Aucune des évaluations des puissances motrices ne comprend la force nécessaire pour actionner les trommels ou cylindres classeurs ; c'est de 3 à 6 chevaux qu'il faut prévoir pour ces appareils, suivant leurs diamètres, leurs longueurs et ieurs dispositifs de roulement. Je reproduis sous forme de tableaux les renseignements que j'avais fait recueillir dans diverses carrières de la VIIe Armée. Ces données qui sont espacées sur des périodes assez longues serrent le problème pratique d'assez près pour nous permettre d'en analyser les éléments et de tenter d'en déduire des indications pratiques IMPORTANCE DE LA SECTION D'INTRODUCTION DES MATÉRIAUX « TOUT VENANT » DANS L'APPAREIL DE CONCASSAGE. Lorsque nous groupons des roches dont les caractéristiques de dureté et de facilités de concassage sont assez voisines, les variations dans les dimensions de la largeur, celle qui est parallèle à l'arbre d'excentrique, et de la profondeur, celle qui est perpendiculaire à la précédente, influent d'une façon décisive sur les dimensions à donner aux éléments de roche à passer aux concasseurs. Le débitage nécessaire en carrière qui est en relation avec ces dimensions, correspond à des dépenses de maind'œuvre pouvant varier de 12 à 20% du coût total de la main-d'œuvre employée à la production des roches tout venant en carrière; soit avec des prix de base de 5 francs par 10 heures de travail pour un militaire employé comme carrier (1), une somme variant de o fr. 45 à o fr. 80 au m3. Combinées avec les variations de la hauteur des mâchoires, du nombre et de l'intervalle des dents ou pas, les variations des cotes d'introduction réagissent sur les rendements en produits cassés. C'est ainsi qu'on peut déduire des expériences effectuées aux carrières de la VIIe Armée (voir tableau I) qu'en partant de pierres débitées à 200/120 mm. on obtient avec des concasseurs ayant des sections d'introduction de 400 à 450 mm. des productions horaires de 7 à 8 t. de bien-cassés et gros-cassés. Avec des pierres de 250 × 150 mm. et des sections de 470 à 520 mm. on obtient 8 à 12 tonnes, avec des blocs de 300 × 200 mm. et des sections de 520 × 650 mm. on obtient 12 à 15 tonnes de produits cassés, avec des débités de 320 × 250 mm. et des sections de 700 × 1000 mm. on obtient 20, 25 et 30 tonnes. Rapportés au cm2 de mâchoire (produit en centimètres de la largeur utile de la mâchoire mobile par sa hauteur) les rendements horaires peuvent être évalués à : 2 kg. 5 à 3 kg. pour des largeurs de mâchoires de 400 x 500 mm. 2 kg. 6 à 3 kg. 6 3 kg. 700 500 × 650 mm. 1000 mm. IMPORTANCE DE LA FORME DES MACHOIRES, DU NOMBRE, DU PAS ET DE LA DISPOSITION DES NERVURES OU DENTS Les mâchoires fixes ou mobiles sont constituées par de très fortes plaques nervurées, reversibles et symétriques dans leurs moyens d'appui et de fixation au bâti et au porte-mâchoire mobile, généralement fondues en fonte trempée en coquille pour rendre les nervures plus résistantes à l'usure. Quelques maisons (1) Dans tout le cours de cette note on partira d'un prix de 5 francs pour la journée de travail de 10 heures, qui était assez courant avant la guerre et qui, pendant la guerre, fut à peu près ce que coûtait à l'État un homme par jour. ont adopté les aciers manganésés du Creusot, ce qui, dans certains cas a permis d'atteindre des tonnages de produits concassés deux et trois fois plus importants qu'avec les fontes trempées les meilleures. Nous mettons en garde contre les offres qui seraient faites en vue de livrer des mâchoires en « fonte aciérée », cette composition, très en vogue dans les fonderies ayant travaillé pour les obus, ne résiste pas à l'usure que provoquent les matériaux granitiques, porphyriques ou basaltiques; les dents sont complètement usées en quelques heures. Il faut en outre tenir compte, lorsque l'on a à choisir de quelle matière seront faites les mâchoires, que, outre le prix du kilog. de métal rendu à pied d'œuvre et de son prix éventuel de reprise par le fondeur, les arrêts et les difficultés de changement des pièces influent dans une large mesure sur la solution à adopter. L'usure des mâchoires, notamment celles de largeur supérieure. à 500 mm., se fait assez irrégulièrement, elle est plus accentuée vers le centre et vers la partie basse, donnant de ce fait des plaques nombreuses de matériaux non concassés. Les principaux constructeurs ont cependant conservé la forme plane à la surface nervurée. Des essais faits, en partant d'une légère courbure de 30 mm. transversalement et longitudinalement, ont donné des résultats défavorables quant à la qualité du concassage; la proportion de gros-cassés devenait très importante dès le début de la mise en service des mâchoires. Le nombre des dents et leurs pas ont une importance pour le résultat final. Trop nombreuses et à pas trop faible (moins de 45 mm.), le °/。 en menus s'accroit considérablement 30 à 40 % contre une moyenne de 20% pour des dents à pas de 60 mm. Les bien-cassés offrent des traces nombreuses de fissures ou étonnures et le débit de l'appareil est amoindri, toutes choses égales par ailleurs, dans le rapport approximatif de 8 à 12 tonnes à l'heure. La maison Légo adopte des pas de 60 mm.; la maison Dalbouze les fait varier de 55 à 80 mm. ; les constructeurs Pétolat, Krupp, Lung-BrienckHubner les font de 45-50 et 34 mm. Le profil triangulaire des dents est admis par toutes les maisons avec, toutefois, des variantes dans la terminaison des arêtes |