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Le moule en bois inauguré au Soulard (abords de la rade de Lorient) ne présentait pas cet inconvénient: il consistait en couchis de 2 m. 50, inclinés selon les génératrices, assemblés sur trois gabarits variables avec la section de la tourelle (c'était là

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l'élément condamné à ne pas resservir) et retenant ensuite des feuilles de tôle galvanisée clouées sur les couchis; le tout était contreventé par une croix de Saint-André supérieure, puis serré sur la maçonnerie par trois ceintures en chaînes trévirées (fig. I, 2, 3, 4, et 5, planche II).

Mais c'était déjà l'association du bois au métal qui s'annonçait

et s'est surtout généralisée depuis. C'est ainsi qu'elle est pratiquée, depuis 1893 au moins (Horaine de Bréhat, 25, Côtes-duNord), comme complément de ce que nous appelons des arêtiers métalliques (en fonte généralement, fig. 7).

Ces arêtiers, conçus pour offrir plus de résistance que les coffrages en bois, sont placés selon les génératrices du tronc de pyramide de la tourelle par étages successifs; ils sont solidement boulonnés (3 boulons rapidement placés) entre eux, et leur forme leur permet de retenir les cours adjacents de madriers horizontaux (entaillés à leur pénétration dans les arêtiers pour que ceuxci ne se dessinent pas en creux). Ils pèsent de 60 à 70 kilogrammes chacun, avec leur longueur de o m. 44 correspondant à deux madriers. Ils sont scellés, en principe, à l'aide de 3 prisonniers chacun, d'un écrou et contre-écrou, jusque dans la roche [cote (+2,00) à la Horaine de Bréhat (25)], puis emboîtés les uns audessus des autres (1).

Si la roche est trop irrégulière, on peut être amené à reporter leur emploi seulement au-dessus de la retraite limitant un premier massif de régularisation.

La partie basse se coule alors, par exemple, dans une enceinte de briques cimentées et posées à la marée ou au scaphandre.

On place ensuite, pour supporter les arêtiers, des semelles scellées, par des branches, dans la maçonnerie à laquelle elles resteront liées [tourelle de la Canuette (21), Archipel des Chausey] (fig. 8). Ces semelles permettent de supporter 10 à 12 cours d'arêtiers et de réutiliser les rangs inférieurs, à moins qu'on n'accepte de retenir les rangs supérieurs par une ou deux (selon leur élévation au-dessus de la mer) ceintures métalliques fortement trévirées et permettant de démonter les rangs inférieurs (Basse Rouge, 83); on casse ensuite à la masse les saillies qui subsistent. Si les arêtiers sont réutilisables d'une construction à l'autre,

(1) A la tourelle de la Cride (133, Var, en 1862), on a même scellé les arêtiers dans la roche par le moyen d'un scaphandrier.

On peut encore les consolider par un cordage tréviré; on en règle l'inclinaison par des gabarits en trapèze rectangle et un niveau, ou d'après un mât central bien vertical.

ils doivent, en revanche, être approvisionnés en nombre suffisant pour toute la partie d'ouvrage ainsi enveloppée.

On a souvent trouvé que de tels arêtiers n'étaient pas facilement maniables, ni ajustables; en outre, ils se déplacent aisément quand on les étreint par un cordage; ils commandent, en tous cas, la dimension ou le profil de l'ouvrage. Il en faut plusieurs jeux dans un Service appelé à construire de nombreuses tourelles; on chercherait alors, il est vrai, à ramener celles-ci à un petit nombre de types.

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On a évité ces sujétions, dans certains Services, en recourant à une sorte de corset métallique démontable, formé d'éléments légers interchangeables en fers du commerce et maintenant un rideau de madriers verticaux de 50 mm. ; l'un des montants peut se déplacer pour donner à chaque panneau la largeur voulue et l'adapter ainsi à diverses hauteurs et à diverses tourelles; des équerres assemblent, tous les mètres, les panneaux adjacents (fig. 9 et 10). Chacun varie ces dispositions selon son imagination (on a parfois trouvé plus pratique de recouper les traverses à chaque assise : fût de Nividic).

Pour mieux assurer la tenue des coffrages en bois, certains Services noient dans le bétonnage, à raison de 2 tous les 3 ou

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4 cours, des prisonniers de o m. 20 sur lesquels on boulonne les madriers déjà placés ; on diminue ainsi les chances d'avaries.

Ces derniers systèmes imposent aux tourelles une forme polygonale (généralement octogonale); cette dernière offre, d'ailleurs, nous l'avons vu, à peu près les mêmes avantages de résistance aux lames que le cercle.

Mais le métal se prête aussi à la forme cylindrique [ou très légèrement tronconique comme à Men-Du (80)] (1), en le disposant en viroles, à raison de six (ou trois, ou même deux) sur la circonférence.

planches

colliers

en fer rond
de 10%

coffrage madriers de 3m

coffrage

colliers en ferrand de 10 mm

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Panneaux polygonaux réglables pour la construction par prismes décroissants.

On a fréquemment employé [les Soldats (87), la Jument de Penmarc'h (77), la Basse Gouac'h (75)] des tôles de 4 mm. sur I m. de hauteur, bordées de cornières de 70 × 70 qu'on assemble entre elles par des boulons (fig. 11); pour faciliter leur séparation, on les a isolées par de doubles coins en bois suiffés et traversés par les tiges filetées d'assemblage.

(1) La forme rigoureusement cylindrique favorise l'interchangeabilité des viroles, leur réemploi d'un ouvrage à l'autre, améliore l'assiette de la fondation et l'utilisation du couronnement de la superstructure.

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