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Les qualités du cœur ne le cédaient en rien aux autres. Ame droite, probe et courageuse, il avait su attirer toutes les sympathies, et il a laissé les regrets les plus profonds à tous ceux qui ont pénétré quelque peu dans son intimité.

Resté veuf de bonne heure, il devait être encore cruellement frappé par la mort de son fils aîné, ingénieur-chimiste, qui paraissait destiné au plus brillant avenir. De ce deuil, survenu pendant la guerre, date l'origine de la maladie qui devait l'emporter.

Il avait deux autres enfants un second fils, Ingénieur des Arts et Manufactures, et une fille, mariée à un de nos camarades, Ingénieur au Corps des Mines.

Il avait eu le bonheur de se voir entouré de nombreux petitsenfants, et avait su découvrir très vite dans son cœur l'art d'être grand-père. Il était tout heureux de se retrouver au milieu d'eux, et d'assister aux premiers éveils de ces intelligences.

Sa fin a été, comme sa vie, celle d'un sage.

M. Galliot a publié dans les Annales des Ponts et Chaussées de nombreux articles dont nous donnons la liste ci-après :

Efforts élastiques et vibrations dans les corps semblables. 1886-I.
Portes d'écluses en tôle. 1887-II et 1888-1.

Efforts dans les corps cylindriques en contact. 1892-II.

Effet des forces normales et obliques. 1893-II.

Pont levant de Larrey. 1893-II.

Tableaux graphiques des moments fléchissants sous charges d'épreuve. 1893-II.

Le touage électrique du canal de Bourgogne (Chr.). 1893-II et 1894-II. Prix Monthyon en 1895. 1895-II.

Installation électrique pour l'alimentation du canal de Bourgogne. 1898-IV.

Résistance des sphères et des cylindres en contact (Chr.). 1899-III.
Corroyage des digues en terre. 1902-I.

Expériences sur les bordages en tôle. 1902-II.

Consolidation du barrage de Grosbois. 1905-III.

Étanchement des canaux. 1910-VI.

Note sur l'utilité d'une concavité du plafond d'un canal. 1912-II. Matériel de dragage de canal. 1912-III.

Influence de la capacité des bateaux sur les frais de transports par canaux. 1920-I.

En outre, il fit paraître les travaux ci-après :

Touage électrique des bateaux. Congrès de navigation. Paris, 1892, I br. in-8°.

Élévation mécanique, de bief en bief, des eaux servant à l'alimentation d'un canal. Congrès de Bruxelles, 1898, 1 br. in-8°.

Rapport sur les applications de la mécanique à l'alimentation des canaux. Paris, Lahure, 1900, I br. in-8°.

Établissement de chemins de fer d'intérêt local et de tramways sur routes. (2o Congrès de la Route. Bruxelles, 1910). Paris, 1910, I br. in-8°.

Les voies de communication de la Côte-d'Or. Association Française pour l'avancement des Sciences. Dijon, 1911, t. III.

Détermination des dimensions des bateaux de navigation intérieure et du gabarit des voies navigables. Paris, Dunod, 1919, 1 fasc. in-4o. (Avec la collaboration de M. Dusuzeau.)

Opérations à réaliser ou à entreprendre sur le canal du Rhône au Rhin ̧ Paris, Dunod, 1919, 1 fasc. in-4o (avec la collaboration de MM. Maître et de Haut).

N° 9

CONSTRUCTION DES TOURS EN MER

DANS LE SERVICE DES PHARES ET BALISES

Par M. G. DE ROUVILLE,

Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées.

(Suite.)

IX. ARTIFICES DE CHANTIER.
EXÉCUTION DE LA SUPERSTRUCTURE.

Quand un choix, souvent embarrassant, a été arrêté entre les nombreux procédés de fondation connus, leur mise en œuvre comporte encore bien des modalités et réserve bien des surprises, auxquelles le chef de chantier doit s'ingénier à pourvoir de son mieux. Nous ne prétendrons pas en établir un inventaire complet.

Le premier bétonnage sur la roche, surtout s'il est effectué à l'air libre, s'attachera à en bloquer d'abord les creux et à réaliser un premier comblement approximatif, quoique incomplet, des irrégularités naturelles.

Toutefois, ce travail initial sera fréquemment contrarié, notamment par des déclivités exagérées de la surface de fondation (1). Une première butée de ciment prompt peut souvent, si elle consent à faire prise, servir de départ au bétonnage. Mais on rencontre parfois des thalwegs sous-marins, ou plutôt de véri

(1) En vue de la fondation de la Petite Barge (118), on avait effectué des expériences directes à terre, pour déterminer sous quelle pente pouvait tenir et faire prise du béton coulé sous l'eau. On a constaté que, sur un massif artificiel revêtu d'un enduit lissé, avec une pente de o m. 37 de hauteur pour 1 m. de base, des poches de ciment auraient fait prise avec un talus propre de 45o et sous une hauteur de 1 m. 70.

tables << cheminées », pour employer un terme connu en montagne, qui obligeraient à recourir à des sortes de voûtes, malgré le danger à attendre des coups de mer agissant sur leurs douelles de bas en haut; on s'attacherait à les établir à une cote aussi basse que possible et à les dessiner en forme moyenne de trompe.

On a même vu déboucher, dans un plateau sous-marin, des entonnoirs profonds en communication invisible avec les fonds sous-marins, fonctionnant comme de véritables souffleurs sous l'effet des palpitations des couches liquides inférieures et rejeter tout bétonnage, ou s'opposer à toute obstruction. On n'a eu d'autre ressource, sur un point ainsi rencontré dans l'élargissement de la fondation du phare de la Jument d'Ouessant (58), que de précipiter des sacs de ciment en les lestant aussitôt par un amas de vieilles chaînes, seules capables de résister à la poussée et de former une assise à peu près stable (1) ; en pareils cas, selon une expression trop connue, « on s'en tire comme on peut » ; c'est souvent nécessaire, malheureusement, dans les travaux que nous décrivons.

On pourrait prolonger encore cette énumération de précautions ou de pratiques. Mais plusieurs d'entre elles intéressent à la fois l'exécution des fondations proprement dites et la réalisation de la superstructure; aussi le moment est-il venu de s'occuper de celle-ci, si nous supposons que le succès du massif sousjacent s'est confirmé, répondant ainsi de celui de l'ouvrage.

La démarcation entre la fondation et le fût n'est d'ailleurs pas toujours très nette, surtout si le procédé de coffrage a pu se continuer de la base au sommet; on reconnaît, après coup, ce départ à une retraite plus ou moins accusée où s'est appuyée, en tous cas au-dessus des basses mers, l'enceinte supérieure.

La constitution d'ensemble de la superstructure n'appellera pas de grandes recherches, du moins avec les ouvrages non gardés; dans les lignes extérieures recommandées plus haut (§ V)

(1) Un autre souffleur débouchant au-dessus d'une anfractuosité fut constaté ailleurs; on tenta de l'obturer en montant, au scaphandre, une pile de sacs entre le plateau formant la base de l'excavation et l'ouverture inférieure de la cheminée.

pour sa configuration, le corps même de la construction sera généralement plein, et c'est exceptionnellement que l'on y recherchera une économie de masse. C'est ainsi cependant que, dans l'ouvrage de Chanchardon (122), dont la robustesse s'est trouvée, on en sait le motif, surabondante pour sa situation, on a exécuté la superstructure en moellons arrimés, recouverts d'un glacis en béton armé, entre les cotes (2,50) et (+4,40). On a pu également évider des chambres supérieures à la tourelle du Canoubier (130) dans la rade de Marseille (ce peut être une bonne précaution d'avenir pour les ouvrages où l'adjonction ultérieure d'un signal de brume doit être éventuellement escomptée).

L'exécution de la superstructure, quelle qu'elle soit, n'exigera que des précautions moindres, se rapprochant beaucoup plus des travaux courants en élévation.

La menace progressivement atténuée de la mer permet d'apporter aux coffrages un allégement et des correctifs tendant à les simplifier. Elle entraîne généralement une vitesse d'exécution géométriquement croissante (1), comme on le verra dans un paragraphe suivant (XIV), malgré la très légère réduction de la section de base avec la hauteur, et appellera, à ce titre, un outillage plus productif qu'au début (voir § XII).

Dans la mise en œuvre des matériaux, on s'attachera à ménager des arrachements ou redans entre les surfaces des lits successifs de béton pour améliorer leur adhérence, indépendamment des armatures dont le rôle et le mode d'emploi seront étudiés plus loin (2).

Ces ressauts se combineront avec la pratique consistant à limiter la tâche quotidienne par des batardeaux provisoires en briques traversant la section de la tour et tels qu'on puisse remplir, dans la marée, le segment ou le secteur correspondants.

(1) Si les sujétions d'accostage ne sont pas prédominantes sur les sujétions du travail (comme à Nividic, 56).

(2) Une tourelle en simple béton, insuffisamment armée et arasée par couches trop régulières, comme l'ancien ouvrage de la Vinotière (64), en arrive à jouer, sous l'effet des lames, comme une haute pile d'écus (ou de galettes), chaque reprise de béton constituant un véritable joint traversier.

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