Page images
PDF
EPUB

On communique à la Société une observation de M. Bacqua, correspondant à Nantes relative à une opération de la taille faite en deux temps.

17 Janvier.

[ocr errors]

M. le Président annonce à l'assemblée la mort de M. Giraud, chirurgien en chefadjoint de l'Hôtel-Dieu de Paris, chirurgien du Roi de Hollande, et membre-adjoint de la Société. La Société n'ayant pas été instruite à temps de la perte qu'elle venait de faire, n'a pu assister aux obsèques de M. Giraud, et donner à sa mémoire le témoignage public de l'attachement que la franchise de son caractère et ses talens avaient inspiré à tous ses confrères; mais elle a décidé qu'il serait inséré dans l'un de ses prochains Bulletins, une notice biographique sur M. Giraud.

Sur la proposition d'un membre, il est arrêté que le prix de 400 fr. fondé par un anonyme, pour être délivré au premier janvier 1811, å l'auteur du meilleur mémoire sur le virus,sera retiré, attendu qu'il n'est parvenu à la Sociétéaucun travail sur cet objet, à moins qu'il ne parvienne une nouvelle autorisation formelle du fondateur (1).

(1) Le fondateur de ce prix a lui-même limité la ques tion qui fera le sujet d'un nouveau programme.

M. Royer-Collard fait un rapport sur deux observations de croup aigu, envoyées à la Saciété par M. Terrade, correspondant de la Société, et médecin à Bruxelles. Ce rapport et ses conclusions sont adoptées. La Société arrête, en outre, que le mémoire sera adressé à Monsieur le Rédacteur du Journal de Médecine, avec invitation de vouloir bien le faire insérer dans l'un des prochains Numéros de ce Journal, et que le rapport sera imprimé en entier dant le Bulletin de la Société.

M. Larrey donne lecture d'un mémoire dans lequel il établit que certaines épilepsies étant déterminées par des exostoses des os du crâne, ou par des fongosités de la dure-mère, on peut, en combattant celles-ci à l'aide des moyens appropriés, détruire la cause de l'épilepsie. L'auteur du mémoire présente en même temps à la Société deux militaires qu'il a complètement guéris par cette méthode employée à temps. Il a joint des figures à ce mémoire intéressant, dont l'extrait sera inséré dans ce Bulletin.

M. Cayol, docteur en médecine, lit une observation sur un cas de hernie scrotale étranglée, qui paraît s'être guérie avec perte d'une portion d'intestins, sans plaie extérieure. Le sujet étant mort de marasme long-temps après l'accident, on a pu conjecturer, par l'état des parties trouvées dans le cadavre, de se qui s'était passé à l'époque de l'étranglement. L'au

teur a déposé la pièce pathologique dans les collections, et a présenté également à la Société des dessins fort exacts de l'état de l'intestin en dedans et en dehors. Nous insérerons un extrait de ce mémoire dans l'un des Bulletins suivans.

[ocr errors]

M. Duméril rend compte d'un fait qu'il vient d'avoir occasion d'observer. Un soldat en faisant des armes avec un de ses camarades qui s'était servi d'un fleuret non boutonné, fut légèrement blessé à la paupière supérieure droite, à-peu-près vers le milieu de l'arcade surcilière et du bord libre de la paupière au-dessus du cartilage tarse. La plaje ne parut qu'une simple égratignure; à peine la cicatrice en est-elle sensible; il n'en coula pas de sang. Cependant le militaire tomba paralysé à l'instant. Il perdit la parole et l'usage de l'œil du côté blessé. Le lendemain il Y avait hémiplégie complète du côté gauche. Le malade a été conduit aux eaux thermales, il en a éprouvé quelques soulagemens. La langue a repris ses mouvemens : la déglutition et la parole sont plus faciles. Les membres gauches exécutent également de légers mouvemens. M. Duméril regarde ce fait comme analogue à celui dont Camérarius a consigné l'observation dans les Ephémérides des Curieux de la Nature.

31 Janvier.

[ocr errors]

La Société déclare quatre places de membres

adjoints vacantes dans son sein; savoir, celles, qu'occupaient MM. Péron et Giraud, décédés; ct celles de MM. Decandolle et Duvernoy, absens de Paris depuis plusieurs années. Le premier, comme professeur de botanique aux Facultés de Médecine et des Sciences à Montpellier; et le second, comme définitivement fixé à Montbeillard.

Il est décidé qu'il sera formé dans la prochaine séance une liste des personnes jugées propres à remplir honorallement les places

vacantes.

M. Alphonse Leroy donne communication. à la Société d'une lettre qui lui a été écrite de Pologne, par le général Mockzonoski, relative aux propriétés d'un certain jade-verd employé, dit-on, avec succès dans le traitement de l'épilepsie. M. Leroy fait suivre cette lecture de celle de quelques réflexions et observations sur ce prétendu remède,

M. Duval donne lecture d'un mémoire ayant pour titre Observations sur l'entamure et la fracture des dents, dont M. Roux est nommé rapporteur.

RAPPORT de M. ROYER-COLLARD, sur deux Observations de Croup aigu, envoyées à la Société par M. TERRADE, docteur en mé decine à Bruxelles.

LA Société m'a chargé de lui rendre compte de deux observations de croup aigu, qu'elle a reçues de M. Terrade, médecin à Bruxelles, et secrétaire des cours pratiques de médecine établis dans cette ville.

[ocr errors]

Le 16 juillet 1810,

Première observation. une jeune fille de onze ans, d'une forte constitution, couturière de sa profession, après avoir été exposée vers les six heures du soir au froid et à la pluie dans un moment de transpiration, est prise tout-à-coup de frisson et d'un léger mal de gorge et de tête. La nuit entière se passe dans l'agitation; le lendemain, enrouement, respiration un peu gênée, déglutition douloureuse. Ce jour, ainsi que le troisième, la malade continue à travailler dans la boutique, et ne prend que de l'infusion de fleurs de sureau pour tout remède. Le 4. jour, elle est forcée de garder le lit. Le 5.e, on lui administre un purgatif qui produit plusieurs selles. La nuit suivante, suffocation considérable. On se détermine enfin le sixième jour à voir un médecin, et M. Terrade est appelé à quatre heures du soir. La malade était étendue sur un matelas sans oreiller, la tête for

« PreviousContinue »