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BULLETIN

DE LA FACULTÉ DE MEDECINE DE PARIS,

ET DE LA SOCIÉTÉ ÉTABLIE DANS SON SEIN.

11 janvier.

Assemblées de

M. Pinson, artiste-modeleur de la Faculté, offre une pièce représentant une tumeur lym- la Faculté. phatique très-volumineuse du genou et de la cuisse, dont le sujet a été fourni par M. le professeur Lallement.

25 janvier.

On procède, conformément aux réglemens, à l'élection d'un secrétaire. M. Des Genettes est réélu pour six mois.

4 janvier.

Séances

de

M. Chaussier présente à l'assemblée quelques fruits du Bertholesia, nommés vulgairement chataignes du Brésil, dont on retire la Société, Si xième année.

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près de dix onces d'une huile très-douce, sur une livre pesant, nommée par les habitans des rives de l'Orenoque, almendron.

M. Chaussier a indiqué plusieurs préparations pharmaceutiques qu'on faisait avec ce fruit.

M. Dubuc, pharmacien de Rouen, a fait sur le fruit de la châtaigne du Brésil, connu aussi sous le nom de noix du Brésil, de marmite de singes, et qui nous est apportée par la voie du commerce, des recherches qui lui ont démontré qu'on pouvait en tirer une huile très-abondante; pour cela, après avoir écorcé, brossé et nettoyé le fruit, on le pile dans un mortier de marbre jusqu'à ce qu'il forme une pâte; on le soumet alors à la presse : de seize onces de fruit mondé on retire dix onces d'une huile douce, grasse, incolore, qui rancit difficilement, brûle avec une flamme vive, sans fumée, se fige à quatorze degrés au-dessous de zéro, et prend alors la consistance et la couleur de la graisse de porc.

M. Chaussier dit avoir inangé de la salade accommodée avec cette huile, et qu'elle était très-bonne. On en fait un savon en mélangeant cinq onces d'huile avec neuf à dix gros de solutum caustique dans un mortier de

verre.

M. Bayle continue la lecture de son mémoire sur la phthisie pulmonaire.

18 janvier.

M. Alibert transmet une observation de M. Valentin, de Marseille, sur un cas d'éléphantiasis.

M. Duval lit un mémoire sur la consomption des racines des dents.

M. Bayle termine la lecture de son mémoire sur la phthisie pulmonaire. (I'auteur se proposant de faire imprimer ce mémoire, il n'en sera pas donné d'extrait. )

EXTRAIT d'une Observation sur un cancer du sein, sur lequel il s'est fait plusieurs cicatrices; par M. Nicop, docteur en chirurgie.

La veuve G...., d'une constitution des plus robustes, jouit d'une parfaite santé jusqu'à l'âge de 72 ans, époque à laquelle elle fit une chûte dans un escalier. Quelques années après elle commença à se plaindre de douleurs dans le sein droit, pour lesquelles elle ne voulut consulter personne. Le mal fit des progrès, les douleurs devinrent plus fréquentes. A 80 ans la veuve G. eut une fièvre putride et maligne qui mit sa vie dans le plus grand danger. Ce fut alors qu'elle laissa voir, pour la première fois, l'affreuse maladie pour laquelle la pudeur l'avait empêchée de consulter les hommes de

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l'art. La tumeur que présentait le sein était bosselée, noirâtre et molle, dans une étendue d'un pouce et demi. Elle s'ouvrit spontanément, et l'ouverture s'agrandit au point de présenter un ulcère de trois pouces de diamètre. Au bout de quelques temps la santé de la malade s'améliorant de jour en jour, son ulcère diminua d'étendue, au point que la cavité qui remplaçait le mamelon n'avait plus que six lignes d'ouverture. D'autres ulcérations moins grandes s'établirent dans la suite sur divers points de la tumeur ; et, ce qui m'a paru le plus digne de remarque, c'est qu'elles se sont successivement cicatrisées et r'ouvertes, comme pourrait l'attester le docteur Perdreau qui a soigné pendant long-temps la malade et comme le confirmeront tous ceux qui prendront la peine d'examiner la tumeur qui est couverte de plus de vingt cicatrices. On remarquera, 1.o que les cicatrices les plus anciennes ont l'aspect des plus belles cicatrices qui se fassent sur les parties saines de notre corps;

2.° Que ces mêmes cicatrices reposent néan. moins immédiatement sur une masse squirrheuse de plusieurs pouces d'épaisseur; ressemblent parfaitement à du lard par sa texture, quoique d'une densité plus grande, résistant beaucoup plus à l'instrument tranchant ayant, en un mot, tous les caractères d'un véritable cancer;

3. Que l'épaisseur de ces cicatrices permet

même d'y reconnaître l'épiderme; de séparer. celui-ci du derme, et ce dernier de la substance squirrheuse subjacente;

4.° Que la nature de cette tumour est bien véritablement cancéreuse, d'après la marche de l'engorgement du sein, la progression des douleurs, l'ulcération, la suppuration fétide et ichoreuse, les hémorragies qui l'ont accompagné, et l'inspection cadavérique.

Je ferai observer enfin, que ce cancer ulcéré avait une telle tendance à se cicatriser que l'ulcère du centre, l'unique qui ne se fût jamais fermé, n'avait pas un pouce d'étendue peu de jours avant la mort de la malade, qui avait 82 ans accomplis.

Je m'abstiendrai de tirer aucune conséquence de cette observation, bien persuadé que ce n'est que sur un certain nombre de faits que l'on doit établir des principes contraires à la théorie d'aujourd'hui, sur le

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