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EXTRAIT de la correspondance médicale de M. VALENTIN, Correspondant de la Société à Marseille.

LES Facultés de Médecine attachées aux Universités dans les États-Unis, ont subi des améliorations, principalement celle de lá Pensylvanie, où les Professeurs ont demandé et obtenu que toutes les Thèses des candidats ne seraient pas imprimées, quoiqu'elles fussent faites régulièrement et selon les formes requises. Tout étudiant en médecine, jugé digne de recevoir le grade de docteur dans l'Université de Pensylvanie, peut y défendre sa Thèse inaugurale, mais il ne la publie point si elle ne contient aucun fait, aucune expérience, ou si elle n'offre qu'une pure transcription ou compilation d'auteurs ou enfin les simples opinions ou la doctrine des professeurs. Tel candidat qui a bien soutenu une Thèse selon l'ancien usage, est souvent honteux, quelques années après, d'être l'auteur d'une aussi faible et aussi insignifiante production. Pour obvier à cet inconvénient et pour accroître la réputation de l'Ecole et celle des professeurs, il a été arrêté à Philadelphie que tout candidat instruit, ayant soutenu une Thèse dont la publication n'aurait pas été permise, malgré sa composition selon les formes. accoutumées, serait libre, dans la suite, lors

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que sa pratique lui aurait fourni une plus grande masse de faits où d'expériences, etc., de lui donner autant de développement qu'il le jugerait convenable, de faire imprimer le résultat de ses travaux, et de débuter, comme auteur, dans la carrière de la médecine.

En conséquence des nouveaux réglemens de l'Université de Pensylvanie, de soixante étudians en médecine qui ont subi publiquement les examens dans le mois d'avril 1808, et dont les Dissertations inaugurales avaient pour titre un sujet plus ou moins intéressant, trois seulement ont obtenu la permission de la faire imprimer.

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Voici les titres de ces trois productions: 1.o On the chemical properties and exhilarating effects of the nitrous oxide gas, its application to pneumatic medicine; c'estdire: Dissertation sur les propriétés chimiques. et les effets exhilarans du gaz oxide nitreux, et sur son application à la médecine pneumatique; par William P. C. Barton, de Pensylvanie.

N. B. Un très-grand nombre d'expériences ont été faites publiquement avec ce gaz par le docteur Woodhouse, professeur de chimie dans cette Université. Il en résulte qu'il a produit les mêmes effets qui ont été annoncés par le chimiste Davy, de Londres. Le professeur Woodhouse, en rendant compte au public de

Ja multiplicité de ses expériences, désigne par leurs noms les individus qui s'y sont soumis.

2.0 An Essay on suspended animation; c'est-à-dire Essai sur la suspension de la vie animale; par Samuel Jackson, de Philadelphie.

3. On the Sensorium; c'est-à-dire : Sur le Sensorium; par Robert Mayo, de la Virginie.

Des expériences sur les avantages de la salivation mercurielle contre la phthisie ou consomption pulmonaire, se continuent en différens lieux de l'Union américaine, selon l'impulsion donnée par le professeur Rush. Plusieurs médecins ont réussi et ont publié les résultats de leurs procédés dans les Recueils périodiques de Médecine de ces contrées. Dans le mois de février 18c8, le docteur Little, de Mercersbourg, dans le Vermont, a donné des détails qu'on a publiés dans le Medical Museum de Philadelphie, Numéro 19, sur l'efficacité du mercure dans la consomption pulmonaire, et sur un nouveau mode de diriger le gaz mercuriel par le moyen d'un d'un tuyau de gomme élastique, dans les poumons. De cinq malades guéris par l'inhalation de ce gaz, l'un a salivé en vingt heures, un'autre en vingtquatre, un autre en trente et en quarante-huit heures. L'auteur prétend qu'on ne doit combattre l'action morbide avec le mercure dans

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d'un tissu cellulaire très-serré et adhérent présente une multitude de pores. A l'intérieur on observe de nombreuses rugosités, et ses lacunes dans lesquelles sont reçues les divisions de l'artère méningée moyenne, ont une grande profondeur. La substance spongieuse a presque entièrement disparu, et à peine reste-t-il des vestiges des sinus frontaux. Les os de la face sont à-peu-près dans leur état naturel. Il faut en excepter le sous-maxillaire dont les dimensions sont augmentées.

Les vertèbres n'offrent rien de bien particulier; leur tissu paraît seulement un peu plus lâche qu'il n'est ordinairement.

Les côtes sont plus épaisses et plus larges que de coutume. Le sternum qui, est fort étroit a une grande épaisseur, et est formé de deux lames compactes séparées par un espace où on remarque quelques prolongemens celluleux.

Les os du bassin ont éprouvé une altération analogue à celle qu'ont subi les os du crâne; leurs tubérosités sont saillantes et le tissu spongieux plus consistant qu'il ne devrait être.

Enfin la clavicule est, parmi les os des membres, le seul qui ne soit pas dans l'état naturel; sa longueur est moindre; son épaisseur et ses courbures plus prononcées, et sa cavité intérieure entièrement effacée.

OBSERVATION d'un calcul rénal accompagné de la désorganisation de la majeure partie du rein dans lequel il s'était formé; par J. B. TREHET, docteur en médecine de l'Ecole de Paris, médecin à Rouen.

UNE femme, âgée de 50 ans, d'un tempérament bilieux, n'ayant jamais eu d'enfans, avait reçu des soins de moi dans deux fièvres bilieuses; avant ces maladies, elle m'avait consulté pour une tumeur qui avait son siège dans l'hypocondre gauche, et l'avait fait souffrir pendant plus de dix ans. Je lui avais conseillé des bains, des cataplasmes émolliens, parce qu'elle éprouvait de fortes douleurs et des déchiremens considérables à l'endroit désigné. Des médecins et chirurgiens de notre ville lui avaient donné les mêmes conseils; j'ignore s'ils avaient soupçonné le rein gauche malade. Pour moi, j'avouerai que, cette femme rapportant ses douleurs à la partie antérieure du bas-ventre, je n'avais pas eu l'idée d'une néphrétique, jusqu'au 17 août 1807, où je fus appelé pour la voir. Elle se plaignit alors de douleurs trèsvives du côté gauche, d'une grande difficulté d'uriner; les urines donnaient du sang. La fièvre était très-forte, et la figuré de cette malade était très-altérée. J'ordonnai une potion calmante et une tisane avec la pariétaire. D'après les accidens que je viens de rapporter, je soupçonnai un calcul rénal; je fis part de mon

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