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odeur particulière approchant de celle de l'urine, étaient accompagnées de la diminution des symptômes graves, et duraient de quarante à soixante heures.

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La surdité arrivait souvent vers le milieu de la maladie, et n'était pas un mauvais signe.

Le météorisme du ventre était funeste. La solution de la maladie a souvent eu lieu sans aucune évacuation critique sensible.

Nous ne connaissons pas d'exemple d'enfant qui ait succombé à la maladie; la mortalité a été beaucoup plus considérable chez les vieillards que dans l'âge adulte; l'un des deux sexes n'a pas été plus épargné que l'autre.

Complications.

Dans les mois de décembre et de janvier, la complication la plus commune était celle de la fièvre muqueuse, due, comme il a été dit plus haut, à la constitution atmosphérique. Alors on remarquait, au début de la maladie une toux plus ou moins forte, un enduit muqueux de la langue, etc. C'est peut-être àcette complication que l'on doit d'avoir remarqué quelquefois qu'à la congestion cérébrale se joignait une congestion pulmonaire caractérisée pectorale, de l'oppression, et une expectoration sanguinolente. C'est encore à cette complication que doivent appartenir les déjections vermineuses et la diarrhée.

La maladie s'est souvent compliquée avec

l'état gastrique qui s'annonçait toujours dès le début. On observait alors une céphalalgie plus violente, des nausées, des vomissemens un enduit plus épais de la langue.

Remarques sur quelques symptômes particuliers.

Chez quelques sujets on a observé une sorte de strangulation qui gênait la déglutition, l'empêchait même entièrement. Cet état a quelquefois été porté à un si haut degré, qu'il a simulé l'hydrophobie. Alors on remarquait une sputation fréquente et fatigante d'une salive épaisse et gluante, avec des mouvemens convulsifs de la tête de droite à gauche, et quelquefois de l'épaule d'un côté sur celle de l'autre.

Dans la période de la prédominance adynamique, on a souvent remarqué des rétentions d'urine qui exigeaient l'introduction de la sonde dans la vessie.

dont on

Un sujet âgé de dix-neuf ans, nous a remis l'observation détaillée, fut frappé le quatorzième jour d'une hémiplégie du côté droit qui fut suivie d'idiotisme, état qui s'est amélioré dans une longue convalescence. Cette observation est due à M. Desbieg père, chirurgien auprès de Dax. Elle est d'autant plus détaillée, que son fils en est le sujet.

Le délire phrénétique a été porté chez quelques individus, au point de se précipiter par les fenêtres.

On a vu la terminaison de la maladie accompagnée de gangrène soit superficielle, soit profonde, le plus souvent aux extrémités, et nous pouvons citer un habitant de Brive dont la jambe et une partie de la cuisse furent sphacelées.

Autopsie cadavérique.

Trois ouvertures de corps que nous avons faites à Mont-de-Marsan, département des Landes, ont présenté les particularités suivantes :

Etat extérieur. Sur les trois corps il y avait plusieurs larges ecchymoses occupant diverses parties de la surface du tronc. Quoique l'un des trois sujets fût mort depuis vingt-quatre heures, la décomposition putride ne semblait pas encore sur le point de commencer, toutes les parties ayant un certain degré de tonicité.

Ouverture du crâne. Il y avait entre la duremère et l'arachnoïde une certaine quantité de sérosité. Cette substance était en grande partie coagulée à l'endroit correspondant aux hémisphères; elle était à l'état liquide à la base du crâne. Nous avons aussi trouvé un peu du même liquide (de deux à quatre gros) dans les ventricules latéraux. Chez deux sujets la substance du cerveau était mollasse et blanchâtre; chez le troisième, elle était ferme et parsemée d'un grand nombre de petits points rouges; chez ce dernier, la sérosité épanchée était sanguinolente.

Ouverture du thorax. Poumons crépitans chez les trois sujets, mais très-gorgés de sang chez l'un d'eux. Péricarde contenant quelques gros de sérosité; cœur assez flasque. Ses cavités droites remplies d'un sang noir presqu'entièrement liquide.

Ouverture de l'abdomen. Estomac et canal intestinal comme dans l'état sain; foie d'un rouge pâle dans son intérieur; bile cystique péu filante; rate volumineuse, extrêmement molle, laissant exsuder par une légère pression un liquide couleur lie-de-vin; reins et vessie dans l'état naturel.

Les muscles locomoteurs n'ont pas présenté cet état poisseux assez commun dans les fièvres ataxiques et adynamiques.

Traitement.

Il varie suivant la constitution individuelle, et la prédominance de tel ou tel symptôme. Si, dès le début, la maladie présente des symptômes gastriques marqués, un ou deux vomitifs légers sont convenables."

Lorsque ces symptômes sont accompagnés de signes inflammatoires prononcés, il faut faire précéder le vomitif d'une saignée locale ou générale, suivant le tempérament de l'in dividu et la tendance à la congestion cérébrale. Quand la saignée générale n'est pas indiquée, on doit appliquer les sangsues soit sur les parties latérales de la tête, soit au fondement, sur-tout chez les personnes disposées aux hé

morroides. On les a également appliquées avec succès aux malléoles. Il est plus utile de faire une saignée de six à huit sargsues et d'y revenir, si le cas l'indique, que d'en appliquer de suite un nombre plus considérable.

Pour boisson, dans les deux premières périodes de la maladie, une limonade, ou toute autre tisane acidulée. La limonade sulfurique a été employée de préférence dans la médecine militaire, soit à raison de sa propriété tonique, soit par économie. Dans la troisième période, infusion d'arnica ou eau rougie; lavemens aqueux, aidés dans le commencement d'un léger minoratif, tel que casse, miel mercurial, etc.

Les anti-spasmodiques ont agi en général presque d'une manière héroïque; parmi ceuxci, l'opium a le mieux réussi. On en proportionne la dose à la violence de l'ataxie. On le donne de préférence sous forme de syrop, dont on a poussé la dose jusqu'à quatre onces, et même plus, en vingt-quatre heures, ce qui équivaut à huit grains d'extrait d'opium. On divise cette quantité en douze ou vingt-quatre prises.

Les rubéfians appliqués aux extrémités inférieures comme révulsifs, et presque dès le commencement de la maladie, ont produit de bons effets. Chaque médecin les a variés à sa manière. On a employé des pédiluves trèschauds aiguisés avec la moutarde en poudre Cinquième Année,

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