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en jeu, jusqu'au glissement des feuilles, lorsque, comme cela arrive fréquemment, le corps du rivet ne remplit pas exactement les trous des feuilles. Les rivets étaient posés au rouge, en procédant exactement comme on le fait dans tous les travaux de ce genre exécutés chez M. Gouin. Trois bandes d'acier fondu de o".050 de largeur et oTM.006 d'épaisseur étaient réunies par un rivet également en acier fondu, de 0.016 de diamètre. Le trou de la feuille du milieu était ovalisé.

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Premier essai. Charge de 2 570 kilogrammes appliquée d'avance. Le glissement a lieu immédiatement, sans qu'on ait la certitude que toute la charge a été soulevée. Deuxième essai. Charge augmentée graduellement.Le glissement a lieu sous une charge de 2 409 kilogrammes, soit 11.98 par millimètre quarré de la section transversale du rivet.

-

Troisième essai. - Charge portée graduellement à 2 861 kilogrammes. Le glissement a lieu au bout de quelques minutes, sous cette charge, qui correspond à 14.25 par millimètre quarré de la section transversale du rivet.

Si, au lieu de travailler par tension longitudinale, les rivets travaillaient par résistance au cisaillement, les efforts réellement subis seraient respectivement égaux à la moitié de ces chiffres, puisqu'il y aurait deux sections résistantes.

L'expérience a été renouvelée ensuite, mais cette fois sur deux feuilles seulement, l'un des trous étant ovalisé.

Quatrième essai.

Le glissement a eu lieu sous une charge de 3 436 kilogrammes, soit 17.18 par millimètre quarré de la section du rivet.

Cinquième essai.

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Un glissement partiel a eu lieu sous 3400 kilogrammes, et le glissement total amenant la tranche de la feuille au contact du corps du rivet, sous 3 512 kilogrammes, soit 17.56 par millimètre quarré de la section du rivet.

L'excès de ces chiffres sur ceux de la première série d'expériences s'explique, soit par une légère impression des têtes du rivet dans les tôles, soit tout simplement par une température plus élevée des rivets au moment de la façon des têtes.

En admettant un tiers pour coefficient de frottement dans les conditions des surfaces en contact, la tension longitudinale permanente du rivet était respectivement, dans les quatre essais précédents, de: 18.19, 21*.45, 25*.77 et 25.84 par millimètre quarré, chiffres qui paraissent indiquer une température trop élevée des rivets lors de la façon des têtes, surtout si on considère que la valeur attribuée au coefficient du frottement est peut-être exagérée (*).

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Tolérance provisoire.-Ces essais préliminaires terminés, la Commission ne pouvait qu'ajourner ses opérations jusqu'à l'époque où la chaudière, ayant subi l'épreuve d'un service prolongé, pourrait être l'objet d'un examen concluant. Tenant compte d'ailleurs de la tendance favorable des résultats déjà acquis, malgré leur insuffisance, M. le ministre, sur l'avis conforme de la Commission centrale des

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Il résulte du mode ordinaire d'exécution de la rivure, que les rivets travaillent tout autant dans une chaudière froide, que quand la vapeur y atteint sa tension maximum; tout autant dans un pont soustrait à toute charge extérieure, que quand il est soumis à la charge d'épreuve, etc. Dans les chaudières, cet état de chose peut être motivé par la nécessité d'éviter les fuites; mais, pour les ponts, il est difficile d'admettre que ce soit là une situation normale. On atténue sans doute ainsi les conséquences d'un perçage irrégulier des trous, mais au prix d'une fatigue permanente et souvent excessive des rivets. Ceux-ci devraient travailler transversalement, et par suite en raison de la charge, comme les tôles ellesmêmes. On a cherché à réaliser cette condition dans plusieurs ponts allemands en alésant les trous avec une grande précision et remplaçant les rivets posés à chaud, soit par des rivets façonnés à froid, soit par des boulons coniques à écrous, comme le fait M. Pauli, de Munich; mais des soins si minutieux et un travail manuel si considérable ne sont possibles que quand la main-d'œuvre est à très-bas prix.

machines à vapeur, accordait une tolérance d'un tiers de l'épaisseur aux chaudières qui seraient construites en acier fondu. Toutefois rien n'indiquait si cette réduction s'appliquait, pour les locomotives, aux épaisseurs déjà réduites d'un tiers, en vertu de la tolérance spéciale accordée antérieurement à ces machines.

Par dépêche du 18 mai 1859, M. le ministre invitait la Commission « à vérifier le plus tôt possible l'état de la chau« dière et à lui adresser un rapport circonstancié conte«nant ses observations et propositions. »>

La Commission dut, en présence de cette invitation, faire démonter la chaudière qui, du reste, avait fonctionné d'une manière continue pendant près de trois ans.

Examen de la chaudière après un service de trois années.

Un examen minutieux constata que la chaudière était en parfait état, que la région du coup de feu, notamment, n'avait éprouvé aucune altération. Les surfaces étaient restées nettes, unies; les arêtes aux joints bien vives; les têtes des rivets intactes.

On pouvait craindre que la tôle d'acier ne fût en ellemême, et toutes choses égales d'ailleurs, plus altérable que la tôle de fer par l'action du feu. Mais, sauf l'influence de la composition du métal, on devait compter qu'il se comporterait mieux au feu que la tôle de fer, qui se grille par suite de la soudure imparfaite des mises et de leur sépararation sous l'action de la chaleur. D'un autre côté, une tôle mince doit, par cela même qu'elle est mince, pourvu qu'elle soit exempte de soufflures, résister mieux au feu qu'une tôle épaisse, puisque la température de la surface en contact avec le feu diminue avec l'épaisseur.

La première chose à faire était de soumettre la chaudière à une nouvelle épreuve de pression, en la poussant même cette fois beaucoup plus loin. Elle a été portée à trois reprises à 21 atmosphères, chiffre constaté par un manomètre

Bourdon marquant jusqu'à 45 atmosphères. Quelques fuites très-faibles se déclarèrent sous cette pression, qui n'a pu être dépassée, les pompes perdant beaucoup d'eau. D’ailleurs le tuyau de communication étant très-court, les hommes qui manœuvraient la pompe étaient placés si près de la chaudière qu'ils auraient peut-être été atteints dans le cas où elle aurait cédé.

La tension correspondante en pleine tôle, suivant les génératrices, dépassait au surplus 15 kilogrammes, chiffre très-considérable pour une épreuve destinée, non à constater la résistance absolue du métal lui-même, mais à révéler ses défauts accidentels et surtout ceux des rivures.

Essai des tôles provenant de la chaudière. - Cela fait, la chaudière a été découpée. Des pièces d'essai ont été prises dans les diverses feuilles repérées d'avance, de manière à apprécier et l'influence de la position occupée par la feuille dans la chaudière et celle du sens du laminage.

Comme dans la première série d'expériences, les pièces ont été réduites à une section de om. 010 sur oTM.006.

Cette fois on a mesuré, à partir de la charge de 40 kilogrammes environ par millimètre quarré, non-seulement les allongements sous la charge, mais aussi les allongements permanents correspondants à des charges croissantes par degrés assez rapprochés. Au-dessous de la charge de 40 kilogrammes environ, les allongements élastiques et a fortiori les allongements permanents étaient trop faibles pour être mesurés avec quelque exactitude avec les moyens dont on disposait.

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2 pièce d'essai.

3272

Coup de feu

3540

de la chaudière.

3840

2544 63.3 40.18 202 203.5 203 0.0074 1 0.0049
3150 63 49.76 203
206.5 205.5 0.0222 3.5 0.0173
60 51.69 205.5 208 207.5 0.0297 5.5 0.0272
59 55.92 207.5 210 210 0.0396 8 0.0396
58.5 60.66 210 222
0.099 20

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