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Le barrage étant levé, on devrait pourvoir aux variations du débit de la rivière en abaissant et relevant une partie des hausses sans changer le niveau de la retenue. C'est ce que le barrage Poirée permet de faire en rapprochant ou distançant à volonté les aiguilles, et ce dont nous sommes très-satisfaits sur la Saône. L'abatage d'une ou plusieurs hausses ne présente aucune difficulté; mais je voulais savoir si une hausse peut être relevée malgré la pression d'une très-forte chute d'eau, si une manœuvre de cette nature, répétée, ne serait pas pour les agrès accessoires et pour la hausse elle-même, une épreuve trop forte.

Nous avons essayé de relever une hausse avec une chute de oTM.80 environ, après avoir en outre fait baisser la retenue d'amont, afin de découvrir les hausses de oTM.30 et fixer le bateau de manœuvre contre celles conservées debout. Mais il a été impossible de saisir à la gaffe la poignée de la hausse abattue; M. Lambert a prétendu que si les hausses étaient munies de chaînes, il viendrait aisément à bout de cette manoeuvre particulière.

Je vous demanderai de le faire essayer et de me dire si, en effet, une hausse isolée peut être ainsi relevée sans trop de difficulté et couramment ; ce serait un complément d'instruction bien utile pour nous que vous ne nous refuserez pas s'il est possible. Votre camarade bien dévoué et bien reconnaissant,

Signé THIOLLIère.

Note en répouse à la lettre ci-dessus de M. Thiollière.

L'expérience demandée par M. Thiollière a été faite le 22 juin 1861, par MM. Lua, conducteur, et Lambert, agent secondaire des ponts et chaussées.

On a mis sur la culasse de chacune des hausses n° 13,14, et 15, un contre-poids supplémentaire en fonte de 20 kilogrammes, et on les a relevées lorsque l'eau était à 1.70 en amont du barrage et à o".50 en aval au-dessus de l'étiage, c'est-à-dire sous une chute de 1.20, et lorsque les eaux n'étaient que de o".10 au-dessous du niveau de la retenue du barrage qui est de 1.80 au-dessus de l'étiage.

Cette expérience a prouvé de nouveau que l'arc-boutant devait être très-pesant, que la culasse devait être très-chargée et qu'il fallait employer un treuil et des cordes d'une grande force, mais

qu'en se plaçant dans ces conditions, la manœuvre était exécutable.

Cette expérience est, au reste, sans intérêt en ce qui concerne le règlement du niveau de la retenue d'un barrage; car dans les barrages à hausses, ce règlement doit se faire au moyen des engins du déversoir, et non au moyen de la passe navigable. Les premiers sont disposés de manière que ce règlement se fait de lui-même, c'est une propriété de leur automobilité; les seconds sont disposés dans un tout autre but, celui de s'abattre complétement et promptement, pour livrer, en cas de besoin, aux embarcations un passage sûr et facile.

M. Thiollière a raisonné dans l'hypothèse où il n'y aurait pas de déversoir, tandis que le déversoir forme, au contraire, une partie essentielle du système dans l'état actuel des choses.

Nota. Le 9 août, des expériences ont été faites en présence de MM. les ingénieurs ordinaires de Lagrené, Boulé, Garceau et de M. l'élève ingénieur Baraban.

Le barrage a été ouvert en une minute et demie et fermé en quarante minutes.

Le déversoir a été abattu en cinq minutes et relevé en deux minutes; les manœuvres se sont faites avec la plus grande régularité et en ma présence.

CHANOINE.

7 mars 1862.

Monsieur l'ingénieur en chef,

J'ai l'honneur de vous faire savoir que le 4 mars courant, nous avons fait une manœuvre d'essai au barrage de Conflans pour relever des hausses munies de chaînes sous une forte chute d'eau. L'eau était à 1".23 au-dessus de l'étiage en amont du barrage, ou à 1.73 au-dessus du seuil de la passe navigable quand on a commencé l'opération.

Lorsque la manœuvre a été terminée, l'eau était, en amont des hausses, à 1.73 au-dessus de l'étiage, et en aval à o".88; la chute d'eau avait donc o". 85 de hauteur.

On n'a pu relever que vingt-huit hausses sur vingt-neuf; l'arcboutant de la dernière était soulevé par la force du courant dès que la hausse était mise en bascule sur son chevalet.

Le 6 du même mois, on a fait un deuxième essai à la même hauteur d'eau, et on l'a interrompu à la vingt-huitième hausse dont l'arc-boutant était soulevé par le courant.

Dans ces deux essais, les manœuvres se sont faites avec circonspection et régularité.

Signé :

L'agent secondaire,

LAMBERT.

LÉGENDE DES PLANCHES

JOINTES AU MÉMOIRE PRÉCÉDENT.

1. Plan général.

Pl. 15. Fig. 1. Type d'un barrage avec écluse et déversoir.

22. Passe navigable,

Pl. 15. Fig. 2. Élévation latérale d'une hausse et coupe du radier.

a Coupe du seuil en chêne encastré dans la pierre de taille.

b Boulon-ancre du seuil traversant la pierre de taille.

C

Clef traversant le boulon et engagée sous les pierres de taille.

d Coupe de la longrine des barres à talons.

ee' Guide double à pattes pour maintenir la barre à talons.

f Coupe de la barre à talons.

g Prisonnier glissant entre les guides.

h Hausse debout appuyée sur le chevalet et contre le seuil.

h' Hausse en bascule prête à se redresser.

h" Hausse couchée sur le radier.

j Bande de fer reliant les pierres du seuil.

ll' Pierres du seuil.

m Disque en fonte placé sous le béton de fondation.

o Tige des ancres reliant la bande j et le disque en fonte.

P Crampon du seuil.

q Cornière protégeant l'arête du seuil.

"Coin en bois pour caler la base des chevalets.

Pl. 15. Fig. 5. Hausse levée, vue sur la face d'aval, avec ses accessoires tels que contre-poids, colliers, arc-boutant, heurtoir, glissière, etc.

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Pl. 15. Fig. 6. Tête de chevalet et colliers.

a Tête de chevalet avec chappe d'arc-boutant et boulon.
bb' Colliers du chevalet (face de dessus).

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cc' Boulons des contre-poids pour les maintenir entre les montants.

Pl. 15. Fig. 8. Crapaudines en fonte des chevalets.

aa' Crapaudines vues d'aval.

a" Face intérieure de la crapaudine a. (La face de a' est symétrique).

b boulons verticaux pour fixer les crapaudines sur le seuil.

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c Contre-fiche du guide.

d Embase ou semelle du guide.

f Longrine en chêne.

g Galet-support de la barre à talons.

Pl. 15. Fig. 10. Coin de la base du chevalet.

a Élévation du coin de la base du chevalet (vu d'aval).

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c Extrémité pénétrant dans les coulisses des crapaudines.

dd' Entailles garnies de tôle pour loger les montants du chevalet.

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Pl. 15. Fig. 13 et 14. Épures pour le calcul des pressions et de leurs moments sur une hausse plongée dans une eau courante.

Pl. 15. Fig. 15 et 16. Épures pour calculer les pressions et leurs moments quand on relève une hausse de passe navigable ou de déversoir.

Pl. 15. Fig. 17. Courbe des valeurs de la lame d'eau (u) déversant par dessus une hausse.

Pl. 15. Fig. 18. Épure pour les calculs du mouvement spontané d'une hausse.

Pl. 16. Fig. 1. Élévation latérale d'un chevalet, arc-boutant, etc. Coupe d'une partie du radier.

a Montant d'un chevalet debout.

a' Chevalet couché.

b Colliers et tourillons supérieurs.

c Arc-boutant de la hausse levée.

c' Arc-boutant de la hausse couchée.

d Tête d'un arc-boutant échappant à gauche.

d' Tête d'un arc-boutant échappant à droite.

ee Prisonniers pour régler la course de l'arc-boutant manœuvrant à gauche.

e'e' Prisonniers pour régler la course de l'arc-boutant manœuvrant à

droite.

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