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Le moment de la volée l'emporte de 10 sur celui de la culasse et empêche la hausse de se relever; elle reste donc inclinée de l'amont vers l'aval jusqu'à ce que, par une cause quelconque, ce rapport soit changé.

L'éclusier n'a à développer qu'un très-petit effort pour changer ce rapport et redresser les hausses ; des expériences nombreuses, entre autres celle qui a été faite le 14 septembre dernier en présence de M. l'ingénieur en chef Cambuzat, ont constaté que l'éclusier relevait en trois minutes les vingt hausses du déversoir de Conflans qui a 26 mètres de longueur totale.

Il procède en général de cette façon en sortant de son bateau, il met le pied sur la première hausse et la redresse, il monte ensuite sur cette hausse en se servant des guides du contre-poids mobile comme de passerelle, puis de la tête même de la hausse comme de main courante, et poussé avec le pied la seconde; quand elle est debout, il passe dessus et relève de la même manière la troisième, et successivement toutes les autres.

Quand les eaux recouvrent les hausses, l'éclusier reste dans son bateau et les relève en pesant avec un croc sur leurs culasses.

Il est facile de calculer que l'effort de l'éclusier pour rele– ver les hausses variera pour chacune d'elles de 20 à 25 kilogrammes.

Evaluation de la chute sous laquelle se relèveront les hausses par l'effet du contre-poids. - Dans l'expérience précitée du 14 septembre, on a fixé le contre-poids mobile au pied des hausses, et il a été constaté que 16 hausses du déversoir de Conflans s'étaient relevées spontanément lorsque les eaux étaient :

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L'inclinaison de l'amont à l'aval étant de 51°.

Antérieurement, on avait constaté que les hausses se relevaient sous une chute de o".cg à 0.10 lorsque l'angle d'inclinaison était environ de 45°, et pour des hauteurs d'eau au-dessus de l'étiage variant de 1 mètre à 1.58.

De la première de ces expériences, on doit conclure que les hausses des déversoirs, de la grande Seine se relèveront, dans des circonstances analogues, sous une dénivellation de 0.13 à 0.15, comptée de l'amont à l'aval des hausses.

Dispositions adoptées pour les contre-poids mobiles.- Les contre-poids mobiles de Conflans sont des plaques en fonte traversées à leurs extrémités par deux boulons horizontaux et parallèles. Ce système a un inconvénient : c'est que si les trous ne sont pas faits avec soin, les plaques s'arrêtent dans leurs mouvements parce qu'elles se présentent obliquement à la direction des boulons qui les guident.

On a remplacé ce système pour les barrages de la grande Seine par l'arrangement suivant :

Le contre-poids est une espèce de fuseau en fonte percé en son milieu et portant à chacune de ses extrémités une mâchoire.

Un boulon-guide passe à travers le trou du milieu.

Chacune des mâchoires glisse sur une cornière en fer, comme sur un rail.

On fixe à volonté ce contre-poids mobile au pied de la culasse en poussant un coin de bois sous le fuseau, ou en plaçant une pincette en fer sur le guide du milieu ou sur l'un des rails; cette petite manœuvre se fait à Conflans sans difficultés.

Abalage complet des hausses des déversoirs. — Les hausses des déversoirs s'abattent complétement sur le radier et se relèvent, comme les hausses des passes navigables, au moyen du bateau de manœuvre et des barres à talons.

On ne les abat complétement sur le radier qu'à l'approche des grandes crues, des neiges, ou des glaces de l'hiver;

car il n'y a aucun inconvénient, pour l'écoulement des eaux, à les laisser osciller sur leur axe de rotation: elles restent donc oscillantes sur cet axe avec leur contre-poids mobile fixé au pied de la culasse.

Ainsi suspendues, ces hausses pourraient éprouver, dans leurs mouvements, des chocs assez brusques pour faire dévier les arcs-boutants, les amener vers les glissières, abattre les hausses ou gêner le jeu des barres à talons: on prévoit ces dérangements en enfonçant dans les glissières des heurtoirs, des coins de bois qu'on y laisse jusqu'à ce qu'il soit nécessaire de coucher complétement le déversoir. Le seuil du déversoir, qui tout d'abord paraît exposé à recevoir des chocs violents, quand les hausses en bascule se redressent d'elles-mêmes, en est garanti par la disposition suivante que l'on a donnée aux larges cornières qui relient ce seuil aux ⚫ traverses du déversoir. La semelle de chaque cornière forme une espèce de plan incliné que le pied de chaque hausse qui se redresse rencontre forcément, et qu'il est obligé de remonter à frottement, sous l'effet de la pression de l'eau, avant d'atteindre le heurtoir.

Résumé de cette première partie. -Cette première partie de notre mémoire a pour but de faire connaître aux ingénieurs les expériences et les calculs sur lesquels on s'est appuyé pour la rédaction des projets, les dispositions que réclame leur prompte exécution, et surtout les observations dont ils doivent particulièrement se préoccuper, tant pour perfectionner les hausses mobiles que pour comparer les prévisions avec les résultats qui seront constatés après l'exécution des travaux.

Des études plus approfondies et des observations plus nombreuses, faites dans des circonstances différentes de celles qui se sont présentées au barrage de Conflans, pourront révéler, dans les dispositions proposées, quelques défauts auxquels il faudra remédier, et dans les calculs des remous et des efforts, des différences dont il faudra tenir

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compte peut-être même conduiront-elles à introduire dans les barrages des modifications essentielles qui les rendront moins coûteux, plus simples dans leurs diverses parties et plus faciles à manœuvrer.

Il était donc nécessaire de donner, sur ce système nouveau, des explications précises et détaillées qui serviront comme de repères pour mieux apprécier les améliorations qui lui seront apportées par les ingénieurs chargés d'en faire des applications sur les rivières navigables.

La seconde partie de notre mémoire présente un essai sur la théorie mathématique des hausses mobiles.

DEUXIÈME PARTIE.

CALCULS POUR SERVIR A LA DÉTERMINATION DES ÉLÉMENTS DES HAUSSES Mobiles d'un barrage.

CHAPITRE PREMIER.

DES HAUSSES MOBILES EN GÉNÉRAL.

Une hausse se compose, comme nous l'avons déjà dit dans la première partie, d'un panneau rectangulaire en charpente, mobile autour d'un axe horizontal placé à une certaine hauteur au-dessus d'un radier. Cet axe est formé par la partie supérieure d'un chevalet en fer, fixé sur le radier par sa base inférieure, mais susceptible de tourner autour de cette base qui forme en fait un second axe horizontal de rotation. Un arc-boutant dont le pied peut s'appuyer contre un heurtoir scellé sur le radier, et dont la tête est

articulée avec celle du chevalet, maintient celui-ci dans une position verticale quand son pied porte contre le heurtoir; dans le cas contraire l'arc-boutant et le chevalet se couchent sur le radier dans le prolongement l'un de l'autre, et la charpente de la hausse s'y couche elle-même en les recouvrant.

Le but que nous nous proposons ici est de déterminer pour différentes espèces de hausses la position du premier axe de rotation, c'est-à-dire celui qui est formé par la partie supérieure du chevalet, les poids fixes ou mobiles d'une hausse et ses mouvements possibles.

Nous étudierons d'abord la question à un point de vue général, nous l'appliquerons ensuite aux douze barrages actuellement en exécution sur la haute Seine, entre Paris et Montereau.

Formules préalables. Il est nécessaire de rappeler d'abord diverses expressions dont nous aurons souvent besoin.

Si un panneau rectangulaire projeté verticalement suivant AB (fig. 13, Pl. 15) est plongé dans l'eau tranquille dont le niveau est représenté par XY de manière que ces deux arêtes A et B soient horizontales, la pression normale P de l'eau sur une de ses faces aura pour expression:

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le moment de cette pression par rapport à l'arête inférieure

A sera:

Ma

ht
(3a + h) 1 cool;
6 cos2 α

(2)

le moment de la même pression par rapport à l'arête supé

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