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aucune crainte sur leur solidité, même avec la possibilité de notables affouillements.

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Estacades en amont des barrages. Il en est de même en ce qui concerne les estacades qu'il y aura peut-être lieu d'établir ultérieurement en amont des déversoirs pour empêcher les bateaux d'y être entraînés : l'expérience pro

noncera.

CHAPITRE II.

HAUSSES NON AUTOMOBILES DES PASSES NAVIGABLES.

Description sommaire d'une hausse proprement dite. Une de ces hausses est composée :

1o D'un cadre en charpente susceptible de se mouvoir sur un axe horizontal placé dans une direction perpendiculaire au courant.

Quand cette charpente est debout, elle est soutenue par cet axe et s'appuie par son pied contre un seuil fixé sur le radier du barrage.

2o D'un chevalet en fer portant l'axe horizontal dont il vient d'être question.

La base de ce chevalet est terminée par deux tourillons qui sont reçus dans des crapaudines attachées au seuil contre lequel s'appuie le pied de la hausse; de sorte que ce chevalet peut tourner sur sa base et entraîner dans son mouvement la charpente de la hausse.

3o D'un arc-boutant en fer dont la tête est articulée avec celle du chevalet, et dont le pied s'appuie contre un heurtoir en fonte scellé dans le radier.

Ces trois pièces composent en réalité toute la hausse.

Le chevalet et l'arc-boutant, quand ils sont dressés, forment un angle qui porte à son sommet l'axe de rotation de la hausse. La charpente, appuyée d'une part sur cet axe,

d'autre part contre le seuil du radier, est l'obstacle qui s'oppose à l'écoulement de l'eau.

Plusieurs hausses juxtaposées transversalement à un cours d'eau forment un barrage.

Quoique juxtaposées, les hausses ne sont pas jointives : on laisse entre elles, tant pour la facilité de la manœuvre que pour l'écoulement des eaux, un intervalle dont la largeur peut varier de 5 à 15 centimètres, selon que la rivière débite plus ou moins à l'étiage.

En principe, ces intervalles réunis doivent former un débouché tel que les 2/3 ou les 3/4 du débit du cours d'eau à l'étiage puissent y passer; il ne faut pas que la partie inférieure de la rivière soit affamée.

Les autres pièces ajoutées aux hausses d'un barrage servent, soit à dresser, soit à abattre ces hausses.

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Pièces qui servent à abattre les hausses. Origine de la barre à talons. Supposons qu'une hausse soit dressée, et voyons quelles pièces il faut pour l'abattre.

Si l'on tire le pied de l'arc-boutant, appuyé contre le heurtoir, de manière que ce pied arrive sur le côté du heurtoir, il est clair que l'arc-boutant, ayant perdu son point d'appui, s'allongera sur le radier dans la direction de la pression exercée sur la hausse; que le chevalet suivra l'arc-boutant en tournant sur sa base, et que la charpente de la hausse suivra à son tour le chevalet, de telle sorte que le chevalet et l'arc-boutant s'étendront sur le radier dans le prolongement l'un de l'autre, et que la charpente viendra les recouvrir.

L'arc-boutant se tire au moyen d'une barre placée horizontalement sur le radier et que l'on appelle barre à talons, parce qu'elle porte des talons qui tirent les arcs-boutants à mesure que ceux-ci doivent être abattus.

Cette barre à talons doit être facile a manœuvrer et disposée de manière que ni les sables, ni les graviers, ni les corps flottants ne puissent gêner son mouvement.

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Elle est terminée par une crémaillère engagée dans un treuil vertical: c'est au moyen de ce treuil que le mouve mént est transmis à la barre à talons, et de là à l'arc-boutant de chaque hausse.

Il est à remarquer que si la barre à talons doit se mouvoir dans un certain sens pour abattre les hausses, elle doit encore se mouvoir dans le sens contraire quand toutes les hausses sont abattues, afin que chaque talon de cette barre reprenne la place qu'il doit avoir pour l'abatage des hausses avant leur redressement: de là la nécessité de disposer l'articulation du chevalet et de l'arc-boutant de manière qu'il y ait au-dessous d'elle, quand ces pièces sont étendues sur le radier, une loge dans laquelle la barre à talons puisse librement aller et venir.

Pièces pour relever les hausses. Une hausse est divisée, par son axe de rotation, en deux parties distinctes: on est convenu d'appeler culasse la partie de la hausse située audessous de l'axe de rotation, et volée la partie située audessus de cet axe.

Il était essentiel de parler de cette distinction avant d'entrer dans les détails qui vont suivre.

Si l'on fixe le pied de la culasse d'une hausse sur le seuil du barrage, et que l'on essaye de relever cette hausse en la saisissant avec un crochet par la tête de sa volée, on éprouve une certaine résistance qui grandit rapidement avec la hauteur de la chute d'eau dans la passe navigable, et devient presque insurmontable quand cette chute atteint oTM.30 de hauteur.

Dans les hausses mobiles actuelles, on opère tout à fait différemment; on saisit la hausse par le pied de sa culasse, et la chute d'eau, qui dans la première manœuvre était un empêchement, devient, dans une certaine mesure, un auxiliaire, parce qu'elle soulève la charpente de la hausse dès que l'eau a pu se frayer un passage au-dessous d'elle.

Le pied de la culasse de la hausse est garni d'une poi

gnée en fer. L'éclusier, monté sur un bateau gréé pour la manœuvre, saisit cette poignée avec un crochet; à mesure qu'il tire, la culasse de la hausse s'éloigne du radier, remorquant après elle son chevalet, et celui-ci l'arc-bou

tant.

Quand cet ensemble est arrivé à l'extrémité de sa course, le pied de l'arc-boutant vient s'appuyer contre le heurtoir; l'appui de l'axe de rotation formé par le chevalet et cet arcboutant est construit ; la hausse est suspendue sur son axe de rotation et la culasse soutenue par le crochet de ma

nœuvre.

Si la culasse est plus lourde que la volée ou si on la pousse un peu, la hausse tourne sur son axe dès qu'on détache ce crochet, et la culasse vient s'appuyer contre le seuil.

Les choses se passent effectivement ainsi ; mais pour que chacune des pièces en mouvement marche avec précision et vienne régulièrement se mettre d'elle-même à la place qui lui est assignée, il a fallu prendre certaines dispositions qu'il s'agit maintenant de faire connaître, au moins sommairement.

L'arc-boutant, on le voit, est la pièce fondamentale du système, tant au point de vue de la résistance qu'au point de vue des manœuvres.

Mais comme cet arc-boutant est en quelque sorte dépendant de la position adoptée pour l'axe de rotation de la hausse, il convient de commencer l'étude des détails d'une hausse par celle de cet axe de rotation et des pièces qui y sont

attachées.

Axe de rotation d'une hausse. Les différentes forces qui agissent sur une hausse debout sur son chevalet et plongée dans l'eau, tendent à la faire basculer autour de son axe ou à l'en empêcher.

Les forces qui agissent en faveur du mouvement de bascule sont:

La pression de l'eau d'amont sur la volée ;

La pression de l'eau d'aval sur la culasse;

Le poids d'une partie de la volée;

La force vive résultant de la vitesse de l'eau d'amont.

Les forces qui agissent en sens inverse sont :

La pression de l'eau d'amont sur la culasse;

La pression de l'eau d'aval sur la volée ;
Le poids de la culasse;

Une partie du poids de la volée ;

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Les frottements développés par ces forces sur l'axe de rotation.

La relation d'équilibre entre toutes ces forces est nécessairement assez compliquée; mais si l'on remarque que les principales forces naissent des pressions de l'eau, surtout de l'eau d'amont, et si, pour simplifier encore les études, on suppose la charpente de la hausse réduite à un plan mathématique et son axe de rotation à une ligne tracée dans ce plan, on arrive à cette double conséquence:

1° Que si l'axe de rotation est placé de telle manière que la longueur de la culasse soit la moitié de celle de la volée, il y aura équilibre entre les pressions exercées par l'eau d'amont sur ces deux parties de la hausse, lorsque l'eau affleurera le sommet de cette hausse;

2° Que si l'axe de rotation est placé au milieu de la hausse, il n'y aura jamais équilibre entre ces pressions, quelle que soit la hauteur de l'eau déversant par-dessus la volée : les pressions sur la culasse l'emporteront toujours sur celles qui agissent sur la volée.

De là on conclut que l'axe de rotation doit être placé entre le tiers et la moitié pour les hausses qui ne doivent pas être automobiles, et à peu près au tiers de cette hauteur pour celles qui doivent être automobiles.

Si maintenant on cherche à se rendre compte de l'influence que peuvent exercer sur la mobilité de la hausse

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