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serait trouvé lors de son arrivée dans

la capitale de la Turquie. S'il eût gardé

le silence sur toutes les circonstances mentionnées plus haut, sur tout ce qui regarde les principautés de Moldavie et de Valachie, sur les intérêts du commerce, sur les affaires de la Grèce, sur la prétention du ministère ottoman d'établir une liaison entre les discussions actuelles et une négociation antérieure, il se serait donné l'air de sacrifier les droits et les intérêts de la Russie. Eûtil au contraire protesté contre l'enlèvement de Vellara, contre l'inutile présence des troupes ottomanes dans les principautés, et contre le firman relatif à la navigation commerciale; eût-il mis en avant la question grecque; eût-il repoussé avec energie le principe de la liaison, dont on vient de parler, et que la Porte paraît décidée à maintenir, il aurait couru le risque d'amener en peu de jours une rupture décidée.

Les résolutions prises par S. M. I. préviennent, antant qu'il est en lui, l'un et l'autre danger. Elles sont d'une nature conciliante, puisqu'elles rendent justice à ce que la démarche de la Porte peut offrir de satisfaisant. Elles sont conformes aux vœux connus des alliés, puisqu'elles préviennent la possibilité d'un choc. Elles offrent à V. Exc. des -moyens puissans de négocier, puis qu'elles vous mettent à même d'exposer encore une fois aux Turcs combien les sentimens de l'Empereur sout pacifiques, et de leur notifier qu'ils peuvent obtenir l'assentiment de la Russie aux changemens faits à son insu dans le gouvernement intérieur des principautés; puisqu'enfin vous pouvez donner aux Turcs l'assurance qu'ils verront les rapports diplomatiques entre les deux empires heureusement rétablis aussitôt qu'ils auront confirmé leurs déclara tions par le témoignage des faits, lorsqu'ils auront rempli avee sincérité les traités existans, et rapporté les mesures qui en sont une violation manifeste.

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NOTE présentée à la sublime Porte par l'ambassadeur d'Angleterre, le 11 août 1823.

« Le soussigné, ambassadeur extraor dinaire et ministre plénipotentiaire de S. M. le roi de la Grande-Bretague, est en devoir de rappeler à S. Exc. le réiseffendi, les communications qu'il a eu l'honneur de lui faire à son retour de Vérone, les avis dictés par l'amitié la plus cordiale et la plus désintéressée qu'il s'est empressé d'offrir à cette occasion au ministère de Sa Hautesse, en sa qualité d'organe d'une cour qui a doune des preuves non équivoques du vif intérêt qu'elle prend ta prospérité de l'empire ottoman; enfin les paroles de paix que l'empereur de Russie l'avait spécialement autorisé à adresser au Divan, et qui, depuis lors, eussent sans doute été suivies des résultats les plus satisfaisans, si la Porte u'avait pas adopté une série de mesures erronées, qui ont nécessairement dû suspendre les géuéreuses déterminations que S. M. 1. avait presque déjà arrêtées.

«La lettre écrite par S. Exc. le réiseffendi au ministre secrétaire d'État de Russie, à une époque où la Porte paraissait sérieusement décidée à accélérer le rétablissement des relations de bienveillance réciproque, avait été suggérée par le soussigué, dans l'intime couviction qu'une démarche conçue dans un véritable esprit de franchise et de cordialité, conforme aux usages établis et analogue à la dignité des deux puissances souveraines, serait appréciée à sa juste valeur par l'empereur Alexandre; qu'elle serait accueillie par lui-même comme un gage de sa bonne foi et des intentions amicales du Divan, et qu'elle conduirait à un rapprochement, non pas temporaire et illusoire, mais sincère et durable entre les deux empires.

«

En préjugeant ainsi l'impression que cette démarche produirait sur le cabinet de Saint-Pétersbourg, le soussigné n'a pas été déçu dans sou attente. La réponse du comte de Nesselrode démontre que l'empereur, qui est trop puissant pour jamais craindre la guerre, et trop juste pour jamais l'entreprendre à moins d'y être contraint, a éprouvé une satisfaction réelle en voyant la sublime Porte enfin disposée à rétablir les rapports de bonne intelligence dont S. M. I. n'a cessé de souhaiter le maintien, alors

même que les circonstances les plus tristes et les plus décourageantes menaçaient de les rompre d'une manière irréparable.

Mais au moment même où le soussigné et ses collègues se flattaient (après deux années consécutives de travaux) de toucher au but de leurs efforts réunis; où la sublime Porte venait d'annoncer ses dispositions conciliantes; où la sagesse du ministère ottoman paraissait offrir la garantie que tous les différends qui subsistaient encore seraient incessamment ajustés; où enfin le cabinet de Russie se préparait à répondre aux vœux du Divan, le ministère ottoman s'arrête tout d'un coup dans le chemin qu'une sage politique lui avait tracé, se lance dans une route diametralement opposée, dément ses propres assurances par des faits coutradictoires, renverse les espérances de ses amis; blesse, compromet et attaque les droits, les intérêts de la Russie, et immole à un sentiment d'irritation que rien n'avait provoqué et que rien ne pourra justifier, les droits, les priviléges et les immunités de ces mêmes puissances qui ne discontinuent point à lui donner les preuves les plus irréfragables de l'intérêt le plus constant et le plus actif. « Quel pourrait être, dans des conjectures aussi fatales, le résultat du retour d'une mission russe à Coustantinople? Serait-ce sous de pareils auspices que le représentant de S. M. I. pourrait déployer l'auguste caractère du ministre de paix? Ne serait-il pas obligé, dès le premier jour de son arrivée, d'entrer en contestation avec la sublime Porte sur tous les points qui compromettent les intérêts les plus chers de la Russie? Pourrait il rester témoin passif des insultes faites au pavillou russe, des atteintes portées au commerce russe, de l'anéantissement des priviléges et des avantages dont la Russie jouissait depuis un demi-siècle, en vertu des traités et d'anciens usages? Au bout de peu de jours, une rupture définitive deviendrait inévitable; le départ du ministre de Russie suivrait de près son arrivée, et les amis de la paix auraient à déplorer le retour d'une crise dont il ne serait pas permis d'espérer deux fois le même résultat. En envoyant un ministre à Constantinople, l'empereur de Russie n'aurait d'autre objet en vue que de rétablir sur la base stable des traités existans des relations mutuelles d'amitié et de confiance.

« Mais comment S. M. I. pourrait-elle

donner à la Porte ce gage de ses intentions amicales et bienveillantes, tant que l'état des choses à Coustantinople restera tel qu'il est aujourd'hui ? L'empereur veut que son représentant soit un ministre de paix et non pas un hérant de guerre. C'est ainsi qu'en suspendant l'envoi d'une mission, S. M. I. donne une nouvelle preuve surabondante que la paix, et la paix seule est l'objet de tous ses vœux. La sublime Porte ne cesse de mettre en avant qu'elle a aussi des demandes à élever à la charge de la Russie en vertu des traités; mais il est de la dernière évidence (car plus d'une fois déjà le soussigné a démontré cette évidence aux ministres de S. H.) que ces demandes ne peuvent être examinées et réglées qu'à Constantinople, et jamais par un intermédiaire, mais exclusivement par un ministre de Russie. Or, si la sublime Porte persiste dans un système irréconciliable avec le retour d'une légation russe, elle produit et nourrit elle-même les obstacles qui s'opposent à la définition satisfaisante des points dout elle réclame l'ajustement.

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Et quel peut être le but du Divan en multipliant ainsi les hostilités contre le commerce russe? A quels intérêts la sublime Porte sacrifie t-elle la sûreté de sa vie politique? Les résultats sont-ils en faveur du sultan on à l'avantage de ses ennemis? Les ministres de S. H. ne voient-ils pas que les dangers qui menacent l'empire ottoman ne cesseront pas tant que la contention actuelle subsistera? L'état de paix, tel que la sublime Porte se plait à l'entretenir, ne renferme-t-il pas tous les germes d'une guerre prochaine? Les finances de l'État sont-elles améliorées par les entraves qui obstrueut toutes les voies du commerce et de la navigation? Le trésor de S. H. at-il été réellement enrichi d'une seule piastre par les restrictions, les vexations et les empêchemens auxquels les négocians et les navigateurs de toutes les nations sont tout à coup assujétis, en contravention aux stipulations et à l'esprit des traités?

« Il est vrai que toute la dernière classe des autorités subalternes, qui se nourrit d'exactions, retire du profit de ces mesures arbitraires; mais il est sûr aussi que ce profit n'est obtenu qu'aux dépens des intérêts les plus essentiels de l'empire; car chaque nouvelle atteinte portée aux droits et aux intérêts de la Russie, que l'Empereur ne peut et ne

veut pas abandonner, suscite en même temps un nouvel obstacle à la réconciliation entre les deux empires, et alimente l'espoir des Grecs insurgés d'avoir enfin poussé à bout la longanimité de l'Empereur. Aussi voyons-nous d'une part les Grecs redoubler d'efforts, d'obstination, dans l'attente des événemens dont le Divan lui-même s'est rendu le partisan le plus actif; et de l'autre, l'empire ottoman condamné au double sacrifice de la fleur de sa population et de ses ressources les plus précieuses.

Nul doute que, si les chefs des rebelles siégeaient dans le conseil de S. H., ils ne proposassent au Divan précisément les mêmes mesures hostiles que la su blime Porte vient d'adopter. Ils diraient « Offensez, blessez, choquez la Russie par tous les moyens en votre pouvoir; opprimez son commerce, multipliez les griefs de toute espèce, empéchez surtout le retour d'un ministre russe, dont l'unique vocation serait de mettre la dernière main à l'œuvre de la paix, et d'écarter franchement tout motif de discussion future; agissez ainsi; brouillez vous avec toutes les puissances, gênez, vexez leur commerce et leur navigation; et enfin nous arriverons à l'objet de tous nos vœux, à ce résultat tant désiré, qui peut seul nous sauver, à la guerre entre la Porte et la Russie, peut-être à la guerre entre la Porte et la Grande-Bretagne, peut-être même entre la Porte et l'Europe entière!

« Ce n'est pas là un langage imaginaire que le soussigné prête aux chefs de la rébellion; c'est l'expression des vœux unanimes qui retentissent partout où l'insurrection s'est propagée, et dont certainement on ne pouvait pas s'atteudre à voir préparer l'accomplissement dans le sein même du Divan.

« Le soussigné a essayé en vain de se rendre compte des motifs qui ont pu décider la Porte à choisir de préférence la route dangereuse dans laquelle elle vient de se lancer. S'il a existé des circonstances dont la force impérieuse avait jeté le ministère ottoman dans la déviation des traités, ces circonstances ont disparu, et il ne dépend plus que du Divan de se placer sur un terrain légal et inattaquable. Si dans un temps la sublime Porte a dû consulter des nécessités qui parlaient trop haut pour méconnaitre leur ascendant, elle est environnée aujourd'hui du respect et de l'obéissance, et elle agit dans toute la plénitude de

l'autorité souveraine, Si le Divan nourrissait des soupçons sur la sincérité des sentimens pacifiques de la Russie, l'injustice de ces soupçons a été suffisammert démontrée par une série de faits qui ont prouvé que l'Empereur n'a usé de sa puissance qu'en faveur des intérêts de la sublime Porte.

« Si la sublime Porte a prêté à la cour de Russie l'idée de vouloir s'ingérer dans les affaires intérieures de l'empire ottoman, le soin scrupuleux de l'Empereur d'écarter de ses représentations tout ce qui ne découle pas directemeut des droits ou des obligations que les traités lui donnent, a dû convaincre le ministère de S. H. combien peu cette supposition était fondée. Il semble donc que ce soit la volonté seule de la Porte qui s'oppose au rétablissement des relations de bienveillance réciproque, et cette volonté ne peut avoir d'autre base que l'erreur.

« La Porte est dans l'erreur si elle doute de l'unité de vues, d'intentions et de vœux qui préside aux déterminations des cours alliées; si elle doute de l'unanimité de toutes les puissances. L'Angleterre sera la première à reconnaître en principe et en termes formels la justice des réclamations de la Russie contre les innovations, les vexations et les infrac-. tions auxquelles le commerce et la navigation sont exposés.

«La Porte est dans l'erreur si elle croit inépuisable la patience de l'empereur de de Russie. S. M. I. ne veut, ne cherche, ne souhaite que le maintien de la paix; mais cette paix doit être basée sur l'accomplissement mutuel des traités; elle doit être compatible avec la dignité d'un des plus puissans monarques de l'Europe, et avec la prospérité des peuples que la divine Providence a placés sous son sceptre.

«La Porte est dans l'erreur lorsqu'elle s'imagine que son intérêt à faire valoir ses prétentions à la charge de la Russie lui commande de différer le rétablissement de ses relations amicales avec cette puissance; c'est en insistant avec raideur, hors de saison, sur les traités, que la Porte court le risque de voir annuter ceux même sur lesquels reposent aujourd'hui ses relations avec la Russie.

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qui oserait garantir au sultan qu'il dépendra de la Porte de fixer les conditions de la paix?

Enfin, la Porte est dans l'erreur lorsqu'elle pense que ce sont des sacrifices qu'on lui demande. Les alliés, au nom de la Russie, ne lui demandent que des gages de la bonne foi de ses intentions amicales, des gages de sa propre trauquillité et de son propre bien. La Porte connaît depuis long-temps les conditions auxquelles la Russie subordonne le rétablissement de ses relations diplomatiques avec la Porte. La Russie ne Jui demande que de confirmer ses déclarations par le témoignage des faits, de remplir avec cordialité les stipulations existantes, et de révoquer les mesures qui sont incompatibles avec l'esprit des traités.

Les ministres des cours alliées ne tarderont pas à juger des véritables intentions du Divan, par l'impression que produiront sur lui les représentations pleines de franchise et d'amitié que le soussigné a l'honneur d'adresser à S. Exc. le réis - effendi, en vertu des ordres exprès de son anguste cour; et ce seront les déterminations auxquelles la sublime Porte s'arrêtera, qui règleront la marche future des cabinets alliés à son égard.

« Le soussigné a l'honneur, etc.
« STRANGFORD. »

TRAITÉ DU 28 JUILLET. EXTRAIT du traité de paix conclu entre la Perse et la Porte, le 19 zilkade 1238 (28 juillet 1823).

Au nom du Dieu de la miséricorde! Par différentes causes, les rapports d'amitié avaient été interrompus dans les dernières années entre les deux puissaus états mahométans, et à leur bonne intelligence avaient succédé la division et l'iniInitié. Les intérêts de la religion de l'Islam commandaient une réconciliation; les deux gouvernemens ont à cœur d'arrêter l'effusion du sang, et l'on a désiré et proposé réciproquement de renouer les liens de l'ancienne amitié.

A cette fin, Mirza-Mohamet-Ali-Mustapha, élevé en dignité, a été, par un firman de S. M. le Roi des rois, le Sultan, fils d'un sultan, le conquérant, Feth-AliChah, le dominateur de la Perse, revêtu du rang de plenipotentiaire, et muni de

pleins pouvoirs illimités par S. A. R. l'héritier présomptif du trône, le prince Abbas-Mirza; et de l'autre part S. M. le protecteur de la foi, le gardien des villes saintes, le dominateur par terre et par mer, le Sultan, fils d'un sultan, le conquérant, Mahmud - Chan, empereur des Ottomans, a nommé son plénipotentiaire l'illustre Mohammet-Emin-RaufPacha, sérasquier, gouverneur d'Erzerum et des provinces orientales de l'empire ot toman; lesquels, après avoir échangé leurs pleins pouvoirs, et en conséquence des négociations qui ont eu lieu dans ladite ville, sont convenus des conditions de paix suivantes :

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Stipulations. Dès à présent et por toujours le glaive hostile doit être remis daus le fourreau, et l'on évitera toute cir constance qui pourrait produire du froid et du mécontentement, et s'opposer à une union parfaite. Les pays compris dan les frontières de l'empire ottoman et dont la Perse a pris possession pendant la guerre ou avant le commencement des hostilites, doivent, y compris les forteresses, districts, terres, villes et villages, être re dus dans leur état actuel au gouvernement turc, au terme de soixante jours à comp ter de la signature du présent traité. Ea preuve du prix que l'on attache à cet be reux rétablissement de la paix, les prisouniers faits des deux parts seront mis en liberté; on les enverra à la frontière des deux pays, et l'on pourvoira pendant leur marche à leur nourriture et à leurs autres besoins.

Art. rer. Les deux hautes puissances ne permettent pas que l'une ou l'autre se mêle des affaires intérieures de leurs Etats respectifs. Le gouvernement persan doit plus se permettre, dès à présent, de s'immiscer en aucune manière dans les die tricts de Bagdad et du Kurdistan, ren fermés dans les frontières de l'empire o toman, ui souffrir qu'il y soit cons

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aveun acte inquiétant, ni enfin s'arroger

! aucune autorité sur les propriétaires actuels ou précédens de ces pays. Si les peuplades qui habitent ces pays limitrophes franchissaient d'un côté ou de l'autre la frontière pour un séjour d'été ou d'hiver, les agens de S. A. R. l'héritier présomptif du trône doivent s'accorder avec le pacha de Bagdad sur le paiement du tribut d'usage, ainsi que des droits pour les pâturages, et la manière de satisfaire à d'antres réclamations de ce genre, afin qu'il n'y ait lieu par-là à aucun malentendu entre les deux gouvernemens.

2. Les sujets persans qui, en qualité de pèlerins ou de voyageurs traversent le territoire ottoman pour se rendre aux saintes villes de la Mecque et de Médine, et d'autres villes musulmanes, seront libres de toute espèce d'impôt, et il ne sera pas exigé d'eux d'autres droits contraires a l'ancien usage... L'émir-el-hadj (conducteur de la caravane de la Mecque) et tous les commandans et gouverneurs auront toutes les attentions convenables pour les pèlerins; ils les conduiront de Damas aux lieux saints et les en ramèneront... On rendra anx fenimes de S. M. persane et aux épouses des princes et des grands qui font le pèlerinage de la Mecque ou de Kerbelah tous les honneurs dus à leur rang... Les sujets persans ne paieront que les mêmes droits de douane que paient les sujets ottomans. Les droits de douanes ne seront levés qu'une seule fois et ne seront que de 4 pour 100.7. Il sera permis aux marchands persans, qui appor tent les chubuks ou pipes à fumer de Chiraz à Coustantinople, de faire librement ce commerce et de vendre leurs pipes à qui ils voudront.

3. Si les tribus kurdes de Hyder-Aula et de Sibbidi, qui ont donné occasion aux différends entre les deux hautes puissances, et qui maintenant habitent sur le territoire ottoman, dépassent désormais les frontières de Perse et se livrent au pillage, les autorités turques sur la frontière doivent chercher à l'empêcher et à punir les transgresseurs. Si ces tribus continuent de faire des invasions sur le territoire persan ou à l'inquiéter, et que les autorités ne puissent pas y mettre ordre, le gouvernement ottomau leur retirera sa protection. Si ces tribus, de leur propre mouvement et de plein gré veulent retourner en Perse, il ne leur sera opposé aucun obstacle ni aucune résistance; mais si, après s'être transportées eu Perse, elles reviennent encore en Turquie, elles n'auront aucun accueil Annuaire hist. pour 1 1823.

ni protection à attendre de la part du gou vernement ottoman. Si les tribus retournées en Perse troublaient la tranquillité du territoire ottoman, les autorités persanes seront tenues d'employer tous les moyens en leur pouvoir pour empêcher ces excès.

L'art. 4 stipule que les déserteurs respectifs ne seront pas reçus. Les art. 5 et 6 déterminent les règles à suivre à l'égard des successions et des biens judiciairement séquestrés des sujets de l'un et de l'autre Etat.

L'art. 7 règle l'envoi d'un nouvel ambassadeur, tous les trois ans, de chaque cour auprès de l'autre. Ces ambassadeurs resteront trois ans à leur poste.

De cette manière l'alliance est renouvelée et confirmée. La réconciliation la plus sincère a eu lieu dès le jour de la signature de ce traité. Il ne sera rien changé aux stipu lations et aux conventions présentes, et il ne sera pris aucune mesure qui soit contraire aux droits de l'amitié.

Le plénipotentiaires du gouvernement ottoman, en vertu de ses pleins-pouvoirs, a signé et scellé le présent traité, le 19 zilkadé, dans l'an 1238, en échange de quoi cet instrument parfaitement conforme a été délivré par le plénipotentiaire de S. M. persane, en vertu de ses pleins-pouvoirs.

MOHAMMED ÉMIN-KAN.
MOHAMMED ALI.

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