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tastrophe. On fit au général Mina, lors de son débarquement à Portsmouth, la réception la plus brillante; on le porta dans la voiture qui l'attendait; le peuple en détela les chevaux, et voulut le traîner jusqu'à son hôtel: on lui préparait à Londres une entrée triomphale; mais il eut le bon esprit de s'y dérober, alléguant que, dans la situation malheureuse de sa patrie, la retraite et le deuil le plus profond lui convenaient mieux que des fêtes. Dans l'enthousiasme où l'on était encore pour une cause perdue, on délibéra dans le conseil de la Cité de Londres (11 décembre) sur une proposition d'élever un monument au général Riego, dans l'amphithéâtre de Moorfield, et elle ne fut rejetée qu'à une faible majorité. Pour se consoler de cet échec, on ouvrit des souscriptions en faveur des réfugiés; mais le gouvernement y ajouta des secours plus réels et plus durables.

A la suite de cette affaire, où la politique anglaise n'avait joué qu'un rôle équivoque, le gouvernement britannique parut prendre une attitude plus décidée. Dès qu'il apprit que le conseil du roi d'Espagne avait provoqué la réunion d'un congrès des grandes puissances pour prendre en considération l'état des colonies espagnoles, il ne se contenta point de refuser d'y prendre part; il résolut d'envoyer dans tous les États nouveaux de l'Amérique méridionale, à Mexico, à Santa-Fe, à Buenos-Ayres, à Santiago, à Lima, des commissaires chargés de lui rendre compté de l'état des affaires, et, sur plusieurs autres points, des consuls pour protéger le commerce britannique, en manifestant hautement l'intention de reconnaître l'indépendance de ces États, aussitôt qu'il lui serait démontré qu'ils avaient le pouvoir de la maintenir. Ces commissaires partirent dès le mois de novembre, au grand déplaisir de l'Espagne et des cabinets qui regardaient la soumission des colonies espagnoles comme une conséquence nécessaire de la destruction du régime des cortès. Nous ne faisons ici qu'effleurer cette affaire qui occupait toute l'Europe, et qui sera l'une des plus importantes de l'histoire de 1824.

Sur la fin d'août, une révolte de nègres éclata dans la colonic de Démérari; la loi martiale y fut mise en vigueur; les ré

voltés battus furent livrés au supplice. Des symptômes de sédition `se manifestèrent aussi dans quelques cantons de la Jamaïque. L'assemblée coloniale les attribua à l'influence des déclamations dans la chambre des communes, par M. Buxton, et même par M Canning; elle arrêta (18 novembre) qu'il serait fait des remontrances au Roi, pour supplier S. M. de provoquer le rapport des résolutions du parlement, et des ordres du conseil pour l'amélioration du sort des esclaves, en annonçant hautement l'intention de résister à toute mesure qui tendrait à changer le régime colonial... Ainsi tout l'intérêt des querelles politiques semblait se porter, à la fin de l'année, dans cette partie du monde, dout il nous reste à esquisser l'histoire.

AMÉRIQUE.

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velle session; message du président. - État des relations extérieures et des affaires intérieures. Budget de 1824. - Colonies européennes. — Cuba,

les Antilles, Démérari SAINT-DOMINGUE.

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surrection contre Iturbide. Ligue de généraux. Déclarationde Casamata.

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Actes divers du congrès mexicain.

Divisions. Séparation de plusieurs provinces.

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avec le gouverneur d'Ulloa. — Mesures contre les Espagnols. Traité avec la Colombie. Établissement d'une république mexicaine fédérale et populaire. COLOMBIE. État des affaires. Ouverture et actes du congrès. Traités entre les nouvelles républiques. - Secours envoyés au Pérou. — Prise de Macacaibo et de Puerto-Cabello. PÉROU. - Défaite de l'armée péruvienne à Moquega. — Élévation de Riva-Aguero. Secours demandés à Colombie. Scission entre Riva-Aguero et le congrès. — Prise de Lima

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par les royalistes. Suites de la scission de Riva-Aguero.

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remportés par l'armée péruvienne. Arrivée de Bolivar à Lima. — Poovoirs qu'on lui confie. Défaite et dispersion de l'armée péruvienne de Santa-Crux. Soumission de Riva-Aguero. Plan de Bolivar. Situation des parties belligérantes. CHILL. Révolution dans le gouvernement. Démission d'O'higgins. - Dictatorat du général Freyre.

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AYRES. État du pays.

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- BUENOS- Traité avec les républiques et avec les commerçans espagnols des cortès. — Division avec Buenos-Ayres au sujet de Montevideo BRÉSIL. Position du nouvel empereur.

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Siége de Baia. Changemens dans le ministère. - Factions nouvelles.-Renvoi des envoyés de Portugal. - Révolution. Dissolution du congrès. · Constitution nouvelle. Affaire de Para. Troubles dans tout le Brésil. ASIE.

Acquisition de Palembang par les

Pays-Bas.

État de l'Indostan.

ÉTATS-UNIS.

Les États-Unis d'Amérique n'offrent pas moins de calme et pas plus d'événemens historiques cette année que les monarchies les plus absolues; la session du congrès, dont nous avons donné le commencement, ne nous présente qu'une loi remarquable, dans laquelle il est déclaré que la traite des nègres sera regardée et punie comme la piraterie. Elle condamne tous les bâtimens qui seraient

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armés pour la traite, même lorsqu'ils n'auraient point d'esclaves à bord. Cette mesure a été immédiatement communiquée par les légations américaines aux diverses cours de l'Europe, avec invitation d'en prendre d'analogues; mais une seule d'entre elles (la Grande-Bretagne) a répondu à ces vœux.

Dans la guerre qui éclata entre la France et le gouvernement constitutionnel espagnol; celui des États-Unis s'empressa de proclamer la neutralité qu'il était résolu de garder entre les parties belligérantes. Son dernier traité avec l'Espagne l'obligeait (art. 8) de recevoir les bâtimens de cette puissance et de leur donner tous les secours et la protection dont ils pourraient avoir besoin dans les ports des États-Unis, en cas de tempête ou de poursuite de l'ennemi; et cependant, comme il n'avait pas été stipulé que ces faveurs seraient exclusives, le gouvernement américain les étendit aux bâtimens français.

Au sujet de la communication qui lui fut faite par la France, de la résolution de S. M. T. C., de ne pas permettre l'armement en course dans cette guerre, il fut le premier à rendre hommage à la générosité qui donnait ce bel exemple; il fit aussi, par ses envoyés, des représentations aux diverses cours, pour qu'elles adoptassent, de concert, l'abolition de ce reste de l'ancienne barbarie; mais on en est resté à l'admiration de l'exemple.

Dans la position morale et politique des États-Unis d'Amérique, on ne peut douter de l'intérêt qu'ils prenaient à la cause des Grecs; mais, cette sympathie si naturelle n'allait pas jusqu'à compromettre leur neutralité, comme il en a couru des bruits.

Le gouvernement américain se borna, comme celui de Londres, à laisser ouvrir des souscriptions dont le produit n'a pas été considérable.

Il y avait aux États-Unis ane sympathie plus vraie, un intérêt plus vif pour la cause des colonies espagnols, et il se manifesta chaudement à l'ouverture de la session du congrès.

(2 décembre.) Le message du président, qu'il faut toujours consulter pour avoir une idée vraie des affaires de la république, offre un tableau satisfaisant de la situation extérieure et intérieure du pays,

des travaux entrepris pour sa prospérité, de l'accroissement de son crédit, de ses revenus et de sa population; mais le passage le plus important à faire remarquer est celui qui concerne les Grecs et les nouveaux États de l'Amérique méridionale. A l'égard des premiers, || le gouvernement se contente de faire des vœux ardens pour le succès de leur lutte héroïque : à l'égard des États américains, il assure sa résolution de continuer à observer lá plus stricte neutralité entre eux et l'Espagne; mais il ajoute que, « quant aux gouvernemens qui ont déclaré leur indépendance, qui l'ont maintenue et que les ÉtatsUnis ont reconnue, d'après de graves réflexions et des principes de justice, il (le gouvernement des États-Unis) ne pourrait voir l'intervention d'un pouvoir européen quelconque dans le but de les opprimer ou de contrarier en aucune manière leur destinée, que comme la manifestation d'une disposition peu amicale envers les États-Unis. >>

Le congrès considéra les choses comme le président. Il fut fait, le 8 décembre, à la chambre des représentans, une motion tendante à allouer des fonds particuliers pour défrayer les dépenses que pourrait occasioner la nomination d'un agent ou commissaire auprès des Grecs, lorsque le président jugerait à propos de faire cette nomination. La motion fut déposée sur le bureau; elle n'eut pas de suite; mais l'affaire des États américains continua d'exciter la plus vive sollicitude. Sur la fin de l'année, il était question d'une demande que le cabinet anglais aurait faite à celui de Whasington, pour savoir si les États-Unis seraient disposés à se réunir à l'Angleterre pour s'opposer à toute tentative que pourrait faire la sainte alliance contre l'indépendance des républiques nouvelles de l'Amérique. La chambre des représentans prit une résolution par laquelle elle invitait le président « à lui communiquer les renseignemens qu'il pourrait avoir ( et rendre publics sans nuire à l'intérêt de l'État) relativement à la détermination de quelques souverains ou confédération de souverains, d'aider l'Espagne à soumettre ses ci-devant colonies sur le continent américain, ainsi que relativement aux dispositions ou déterminations de quelque puissance européenne pour s'opposer à l'assistance que

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