Page images
PDF
EPUB

que et artistique. Elle commande, en dehors de la Dordogne, la vallée de la Maronne, aux sites insoupçonnés, comme Merle et sa forteresse, celle de la Souvigne et les cascades de Murel, les gorges de Servières, les hauts-plateaux de Saint-Privat, d'où l'on découvre les monts d'Auvergne, et où les landes de bruyères et de genêts s'étendent à perte de vue !

La plaine d'Argentat, avec ses champs de sarrazin, dont les blanches fleurs s'épanouissent au soleil d'août, bordée de collines boisées où le matin accroche de longs voiles de buées légères, a de quoi inspirer les artistes. Ils ne la visitèrent pas cependant en grand nombre. MM. Dombrowski, Franc, de Regagnac, Guérillot, Fournier, Alexandre Bertin, Gabert, vinrent quelquefois y laver des aquarelles ou brosser un tableau à Argentat même ou dans ses environs; mais il était réservé jusqu'à ce jour, à M. Didier-Pouget, de rendre toute la poésie de cette région.

[ocr errors]

En 1904, on put admirer de lui, au Salon, Matinée en Corrèze, qui nous donnait une interprétation tout à fait charmante de Servières; en 1906, Le Matin, bruyères en fleurs; en 1907, Brumes du Matin, bruyères en fleurs, paysages qui empruntent leurs éléments à la Dordogne et aux collines d'Argentat qui dominent son cours.

Le petit salon des peintres de montagne donna encore de M. Didier-Pouget: La route du Gibanel et la vallée de la Dordogne; Vallée de la Dordogne et plaine d'Argentat (1905); Brugères en fleurs et Haute-Vallée de la Dordogne (1906); Vallée de la Dordogne, le matin; Haute-Vallée de la Dordogne, bruyères en fleurs; Vallée de la Maronne (1907), etc.

Il visita aussi les ruines de Merle, les vallées de Spontour et en rapporta des études extrêmement intéressantes. D'Argentat, il convient de signaler encore les aquarelles de Thalin Meilhac, père de l'auteur de Froufrou.

[graphic]

DIDIER POLGET: LE MATIN, BRUYÈRES EN FLEURS (Vallée de la Dordogne, à Argentat)

(Cliché des Annales).

Le cours de la Vézère, de sa source à son entrée dans le plat pays, entre Allassac et Varetz, est de la plus haute curiosité. Quelques-unes des villes que cette rivière arrose, Uzerche et Treignac, entre autres, offrent au voyageur et à l'artiste un attrait tout particulier. Elles sont peu connues, cependant, et la Vézère est la belle ignorée !...

Nous avons vu que Jeanron habita le manoir de Comborn où la Vézère roule ses eaux tumultueuses, et qu'il se plut à reproduire certains aspects de la vallée. Mais à part MM. Ernest Rupin, Raphaël Gaspéri, au Saillant, Bourgeois et Paul Hallez, professeur à l'École des Beaux-Arts de Lille, que des relations de famille avaient attiré dans le pays, à Vi geois, nous avons peu de peintres à signaler dans cette partie du bassin de la Vézère.

A Uzerche, ils vinrent plus nombreux. L'incomparable situation de la vieille cité, en amphithéâtre sur un promontoire qui domine la Vézère, ses maisons qui sont des châteaux avec leurs tours, leurs toits en poivrière, leurs fenêtres ogivées, l'église, dont le clocher roman semble sonner le ralliement aux logis moyennâgeux qui se pressent à ses pieds, dans un désordre de troupeau apeuré, ses tanneries du bord de l'eau, tout cet inépuisable pittoresque, qui aurait fait la joie de Gustave Doré, de Robida ou d'Henri Pille, ne pouvait qu'attirer les artistes.

Léon Fleury, l'ami de Corot, celui que le maître appelait Florigodon, y vint vers 1847. Aux Salons de 1848 et 1849, on voyait, en effet, deux tableaux d'Uzerche signés de ce peintre. Plus tard, bien plus tard même, on trouve à Uzerche: MM. Courtot et Bichet, professeurs à Limoges; Mme Berthe de Neuville, dont les merveilleuses aquarelles sont très appréciées; M Martin; MM. Friedlander, Pierre Prins, Daye, Fritza David, Charles Hallé, Jaudin, Albert Joseph, Lavialle de Lameillère, Pétiniand-Dubos, Gaston Vuillier, Arthur Gué (Petite place à Uzerche, Cascade de Bialé, 1906), le jeune maître impressionniste Eugène Alluaud (Vieille

[graphic][merged small][merged small][merged small]
« PreviousContinue »