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dans la rivière, et toute la poésie de novembre tient dans ces deux tableaux (1).

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Parmi les meilleurs tableaux de ce peintre, citons Le pont Charreau (1899); Le vallon (au Musée de Pau); Vallée de la Sédelle (au Musée de Rouen); Fin de journée, La châtaigneraie (au Musée du Petit - Palais des Champs-Elysées); La ramasse des châtaignes, Les châtaigniers, qui rappellent Théodore Rousseau; La bourrasque, La Chevrière, Tournant de Creuse, Ferme limousine, Vieille maison à Crozant, Le moulin de Génétin, Le barrage de Génétin, Une crue de la Sédelle, Le moulin aux foulons, La Sédelle (Exposition particulière (1907); Le vieux charme, Châtaigniers, Bois mort, Village limousin (1907); Soleil d'automne à Crozant (1906), etc.

Les frères Alexis et Eugène Delahogue ont mis dans l'interprétation de leurs « impressions » marchoises un peu de la lumière d'Orient dont ils emplirent leurs yeux et leurs tableaux; les effets qu'ils obtiennent ainsi sont des plus heureux et les tonalités cuivrées de l'automne à Crozant n'en sont que plus saisissantes.

M. Eugène Alluaud a surpris aussi les colorations éclatantes de l'arrière-saison et la tristesse infinie des hivers dans l'escarpement des vallées de la Creuse et de la Sédelle; il les traduit avec une sincérité de vision et une virtuosité de moyens vraiment remarquables (2). Peintre et graveur, il a fixé les jeux fuyants de la lumière, le tourbillonnement des eaux, toute la gamme adorable des colorations automnales ou printanières, la blancheur immaculée des champs et des combes couverts de neige, les brumes roses et violettes, les vapeurs légères qu'étendent sur les choses les aubes et les crépuscules (3).

(1) Revue de Paris (Salons de 1904).

(2) Un émailleur de Limoges de grand talent, M. Ernest Blancher, a tradui sur l'émail certains sujets des tableaux de M. Alluaud, ins pirés de Crozant, de la plus heureuse façon. Ces peintures sur émail furent fort admirées au Salon d'automne (1906).

(1) M. A. Renoir qui est un des maîtres les plus réputés du petit

Peupliers des ruines de Crozant, La Sédelle en mars, L'écluse du moulin, La fusée de soleil, Faux jour au tournant de la rivière, Vues de la route de Fresselines, Rocher de la fileuse à Crozant, Soleil couchant, Les ruines de Crozant Le chemin des chevaliers, La montagne de Cauradilles, Matinée d'hiver sur la rivière anglaise dans un parc limousin. Moulin dans la Marche, etc., d'Alluaud, figurèrent aux Salons des Indépendants et de la Société Nationale, de 1903 à 1907. Citons encore de lui: Champs de genêts, Allées de bouleaux, Allées de chênes, La Creuse à Crozant, Tournant de la Creuse, etc.

A cette catégorie de peintres, nous devons encore rattacher deux artistes étrangers, amis de Rollinat, qui ont fait de Crozant, et surtout de Fresselines, leur séjour de prédilection Otto Friestz, le peintre des châtaigniers convulsés, et Allan Osterlind, dont les estampes originales en couleurs sont bien connues. Osterlind se plaît à rendre les chaudes caresses du soleil sur les rouges toitures campagnardes, les clartés fauves du couchant et aussi l'enveloppement brumeux des villages, à l'aube ou au soir tombant, alors qu'un panache de fumée sort de la maison du paysan.

groupe des impressionnistes, avec Manet, Claude Monet et Degas, quoique né à Limoges, ne s'est pas inspiré de son pays dans ses paysages.

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III

A travers le Limousin et la Marche.

Graveurs et lithographes. Italiens et passagers.

En Bas-Limousin: Beaulieu et la vallée de la Dordogne (Julien Le Blant, Thaulow, Duval-Gozlan, etc.). - Brive et ses environs. Collonges, Obazine (E. Rupin, A. Bertin, R. Gaspéri, Galand, DidierTulle et ses barris. Gimel (Gaston Vuillier, DidierArgentat. Servières et la Maronne.

Pouget, etc.)
Pouget, etc.)

la Vézère. Uzerche (Courtot, Ch. Hallé, Alluaud, etc.).

La vallée de

Treignac et la région des Monédières (Ed. Tapissier, Paul Hallez, Rodolphe Bresdin dit Chien-Caillou à

P. Ranson, Gabert, etc.).

Chanteix. Les Hauts-Plateaux de la Corrèze.
Bort.

Les peintres de

En Haut-Limousin Limoges et ses vieux aspects. La vallée de la Vienne (Trouillebert, Courtot, Bichet, G. Mathieu, Paul Thomas, etc.). Saint-Yrieix et ses environs. Les peintres de SaintJunien et de la vallée de la Glane (Baudit, Jean Teillet, etc.). Artistes divers.

A Saint-Sulpice

En Pays marchois: Aubusson et la Haute-Creuse.
les-Champs (J. Rouffet, Desvareux-Larpenteur, etc.).

Albert Grateyrolles.

de la Gartempe et du Taurion.
Delestre à Margnot. · Paul Rossert. Les Osterlind.

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Les peintres

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En cette dernière partie, nous allons parcourir en tous sens la province du Limousin pour y rechercher et noter les artistes qui ont pu y séjourner plus ou moins longtemps, et pour signaler leurs principales œuvres.

D'un mot, nous mentionnerons tout d'abord le comédiendessinateur Beaumesnil, qui releva avec plus de fantaisie que d'exactitude, au XVIIIe siècle, les monuments anciens qu'il y trouva; Tripon, auteur de l'Historique monumental de l'ancienne province du Limousin, paru à Limoges en 1836; les graveurs-lithographes Albert, qui ajouta à sa collection des Hommes illustres du Limousin, une série de paysages; Barbant, Langlade et autres, auteurs de l'Al

bum historique et pittoresque de la Creuse; Eugène Cicéri et Ant. Roy qui donnèrent des vues prises dans la Creuse Victor Petit, qui releva des aspects, disparus aujourd'hui, de Tulle et du Bas-Limousin, etc., etc.

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comme

Au milieu du siècle dernier, nos campagnes, toutes celles des régions centrales et méridionales de la France, furent encore visitées par une foule d'artistes italiens qui s'offraient à remettre à neuf une fresque ou un tableau d'église, à repeindre un rétable, à retoucher un chemin de croix, à redorer une statue, etc. Les méfaits consommés par ces nomades sont innombrables. Telle peinture à la fresque du XIII ou du XIVe siècle, tel tableau datant du XVI, du XVII ou du XVIIe siècle, furent refaits de façon qu'il ne subsistait plus rien de leur état primitif. Le châtelain, le bourgeois cossu de campagne qui possédaient dans leurs demeures quelques panneaux décoratifs, un peu dégradés par les ans et le manque de soins, firent aussi appel au « talent » de ces italiens, qui s'ingénièrent à prouver qu'ils en avaient en faisant disparaître à tout jamais, sous la couche de leur badigeon, tout ce qui rappelait l'origine de ces pan

neaux.

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Parfois les plus habiles d'entre ces italiens, charmés la nature agreste du pays, par dressaient leur chevalet en plein air et prenaient quelques études dont ils tiraient parti ensuite, soit en lavant des aquarelles, soit en brossant un vrai tableau. Mais aucun d'eux n'a laissé de traces bien vives de sa production, à notre connaissance du moins.

Depuis quelques années, des peintres de Paris, plus ou moins en renom, se rendent dans les plus importantes villes du pays; ils y exposent quelques œuvres, chez un négociant bien en vue, sur la principale voie publique et s'offrent d'exécuter des portraits dans la « bonne société ». Entre temps, ils notent sur la toile quelque coin de rue pittoresque de la ville ou les aspects de paysages signalés à leur

attention.

Mais les artistes qui se sont le plus inspirés de la nature limousine sont les professeurs de dessin qui, fixés dans le

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