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Dans le deuxième volume de son très intéressant Armorial du Jetonophile, œuvre d'une profonde éru. dition, M. J. Florange, le savant expert parisien, décrit ainsi un très rare et unique jeton de Charles de Lévis, baron de Charlus, et de son épouse, Guillemette de Bigamets, dame de Maulde, frappé à l'occasion de leur mariage : « Écu parti de Lévis (écar«telé au 1o de Lévis, au 2° de Poitiers, au 3 de « Ventadour, au 4° de Layre, sur le tout Roger de « Beaufort), et de Bigamets, entouré de rinceaux et << accosté des lettres C et G. R/ Dans une cou«ronne formée de deux branches, écusson écartelé « comme au parti de Lévis, à l'avers. Cuivre. Petit << module ». Cette pièce fait partie de notre médailler, nous en donnons une reproduction en tête de cette

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courte notice (1). Charles de Lévis, baron de Charlus, fils de Jean de Lévis et de Françoise de Poitiers, fille d'Aymar de Poitiers de Saint-Vallier et de Jeanne de la Tour, fut panetier des rois Henri II, François II et Charles IX, et grand-maître des eaux et forêts de 1554 à 1563. Il épousa, en 1554, Guillemette de Bigamets, dame de Maulde. D'un premier mariage avec Marguerite Brachet de Montaigu, il eut Claude de Lévis, qui hérita du titre et de la baronnie de Charlus (2).

On connaît plusieurs autres jetons de cette famille. Nous citerons seulement celui d'Anne de Lévis Ventadour, duc et pair de France, portant la date de 1615; il est très rare (J. Florange, Armorial, tome Io, no 857) et celui d'Anne de Lévis-Ventadour, archevêque de Bourges, a son buste, de 1655 (J. Florange: Armorial, tome Ier, no 858. Pierquin de Gembloux : Histoire monétaire et philologique du Berry. Planche IX, no 12).

Docteur G. CHARVILHAT.

(1) M. J. Florange a bien voulu nous prêter le cliché qui illustre ces lignes; nous sommes heureux de lui adresser ici tous nos remerciements.

(2) J.-B. Bouillet: Nobiliaire d'Auvergne (Clermont-Ferrand), 1851, tome III, article de Lévis.

HISTOIRE

DE LA

PAROISSE DE SAINT-ÉLOI

(2me ÉDITION)

Le petit bourg de Saint Eloi (ou Saint-Eloy, selon l'orthographe archaïque du cachet de la mairie) portait primitivement le nom de « Les Farges ».

Mais à la fin du vi° siècle, naquit à Chaptelat, aux environs de Limoges, et dans le doyenné de Nieul un personnage qui devait devenir illustre. L'histoire nous le montre trésorier des rois Clotaire II et Dagobert I (...le fameux roi Dagobert...) puis, aussi, évêque de Noyon.

Après sa mort, il fut canonisé, c'est-à-dire placé sur les autels, comme ayant été reconnu saint. Dès lors, ainsi que tant d'autres bienheureux, il donnera son nom à plusieurs paroisses (1), particulièrement à la nôtre et « Les Farges » s'appellera, désormais, SaintEloi-de-Segur.

Cette adjonction: « de Ségur » aura pour but d'évi

(1) Sant-Éloi-de-Gy (Cher); Saint-Éloi, arr. de Riom; Saint-Éloi, arr. d'Ambert, etc..., sans compter les villages qui portent l'appellation de Saint-Eloi dans les communes de La Rochelle, Sainte-Fragne, Exci deuil. [Il ne s'agit point ici d'Excideuil, dans la Dordogne, comme on pourrait le croire. Car, en cette dernière paroisse, ainsi que me l'assure M. le Curé, il n'y a point de lieu dit Saint-Eloi.]

ter la confusion avec un autre Saint-Eloi, situé dans la Creuse, arrondissement de Bourganeuf (1).

Notre petite localité qui, ainsi que Saint-Julienle-Vendonnais, avait été de la châtellenie de SaintYrieix (car elle faisait partie du Haut-Limousin), appartint ensuite à celle de Ségur.

C'étaient les Hautefort qui étaient vicomtes de Ségur, ayant succédé aux Des Cars, en cette qualité.

Notre petite paroisse se trouve dans le doyenné de Lubersac (autrefois archiprêtré) et en est éloignée de près de douze kilomètres.

...Saint-Eloi, tout d'abord simple prieuré (2), est cité dans les plus anciens documents.

Les cartulaires, c'est-à-dire les recueils de titres relatifs aux droits temporels des églises, en font mention fréquemment. Le cartulaire d'Aureils (HauteVienne) (3) le mentionne en l'an 1110, sous le règne de Louis-le-Gros.

Une pièce de 1273 parle du prêtre desservant SaintEloi et lui donne seulement le nom de vicaire, tandis qu'elle appelle chapelain celui desservant Beyssenac.

(1) Elle pouvait avoir lieu, en effet, lorsque les deux paroisses étaient dans le même diocèse; mais elles sont aujourd'hui dans deux dépar tements différents : Saint-Eloi-Creuse est un peu plus considérable que Saint-Eloi-Corrèze, puisque le premier compte 686 habitants, alors que le second n'en a pas 400.

(2) Ces mots sont de ma première édition. M. Poulbrière ne les accepte qu'avec répugnance. Qu'il en montre la fausseté et, tous deux ensemble, nous les rejetterons.

(3) Aureils était un antique prieuré, qui jouit, de 1071 à 1598, d'une prépondérance extraordinaire. Mais il passa des mains des Augustins en celles des Jésuites et, dès lors, dépérit. La Révolution le tua sans peine. Son cartulaire est des plus intéressants, même pour la Corrèze. Le Bulletin archéologique du Haut-Limousin l'a publié avec celui de l'Artige.

Cent ans plus tard, Saint-Eloi est réuni audit Beyssenac, sous la main de Jean du Mas, de la noble maison des du Mas, de Payzac.

Cette maison fournira plus tard à Saint-Eloi, comme curés, deux Alaire du Mas.

La réunion de Beyssenac et de Saint-Eloi, se produira d'autres fois encore, après différentes scissions, puis il y aura des prêtres exclusivement destinés à notre chère paroisse... Ils porteront, cette fois, le titre de << recteur », car ils seront devenus autonomes.

«

On sait que recteur signifie ici « curé » et, en Bretagne, on ne dit guère, même aujourd'hui, que : Monsieur le Recteur.

En 1636, le recteur était Etienne Auconsul qui avait démêlé, pour les dimes, avec Peyrot du Mas, alors seigneur du lieu.

En 1723, c'était M. Peyrodie.

Cette époque est, incontestablement, la plus brillante de notre petite localité. A ce moment-là, nonseulement il aurait été difficile d'accoler au nom de notre paroisse le qualificatif de petite que nous lui octroyons ci-dessus, mais encore on peut dire qu'elle avait une véritable importance.

Indépendamment de son territoire actuel, en effet, elle comprenait plusieurs terres environnantes et, particulièrement, une portion de Ségur.

Et puis, notre église est, à cette époque, bien dotée et rentée. On sait que Clovis et ses successeurs, qui avaient concédé des fiefs à leurs hommes de guerre, faisaient des fondations en faveur des églises (1). Les

(1) Clovis fit moins un acte de libéralité qu'un acte de justice, car

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