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>> des états, et par les pièces qui les accompagnent.

>> Il est remarquable que Vauban a reproduit >> presque toutes ces idées, agrandies encore et per>> fectionnées.

>> Elles donnent une idée avantageuse du mérite >> et des connoissances de MM. Boutheroue, de Vau» rose et de Bezons. Ce dernier, comme intendant » du Languedoc, a de plus contribué à l'établisse» ment et au succès des ouvrages. M. Boutheroue >> avoit sur les deux autres, l'avantage d'une longue » expérience acquise dans les travaux et l'adminis>>tration du Canal de Briare, dont il étoit un des >> propriétaires.

>> F. Andréossy, dans sa note historique, pré>> sente comme une idée qui lui est propre, celle de »> ne point naviguer dans le lit des rivières, et de >> faire un Canal depuis Toulouse jusqu'à Trèbes.

>> Mais, suivant cette note, il n'eut cette idée » qu'après le 14 octobre 1666, et il est constaté par >> les pièces officielles, que MM. Boutheroue et de » Vaurose proposèrent ce Canal en 1664.

» §. VI. Des modifications faites au projet de » 1664, par le chevalier de Clerville, commis»saire-général des fortifications.

>> Après que la commission eut clos son travail, » le 15 janvier 1665, M. de Bezons le remit au che» valier de Clerville, commissaire-général des forti

»fications, qui étoit sur les lieux, et qui avoit ordre » du Roi de joindre son avis aux pièces.

» Le chevalier de Clerville les rendit à M. de » Bezons, avec un mémoire d'examen et un devis » abrégé, relatif aux modifications qu'il proposoit » dans son mémoire.

>> Ces modifications consistoient principalement » à réduire le Canal et les écluses aux dimensions » nécessaires pour le passage des plus gros bateaux » qui naviguent sur la Garonne, de Toulouse à Bor>> deaux.

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>> On doit regretter sans doute que le Canal et les >> écluses n'aient pas conservé les dimensions néces»saires pour le passage des galères et tartanes, comme »le vouloient MM. Boutheroue et de Vaurose, >> comme depuis, Vauban l'a proposé. Mais il est >> juste aussi de peser les motifs qui déterminèrent » dans le temps le chevalier de Clerville, et Colbert. » Le commissaire-général représentoit que le pas»sage des galères seroit peu fréquent, et que de » grandes écluses dépenseroient beaucoup d'eau >> pour le trajet des bateaux ordinaires. Les ruisseaux » désignés par Riquet n'eussent pas suffi à la dépense. >> On peut voir, dans le mémoire de 1686, à com¬ » bien d'expédiens Vauban eut recours pour aug» menter le volume des eaux nourricières, Mais en » 1665, on eût voulu, s'il eût été possible, réserver » l'eau même du Sor, pour alimenter la navigation de l'Agoust et du Tarn, dont Colbert s'occupoit

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>> depuis plusieurs années. La dépense, dans le devis » des experts, s'élevoit à près de 8,137,000 liv.; >> tandis que le chevalier de Clerville, en diminuant >> les dimensions du Canal et des écluses, la réduisoit » à environ 4,897,000 liv. ; somme encore très-con» sidérable, eu égard à la valeur du marc d'argent. » Si l'on joint à ces considérations celle des événe» mens qui survinrent, il est douteux qu'en adop» tant un projet plus dispendieux et plus difficile, » l'entrepreneur eût surmonté les obstacles qui le >> ralentirent et le découragèrent.

»En 1666, le chevalier de Clerville rédigea le >> devis pour l'adjudication de la première partie du » Canal, depuis Toulouse jusqu'à Trèbes. L'entre>>>prise fut adjugée à Riquet, et les travaux com>> mencèrent avec l'année 1667.

» En 1669, le chevalier de Clerville fut chargé de >> faire deux nouveaux devis pour les adjudications » de la seconde partie du Canal, depuis Trèbes >> jusqu'à Cette, et des travaux de ce port, que des >>-entrepreneurs de Montpellier avoient commencés >> et abandonnés. Ces nouvelles entreprises furent » adjugées à Riquet, qui devint ainsi l'unique entre>preneur de tout le Canal.

>> Dans ces devis, il n'est plus question du port de » la Franqui ni du Canal de Cette au Rhône, et il » n'en fut plus question jusqu'en 1686, époque de ≫ la première visite de Vauban.

» Le chevalier de Clerville ne proposa d'ailleurs

>> au projet de Riquet et des experts, que deux chan» gemens remarquables.

>> Le premier consistoit à percer, au lieu du col » de l'Alquier, la montagne de Campmases, pour >> jeter la rigole de la Montagne-Noire dans le vallon » de Vaudreuilles, où le commissaire-général pro» posoit aussi de placer un des réservoirs. Le but de » ce changement étoit de réserver le Sor pour la » navigation du Tarn, ou du moins de n'en prendre » les eaux que pendant l'hiver. Cette idée ne fut pas >> suivie dans l'exécution. On jeta la rigole de la Mon>> tagne-Noire dans le Sor, comme Riquet le propo>> soit. Mais en 1686, Vauban, perfectionnant l'idée >> du chevalier de Clerville, proposa de percer la » montagne de Campmases, pour écouler, dans le » réservoir de Saint-Fériol, les eaux superflues de >> cette rigole, pendant les saisons des pluies.

>> Le second changement indiqué par le chevalier » de Clerville avoit pour objet d'éviter un terrain » inondé, et les sables de la côte, que traversoit le » Canal de Narbonne à Cette, suivant le tracé des >> experts. Ce changement ne fut point exécuté. » Riquet, ainsi que nous le verrons, proposa une >> direction qui fut préférée, et qui méritoit de l'être.

>> On voit par ce qui précède, que le chevalier de >> Clerville rédigea successivement,

» 1o. Un devis abrégé, qui n'est autre chose qu'une >> réduction du devis des experts, et présente, dans >> une ou deux pages, la diminution de dépense qu'on

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donataire entre-vifs, comme s'il eût recueilli

Il faut donc considérer l'héritier qui évince un

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» selon sa note, qu'il proposa la dérivation des eaux » de la Montagne-Noire. Or, il est constaté, par >> les procès-verbaux des commissaires et des experts, » que Riquet, en novembre 1664, proposa tout-à» la-fois le Canal du Lers au Fresquel et la dériva» tion des eaux nourricières.

>> Ces observations remplissent le but que je me >> propose celui de prouver que la question n'est >> point assez éclaircie pour ôter à Riquet un titre >> que lui donnent, depuis 1664, les pièces offi»cielles et la commune renommée.

» §. V. Des perfectionnemens faits au projet de » 1664, par les experts, MM. Boutheroue et de » Vaurose; et par M. de Bezons, intendant de » Languedoc, et l'un des commissaires du Roi » pour l'examen du projet.

» Riquet, dans le projet qu'il soumit à la com>> mission de 1664, ne proposoit de Canal que » depuis le Lers jusqu'au Fresquel. Il naviguoit en» suite dans le lit des rivières, et n'assignoit aux >> bâtimens d'autre débouché dans la Méditerranée, >> que le Grau, souvent ensablé, de la Nouvelle.

» Ce furent MM. Boutheroue et de Vaurose qui >> firent rejeter la navigation des rivières, et propo>> sèrent de creuser un Canal depuis Toulouse, ou » même depuis Moissac, jusqu'au moulin de Saint>> Farioles, un peu au-dessus du point où la Robine » se joint à l'Aude.

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