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courses placés sous son invocation; le dieu fort, la gloire de l'air 2, le fils de la lumière 3, le dieu favorable 4; le génie incube, qui découvre les trésors 5: allusion au soleil, dont les rayons couvent et enrichissent la terre; le guérisseur 6; le géant; le Briarée 7; le démon terrible 8, au cœur d'airain 9; le dévorateur 10, épithète qui convient au temps qu'il mesure; le héros aux fesses noires 11, c'est-à-dire derrière lequel la nuit s'étend.

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Je me lasse d'accumuler les explications.

Je n'arrêterai point vos regards sur la pompe de ses fêtes.

Ici, on le salue comme un dieu sauveur 12. Plus loin, on lui offre les prémices des fruits 13,

1 Alcides ab alkee, force. Al-cides, le Cid,

2 Héracles. Junonis aut aeris gloria.

3 A dio genitus.

Parastatees. Pausan. Eliac. Dexter amicus. Horat.

5 Porphyrion

6 Alexikakos. Lactance. Hésych. Apollonius.

7 Pindare.

8 Charops. Greg. Gyrald. Aristot.

9 Kalkeokardios. Theocrit. idyll. xiii.

10 Polyphagos. Orph.

11 Melampygos. Greg. Gyrald,

12 Alexikakos. Hésych.

13 Pollux, l. 1, C. I, S. XXVII.

L'encens fume et monte vers les cieux; des victimes sans nombre tombent aux pieds des autels *.

A Coos, le prêtre est revêtu d'un habit de femme, et porte la mitre **.

Là, les Lyndiens *** vomissent contre lui des imprécations.

Le Nil a vu, sur ses rivages,
Les noirs habitans des déserts,
Insulter, , par leurs cris sauvages,
L'astre éclatant de l'univers.
Crime impuissant! fureurs bizarres !
Tandis que ces monstres barbares
Poussaient d'insolentes clameurs,
Le dieu, poursuivant sa carrière,
Versait des torrens de lumière

Sur ses obscurs blasphémateurs.

Ici, l'hymne de la reconnaissance s'élève dans les airs:

Te voilà donc, guerrier, dont la valeur terrasse Les monstres qu'en son tour le zodiaque embrasse, Infatigable Hercule, enfant du roi des dieux, Qui, par douze travaux, règnes, au haut des cieux! Te voilà!... Qu'en ce jour, ô prince de l'année ! La terre, de ton œil, par-tout environnée,

* Pausanias.

**Plut. quæst. gr. *** Oppidum Rhodi.

Adore

Adore de ton char le cours triomphateur,

Et, pleine de tes dons, chante son bienfaiteur!
Oh! tu méritais bien ce pur tribut d'hommages',
Que te paya long-temps la sagesse des mages;

Eux qui, près de l'Hydaspe, en longs habits de lin
Attendaient ton réveil l'encensoir à la main,
Et, saluant en choeur ta clarté paternelle,

Chantaient: Gloire au Très-haut! sa course est éternelle.
Qu'il est beau, ton destin! présent à tous les lieux,
Soleil! tu remplis seul l'immensité des cieux.
De l'aurore au midi, du couchant jusqu'à l'ourse,
Tu pousses tes exploits; rien ne borne ta course.
Que dis-je ? eh! ton pouvoir est bien plus grand encor,
Dieu des airs! tu régis l'harmonieux accord
De la céleste armée, au sein du vide errante.
C'est toi qui l'y suspends : ta force pénétrante
L'écarte, et tour-à-tour la ramenant vers toi,
En contraint tous les corps à t'escorter en roi.
Tu les enrichis tous: mais la terre jalouse
Etale tes bienfaits en orgueilleuse épouse.
Jardins parés de fleurs et prodigues d'encens,
Humides prés, vêtus de gazons verdissans,
Vastes forêts, vergers où Pomone respire;
Plaines, qui de Cérès forment le riche empire;
Côteaux chers à Bacchus, tout germe à ta chaleur;
Ta flamme leur départ la vie et la couleur,
Tandis que de leurs flancs une mort éternelle
Glacerait, sans tes feux, la vigueur maternelle.

Pour toi, rien ne ternit ton antique splendeur;
Tu ne vieillis jamais. Non, soleil, ton ardeur,
Du temps, qui détruit tout, n'a point senti l'atteinte;

Cent trônes renversés pleurent leur gloire éteinte.
Là, tu vis dans la flamme Ilion s'engloutir;
Ici, gît au tombeau le cadavre de Tyr;

La Rome des Césars a passé comme une ombre;
Les peuples et les jours s'écouleront sans nombre
Toi seul, au haut des airs, victorieux du temps,
Tu contemples en paix ses débris éclatans.
Tes temples sont tombés, et le dieu vit encore.
Ce colosse n'est plus, qui, du fils de l'Aurore,
Ou plutôt de toi-même, emblème ingénieux,
Rendait à ton aspect des sons harmonieux:
Mais tu brilles toujours sur cette île ébranlée,
Sur Rhode, où se brisa ta statue écroulée *.

*ROUCHER, Poème des Mois.

CHAPITRE II.

Suite des Fêtes de l'Été, ou du Soleil, considéré dans son plus haut degré d'énergie, et dans son exaltation.

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FÊTE DE JUPITER OLYMPIEN1.

ON célèbre des jeux dans l’Élide 2.

Il en est d'autres que l'on célèbre à Athènes, dans la Macédoine, à Smyrne, à Alexandrie, chez les Nicéens 5.

Barthelemy, et plusieurs autres écrivains, ont retracé la pompe de ces jeux. Je rassemblerai les critiques publiées par les plus sages des anciens et des modernes, dont ces brillans spectacles ont fait sourire l'imagination, mais n'ont pu séduire la raison.

Les poètes dûrent les chanter, et les philosophes les proscrire.

Plutarque raconte que, de son temps, les

Olympia.

• Poetæ passim.

3 Scol. Thucyd. 1. 1. Pindar. olymp. od. vii. Pythag. od. ix. Inscript. veter. Eusthat. in Dionys.

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