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instituées. En effet, depuis la publication du premier volume, les courses de Chantilly ont pris une extension telle que ce bel hippodrome deviendra bientôt le Newmarket de France, et le prix du Jockey-Club sera le Derby Français.

A Nantes, l'autorité locale vient d'établir des courses départementales, et le Gouvernement s'est empressé d'allouer des fonds pour deux autres prix.

L'élan s'est aussi communiqué au nord de la France: pour la première fois, Boulogne-surMer a vu des courses régulières qui, avec le temps, prendront une haute importance; car jamais position n'a été plus favorable à ce noble exercice, tant par sa proximité de l'Angleterre, que par le climat des contrées environnantes, si propres à l'élève des chevaux de courses. Il serait bien à désirer que le Gouvernement voulût seconder les vues des fondateurs. Angers, suivant l'exemple de Nantes, vient aussi d'allouer des fonds pour des courses.

Des amateurs éclairés cherchent dans ce moment à en instituer dans les belles prairies de Coupière, près de Gif.

On verra qu'il y a eu aussi des courses à Moulins, département de l'Allier, ces deux dernières années. Ces courses ont été établies par quelques amateurs distingués qui, animés par des vues patriotiques, ont fondé des prix entre eux. Espérons qu'ils trouveront beaucoup d'imitateurs.

Comme on le voit, l'essor va toujours croissant en France; cependant, il faut le dire, c'est avec étonnement qu'on voit le Midi rester stationnaire au milieu de cet élan général! On se demande comment il se fait qu'à Bordeaux, par exemple, cette ville si riche, une société ne se soit pas formée à l'instar de celle de Paris. Quel puissant véhicule pour l'élève des chevaux dans le Midi, que l'institution d'une société hyppique Bordelaise! Nul doute que d'ici à peu ce vœu que nous formons ne soit réalisé.

Mais, il ne faut pas se le dissimuler, pour que cette branche d'industrie nationale atteigne le point où elle peut parvenir, il faut que les éleyeurs Français changent enfin les modes vicieux qu'ils ont suivis jusqu'à ce jour; il faut qu'ils adoptent entièrement les méthodes Anglaises pour l'élève des chevaux de courses. Il faut sur

tout que chacun se persuade que le point le plus important, après le régime auquel les chevaux doivent être soumis, consiste dans le choix des terrains d'entraînement et dans celui des courses. La première, et même la seule condition de succès, exige qu'on exerce et qu'on fasse courir les chevaux sur un terrain entièrement gazonné, tels que ceux de Newmarket et Doncaster; autrement ils n'arriveront jamais au perfectionnement des races, et ils n'essuieront que des déboires et des pertes.

Après bien des explorations dans les environs de Paris, il est reconnu qu'aucune localité ne présente plus d'avantages que celle du parc de Maisons pour les courses de chevaux, sur cette belle zône de prairies. Il ne faudra pas des travaux bien considérables pour atteindre la perfection, puisque le propriétaire actuel se propose d'y faire construire des training-stables, et de ne rien épargner pour le nivellement du terrain.

Le Gouvernement, il faut s'empresser de le reconnaître, seconde autant qu'il est en lui ce goût devenu presque général; la valeur des prix Royaux de 5,000 francs et de 6,000 fr.,

celle du grand prix de 12,000 francs, est bien capable d'exciter l'émulation. Peut-être auraitil'été bon de créer un prix Royal de plus pour Limoges. Au reste, ce qu'il serait certainement important de multiplier beaucoup, ce serait les prix de trois ans qui devraient se diviser d'abord par sexe, et puis ensuite se résumer en un prix principal. On ne peut douter que le Gouvernement ne donnât par là un puissant moyen d'encouragement, en offrant aux éleveurs des chances plus rapprochées et plus nombreuses,

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