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de taille de grande dimension incorporées dans le couronnement et dont la partie postérieure mesurant au moins 1m2,70 transmet les pressions aux maçonneries en arrière à raison de 10 kg. par cm3 environ.

Le peu d'importance de cet effort de butée relativement aux dimensions des maçonneries intéressées a permis d'établir les massifs en arrière des feuillures sans sujétions particulières. Ceux de ces massifs qui sont continués par les bajoyers dans la direction même de l'effort de butée présentent une résistance pratiquement indéfinie; seuls ceux qui forment du côté Sud, à l'Est de la porte Ouest et à l'Ouest de la porte Est, les angles des murs en retour du sas sont exposés à un moment de renversement auquel le poids qu'ils doivent à leur épaisseur de 7 mètres leur permet de résister, sans qu'il puisse se développer d'efforts de traction dans leur section de base à la cote (-2,65).

Enclaves des portes. - Lorsqu'on démasque un pertuis fermé par des portes roulantes, celles-ci doivent s'effacer dans un logement qui leur est ménagé sur le prolongement de la voie de roulement; si les portes sont disposées comme à l'écluse Bellot-Tancarville pour fermer indifféremment dans un sens ou dans l'autre au moyen d'un déplacement très faible des galets sur les rails, l'enclave devient une sorte de cuve allongée en maçonnerie formée par la fondation de la voie de roulement prolongée et par des murs de soutènement qui en limitent l'emprise. Comme le jeu conservé entre les fourrures et leurs feuillures d'appui, qui se trouvent à l'origine de l'enclave du côté du pertuis, ne peut être que peu important, la porte rentre dans cette enclave un peu comme un piston dans un cylindre et il est indispensable que des mesures soient prévues pour que le volume d'eau déplacé par le vantail puisse s'écouler hors de l'enclave pendant la manœuvre d'ouverture et y rentrer pendant la manœuvre de fermeture.

A l'écluse Bellot-Tancarville l'écoulement de l'eau se fait, d'une part par la rigole centrale dont la présence a été signalée dans la chambre des portes et qui se prolonge sur toute la longueur de l'enclave, ainsi que par l'espace qui demeure libre entre le dessous

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1912-IV.

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des portes et le radier, d'autre part par le jeu très faible conservé entre les fourrures et les feuillures. Toutefois, comme ces sections ne permettaient pas d'écouler l'eau avec une rapidité suffisante et que la rigole inférieure et la chambre des portes elle-même pouvaient être susceptibles de s'envaser, on a réservé dans la paroi qui sépare chacune des enclaves du sas un aqueduc fermé par une vanne levante. En ouvrant celle-ci on double sensiblement la surface d'écoulement offerte à l'eau et on abrège les manoeuvres des portes. Le même résultat a été atteint d'une manière plus complète encore pour certaines positions du vantail en donnant à l'enclave un supplément de largeur de 2 en dehors de la partie voisine du pertuis où se fait le portage des fourrures. Dans ces conditions les sections décrites précédemment servent seules à l'écoulement de l'eau tant que les fourrures défilent sur toute leur hauteur dans la partie rétrécie, mais lorsqu'elles se trouvent au droit des parties élargies, l'eau s'écoule librement sans apporter de résistance au déplacement de la porte.

Ce supplément de largeur a été donné à l'enclave également dans l'intention de se procurer l'emplacement nécessaire pour un montage à sec facile des portes à leur place définitive pendant la construction, et pour l'utilisation ultérieure de l'enclave pour l'entretien et les réparations des vantaux en évitant d'avoir à faire passer ceux-ci dans une des formes de radoub du port. On a pour cela prévu la possibilité de transformer les enclaves elles-mêmes en formes de radoub.

Transformation des enclaves en formes de radoub. - Cette transformation est réalisée par l'emploi d'un système spécial de fermeture du pertuis par lequel l'enclave ouvre sur l'écluse: ce système consiste dans un panneau (voir figures 2 et 2is) qui vient fermer toute la chambre de roulement des portes en dessous du haut radier, en pénétrant dans une rainure ménagée pour lui au pied même du bajoyer. Sur le dessus du panneau qui porte une fourrure en bois de chêne vient se placer un caisson batardeau construit spécialement en même temps que les portes, mais qui est utilisable pour les travaux de réparations des divers murs de quai; il présente

des paillets d'étanchéité sur ses deux montants latéraux et sur sa partie basse qui vient reposer sur le panneau inférieur de roulement des vantaux.

En service courant, la continuité des rails est rétablie au-dessus de la rainure par deux tronçons à section renforcée mobiles autour d'un axe horizontal placé du côté de l'enclave et la continuité des seuils de butée est assurée par des bouchons en bronze posés sur des sièges scellés dans le granit.

Ces engins de fermeture, qui ont servi pendant l'exécution des travaux pour démolir le batardeau provisoire en maçonnerie qui formait le pertuis de l'enclave, peuvent se mettre en place en faisant relever par des scaphandriers, après un nettoyage complet de la rainure, les deux tronçons mobiles des rails et en enlevant les deux bouchons en bronze qui sont munis d'anneaux : le panneau inférieur peut être alors descendu, puis on fait reposer sur lui le caisson batardeau qui flotte au moyen de caisses à air que l'on remplit pour le couler.

L'application de ce caisson contre les maçonneries, qui doit être réalisée définitivement par la pression de l'eau, peut être préparée pour faciliter l'épuisement par le moyen d'organeaux scellés exprès dans le radier de l'enclave. Une fois le tout en place, on épuise pour faire prendre le caisson: la principale précaution à prendre pour réaliser cette opération avec succès, sans avoir à employer au début de l'épuisement des pompes trop puissantes, est de soigner l'étanchéité du joint qui sépare le panneau inférieur du caisson batardeau.

En vue de faciliter l'entretien de l'épuisement de l'enclave une fois asséchée ainsi que l'exécution des travaux que l'on pourrait avoir à y poursuivre, une rigole latérale branchée sur le bout de la rigole centrale conduit l'eau à un puisard dans lequel peut aspirer une pompe centrifuge, pour laquelle un logement et une tuyauterie spéciale ont été préparés dans un puits ménagé dans le bajoyer de l'enclave au-dessus du puisard dont il est séparé par un diaphragme en béton. Cette pompe peut être commandée au moyen d'une courroie par une locomobile.

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NOTA.

porte

Fig. 2. Caisson-batardeau. Panneau inférieur.

Le panneau a été supposé mis en place devant l'enclave de la tête Ouest.

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Fig. 2bis.

Panneau de fermeture de la partie inférieure du pertuis de l'enclave des portes.

80 22040 400

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