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Fig. 3.

- Digue mixte de 30 à 40 mètres de hauteur (Type proposé par le Traducteur). Enrochements par couches inclinées vers l'intérieur de la digue.

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danger des digues en terre d'une hauteur de 40 m., ce qui paraît imprudent sans murs de soutènement au pied amont et aval.

Finalement nous préconisons pour les digues en terre d'une hauteur dépassant 20 m. le profil représenté par la figure 3 page 79.

90 Les digues d'enrochements ne sont pas encore répandues en France, mais on a réalisé dans les Pyrénées des digues dont le principe est au fond le même. Nous voulons parler des digues de Orédon, d'Aubert, etc... Ces ouvrages sont constitués par un massif de remblai non étanche exécuté au moyen d'un courant d'eau. Contre ce massif, vient s'appuyer un revêtement étanche qui est exécuté dans les types les plus récents, en béton armé avec un drainage sous-jacent également en béton armé. Un mur de garde évidé est établi en arrière de ce revêtement, il sert à recueillir les eaux du drainage, en même temps il sert de galerie de visite et d'inspection.

10° Ce type de digue d'enrochements pourrait être précieux dans les bassins prévus pour l'utilisation des marées. Les digues fermant ces bassins supporteraient la pression de l'eau alternativement sous les deux talus. Il serait donc impossible de prévoir une courbure résistant à cette pression dans l'autre sens. Des digues d'enrochements de grandes masses devraient être prévues dans ce cas avec un double revêtement étanche sur les deux faces. Ces digues permettraient de simplifier aussi les épuisements nécessaires.

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La digue de la Badana fait partie du groupe des cinq grandes digues du Gorzente parmi lesquelles trois sont destinées à l'alimentation hydraulique de Gênes et 'subsidiairement à la force motrice et les trois autres à compenser les débits minima du Gorzente; l'une de ces dernières en construction s'élève à 720 m. au-dessus du niveau de la mer et constitue un lac de 4.500.000 mètres cubes pour un bassin versant de 4 km2 8, avec

le régime des pluies abondantes qui tombent comme dans la majeure partie de l'Italie en raison de 2 m. à 2 m. 50 de hauteur annuellement. Pendant une pluie exceptionnelle, on mesura à la surface d'une des trois autres digues un débit de 12 m3 9 à la seconde par km2 de bassin versant, lequel est de 9 km2 et qui est tout dénudé, ce qui produit un flot extrêmement rapide à la suite des pluies.

La digue a une longueur en crête de 215 m., la hauteur de la retenue est de 48 m. 90, y compris une revanche de 1 m. 50, au total, en tenant compte des fondations, la hauteur au-dessus du plan de pose est de 56 m., c'est donc la plus haute digue construite en Italie. Les fondations reposent sur le roc serpentin compact. Le volume total de la maçonnerie est de 100.000 m3.

La digue est tracée suivant un arc, mais elle est pourtant calculée comme si elle devait résister seulement par son propre poids, c'est pourquoi elle est dite à sections « a gravita ».

Le profil représenté par la figure 5 de la planche 1, rappelle encore la tradition des anciennes digues du Gorzente, son profil pourrait être considéré comme un peu ancien, mais du reste, nous déclarons immédiatement qu'il a fait ses meilleures preuves. La face amont a une inclinaison de 30 %, ce qui est exagéré si on la compare à l'inclinaison des digues modernes qui sont généralement verticales ou inclinées au plus à 10 %. Du côté aval, l'inclinaison atteint 100% au pied, elle ne répond pas aux recommandations de M. Maurice Lévy, lesquelles sont généralement admises par les techniciens, en cela la digue de Brasimone, qui est décrite plus loin, est la première application qui en a été faite en Italie et celle de Tirso qui sera incessamment construite à Fortore et qui sera haute de 75 m. laquelle est actuellement à l'étude, toutes deux seront conformes à ce principe et en constitueront les plus importantes applications.

Dans le profil de la digue de la Badana (fig. 5), on ne constate pas sur les joints de la maçonnerie à la face amont, quand celleci est en charge, un effort suffisant pour contre-balancer les sous-pressions éventuelles, en outre, la partie la plus basse de Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1920-I.

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la face aval a une inclinaison de 1 p. 1, soit avec la verticale une inclinaison de 45°, tandis que M. Guillemin, et ensuite M. Maurice Lévy, recommandent que cette inclinaison soit aussi faible que possible.

Quoi qu'il en soit de ces considérations théoriques et malgré que la pression verticale maxima soit sur les joints de 6 kg. 09 par cm2 d'après les théories de Méry et de 12 kg. 18, si on la calcule d'après la méthode de Maurice Lévy, la digue de la Badana se trouve dans des conditions analogues aux autres digues du Gorzente qui ont donné les résultats les meilleurs. Je veux parler de la digue de Lavezze, haute de 37m, avec une pression verticale de 7 kg. 35 ou de 11 kg. 54 en tête d'après les méthodes de Maurice Lévy; et de celle de Lagolungo, haute de 45 m. avec une pression verticale de 5 kg. 17 et de 10 kg. 34 (M. Lévy) et de celle de Lavagnina, haute de 17 m. avec une pression verticale de 9 kg. 40 et de 14 kg. par cm2 (Maurice Lévy). Ces digues, nous le répétons, ont donné d'excellents résultats et il n'y a aucun motif de doute qu'il n'en soit de même de la digue de la Badana, étant donné surtout les excellents mortiers qui ont été employés dans l'exécution de la maçonnerie et les grands soins qui ont été apportés à son exécution.

Cette maçonnerie est constituée par de gros blocs de pierre (calcaire serpentin) et par des mortiers composés d'une partie de chaux ordinaire, une partie de pouzzolane de Rome et une partie de sable; en outre, dans cette digue de la Badana, une épaisseur de 0 m. 50 en parement a été maçonnée avec un mortier de ciment à prise lente. Ce parement a été exécuté en même temps que le massif intérieur. La digue fut calculée en tenant compte du poids de la maçonnerie qui était de 2 T. 3 au mètre cube et de la pression maxima-maximorum d'après les théories de Maurice Lévy. Celle-ci reste toujours inférieure à la limite d'élasticité qui, dans le cas particulier, étant donné l'excellente qualité de la maçonnerie, fut fixée à 15 kg. par cm2.

L'exécution des travaux, en raison des fortes gelées de cette région de Gorzente, dura environ quarante mois divisés en six

périodes estivales de 1908 à 1913; cette longue durée fut due à la courte saison pendant laquelle les maçonneries peuvent être exécutées dans les hautes régions de l'Italie et à la difficulté qu'on éprouve à loger des travailleurs dans ce pays du Gorzente. Pour activer les travaux on dut aménager des logements spéciaux et établir un funiculaire d'une longueur de 4 km. 1/2 pour le transport des matériaux, du mortier et des vivres pour le personnel.

La dépense s'éleva à 2.323.764 lires, soit à 23 lires 23 par m3 de la digue et à 0 lire 49 par m3 d'eau emmagasiné en une seule fois dans le réservoir.

Le projet fut étudié par les ingénieurs Reggio et Finocchietti et les travaux furent exécutés sous la direction des ingénieurs Finocchietti et Oliva, ils donnèrent toute satisfaction à la Société de l'aqueduc du Ferrari-Galliera qui construisit encore une autre digue sur le Gorzente.

Décharges par siphons de pied.

Une particularité de la digue de la Badana consiste dans l'addition d'une décharge par siphons du type Gregotti au lieu d'un déversoir de superficie ordinaire. Ce système de siphons automatiques (1) fut déjà appliqué pour la digue de Lagolungo et ensuite en 1906, pour la digue de la Cenischia (voir la fig. 6, pl. 1).

Étant donné l'étroitesse des vallées barrées par ces deux digues et ces pluies exceptionnelles qui tombent dans leurs bassins versants, il se produit un flot de 12 m3 9 à la seconde par km2, la construction d'une décharge ordinaire par déversoir, aurait exigé une dépense assez élevée.

En outre, on aurait dû tolérer une forte épaisseur de la lame

(1) Le système de décharge par siphons a été employé pour la première fois à la digue de Mittersheim sur le canal de houillères de la Sarre. Une autre application plus importante en a été faite, vers 1902, à la digue du Bourdon, construite pour le canal de Briare. [NOTE DU TRADUCTEUR.]

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