Page images
PDF
EPUB

fallu imposer aux navires de longues attentes en rade de l'Estaque, entraînant de lourdes surestaries, aussi préjudiciables au commerce qu'à la rotation du matériel.

Or, l'activité de Marseille ne pourra que s'intensifier, en raison de circonstances multiples achèvement du canal de Marseille au Rhône, qui favorisera le développement du trafic fluvial, aménagement du Rhône au point de vue de la navigation et de la force motrice qui déterminera l'extension des industries dans la vallée du fleuve, essor commercial et industriel résultant d'une meilleure utilisation de nos ressources coloniales, de rapports plus étendus avec les peuples orientaux. On a ainsi pu évaluer que le tonnage de Marseille s'élèverait dans un bref délai à 12 millions de tonnes, et vers 1930, à 15 ou 18 millions de tonnes.

Les décrets des 11 juillet 1908, 24 février 1913, 28 mars 1916, 15 mai 1917, avaient prévu de nombreuses extensions et améliorations aux ouvrages existants, ou déjà entrepris. Surtout, on avait envisagé la construction, en prolongement du bassin de la Madrague, d'un bassin dit Mirabeau.

Cet ouvrage, dont l'avant-projet date de mai 1913, a été prévu pour la réception des paquebots de 300 mètres de longueur et 12 mètres de tirant d'eau. Il comportera un quai de rive de 130 mètres, deux quais mesurant chacun 350 mètres, de part et d'autre d'un môle oblique dit môle H.

Une traverse, presque perpendiculaire au quai de rive, dite «< traverse Mirabeau », présentant une coupure pour la navigation de 150 mètres de longueur, limitera le bassin vers l'Estaque.

Le nouveau bassin se complétera par un avant-port, qu'abritera le prolongement de la jetée du large sur 500 mètres. Un terre-plein sera édifié entre cet avant-port et le canal du Rhône, pour recevoir une grande gare de triage.

Trois ponts tournants relieront le bassin aux dépôts de Mourepiane, en franchissant le canal, et un autre ouvrage rattachera les deux tronçons de la traverse de la Pinède.

Le bassin projeté doit couvrir 63,06 hectares d'eau. Il mettra à la disposition de l'armement 3.760 mètres de quais nouveaux, avec 13 mètres de tirant d'eau, et 2.140 mètres de murs avec 9 mètres de tirant d'eau, le long du canal de Marseille au Rhône. L'ouvrage pourrait recevoir simultanément 10 navires de 300 mètres, ou 21 de 150 mètres, accostant à quai, cependant que le canal pourrait admettre 15 bateaux de 130 à 150 mètres. Enfin, le commerce disposera de 38,70 hectares de terre-pleins.

La dépense a été estimée à 123 millions, non compris l'outillage des quais et de la gare projetée.

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][ocr errors][merged small][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][ocr errors][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]
[merged small][ocr errors][merged small]

C, bassin de carénage; N, bassin National; a, avant port nord;

(anciennement de la Madrague): transbordeur;t, traverse Mirabeau.

[ocr errors]
[ocr errors]

[ocr errors]

G, bassin de la gare maritime; - J, bassin de la Joliette; - L, bassin du P, bassin de la Pinède; - V. Port- Vieux; W, bassin du Président-Wilson a2, avant-port sud; b, parc à bestiaux; -f, fort Saint Jean;

[ocr errors]

Canal de Marseille an Rhône: B1, bassins de stationnement; Mourepiane.

[ocr errors]

P, pont à

B1, bassin de remisage; - d, digues extérieures du canal;

m, abri de

[graphic]
[ocr errors]
[ocr errors]
[ocr errors]

Fig. 3.

- Carte montrant le tracé du canal de Marseille au Rhône et les futures annexes du port de Marseille ( Port-de-Bouc et Caronte).

[graphic][subsumed][subsumed][subsumed][merged small][merged small][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed][subsumed]
[merged small][ocr errors]

Plan d'aménagement de l'étang de Caronte, entre Port-de-Bouc et Martigues.

[ocr errors]

A, usine Kuhlmann; B, terrains appartenant aux Etablissements Kuhlmann; C, Société des Cuivres Grammont; Trafic maritime; - E, Huileries de Roubaix et d'Odessa; F, Société des Grands Travaux de Marseille; G, Société la Beaumontoise (produits chimiques).

[ocr errors]

D, Compagnie de

La Chambre de Commerce de Marseille demanda, en échange des sacrifices consentis par elle, tant pour ces travaux d'extension du port, que pour ceux du canal de Marseille au Rhône, à étendre la zone d'application des taxes qui lui étaient attribuées, à Port-deBouc et à l'étang de Berre et à affecter à l'accomplissement de ses nouvelles obligations l'ensemble des produits des péages à percevoir, tant à Marseille qu'à Port-de-Bouc et dans l'étang de Berre. L'accroissement de capacité procuré par l'ouverture du bassin de la Madrague et celle, plus lointaine, du bassin Mirabeau, ne saurait fournir au grand port méditerranéen les moyens d'action qui lui seront indispensables dans un avenir prochain. Déjà le trafic des marchandises par mètre linéaire de quai excède 600 tonnes par an; le bassin en voie d'exécution devra être employé pour décongestionner la Joliette, où les paquebots sont obligés d'accoster en pointe et de débarquer leur cargaison sur des allèges, ce qui multiplie les manutentions et les dépenses. En outre, de nombreuses Compagnies qui desservent régulièrement Marseille, n'ont pu obtenir des places à quai permanentes, et il faudra bien finir par leur donner satisfaction.

L'extension du port vers l'est n'est pas praticable; vers l'ouest, elle est incommode; vers le sud, également; il reste donc à se diriger vers l'étang de Berre et ses annexes (Bolmon et Caronte). C'est l'étang de Caronte, entre Port-de-Bouc et Martigues, traversé par le canal de Marseille au Rhône et bien desservi par la ligne de Miramas à Marseille par l'Estaque, déjà en partie occupé par de grandes Sociétés industrielles (Saint-Gobain, Kuhlmann, Chantiers de Provence, etc.), qu'on aménagera en premier lieu. Puis, on pourra s'étendre dans l'étang de Bolmon, et enfin dans l'étang de Berre, vaste nappe d'eau de 16.000 hectares, avec des fonds de 9 mètres, abritée par les collines de la Nerthe.

Le Journal officiel du 26 octobre 1919 a publié la loi qui consacre définitivement la mise en œuvre du bassin Mirabeau et les conditions d'aménagement de l'étang de Caronte, conformément aux indications données en détail par M. Pawlowski.

Il paraît très désirable d'établir un port à minerais, à Caronte. Il n'existe pas, sur nos côtes, de port à minerais spécialisé et outillé pour des manutentions rapides et des stockages prolongés. Un tel établissement doit comporter: 1° des appareils flottants de déchargement et de chargement pour les opérations entre navires de mer et chalands; 2° un outillage pour le débarquement, la mise en stock, la reprise et le chargement sur wagons et bateaux; 3° un parc de stockage.

« PreviousContinue »