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On aborde alors l'examen du caniveau. On lui donne en général une largeur de 1 mètre; il est complètement défini par sa défense d, différence de niveau entre la crête et le fond, ou, ce qui revient au même, pente transversale moyenne.

Avec les largeurs de trottoir en usage à Paris, pour que le caniveau de pente longitudinale j reste, sous la pluie, franchissable aisément, sur le tiers de son parcours, par un piéton, la S où S est la surface 9 108

défense doit être telle que d2 √j> cle

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totale de chaussée que draine le caniveau considéré et où la constante a les valeurs indiquées au § 31. D'où une limite inférieure pour d.

On trouve une limite supérieure en considérant, comme il est dit pour les versants, la déformation d'un véhicule. On montre alors que, tant que la défense reste inférieure aux valeurs indiquées par M. l'Ingénieur en Chef ALLARD, savoir :

0,072 pierre et empierrement,

d 0,060 bois,

0,048 asphalte,

le caniveau peut être accolé directement au versant. La défense peut atteindre au plus

0,090 pierre et empierrement,
0,075 bois,

0,060 asphalte,

à la condition (§ 34) d'interposer entre le caniveau et le versant (de pente transversale p) une zone de 1 mètre de largeur et de pente transversale d+2p. D'une façon générale, c'est seule

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ment dans les chaussées dont la largeur L est supérieure à 12 mètres que la défense surpassera les valeurs indiquées par M. ALLARD.

38. Profil en travers courant d'une chaussée urbaine. Le profil transversal généralement applicable aux chaussées urbaines comportera donc des versants plans et sera défini comme il suit, en laissant de côté les chaussées étroites (largeur

L< 4 mètres) pour lesquelles la forme du profil a peu d'intérêt. Pour les chaussées moyennes (4 mètres < L < 12 mètres), qui sont de beaucoup les plus fréquentes, le profil sera constitué par deux caniveaux à profil courbe, de défense d, raccordés

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Fig. 29. Profil en travers d'une chaussée moyenne.

eux-mêmes entre eux par une zone centrale courbe de 2 mètres (ou 3 mètres) de largeur et dont la fléchette fo égalera, en

mètres (ou3)

Pour une chaussée large (L > 12 mètres) le profil sera le même, sauf que le caniveau sera suivi d'un raccordement courbe de 1 mètre de largeur, dont l'ordonnée extrême, en mètres, égalera 4d +2p.

3

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La valeur de d est choisie entre les limites indiquées au paragraphe précédent; en outre p

=

VP-j2
· j2 tant que j < 0,94 Po

(ou, si j > 0,94 Po, est la pente de la tangente extrême au profil de sécurité).

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39. Applications.

:

Ce profil est appliqué à Paris depuis la Note précitée du 21 juillet 1915. Parmi les chaussées actuellement dotées du profil à versants plans, on citera le Cours de Vincennes (chaussée centrale, pierre) et l'Avenue des Champs Elysées (bois) qui sont les plus larges de la capitale, ainsi que l'Avenue de Messine (pierre et bois), le Boulevard des Invalides (entre les rues de Grenelle et de Babylone, pierre), la rue de Grenelle (entre la rue de Constantine et le Boulevard de La Tour-Maubourg et entre le carrefour de la CroixRouge et le Boulevard Raspail, asphalte), la rue de Courcelles (bois et pierre), la rue de Moscou (asphalte), etc...

N° 23

NOTE

SUR

L'UTILISATION DES OUVRIERS BLESSÉS OU RÉFORMÉS

DANS LES ATELIERS CANTONNIERS

PAR LE TRAVAIL EN ÉQUIPE ET LE PAIEMENT A LA TACHE

PAR

M. DUPERRIER,

Ingénieur en Chef des Ponts et Chaussées.

Le contingent important (382 hommes) de cantonniers mobilisés dans les services fusionnés d'Eure-et-Loir a obligé les ingénieurs et sous-ingénieurs de ce département à porter dès le début de l'automne 1915 leur attention sur les moyens les plus efficaces de réemployer dans les ateliers d'entretien des routes et chemins vicinaux les cantonniers et ouvriers auxiliaires blessés ou réformés au cours des opérations de guerre.

Après quelques essais et recherches il a paru possible d'utiliser, moyennant certains dispositifs, un nombre de ces blessés ou réformés sensiblement plus élevé qu'il ne semble au premier examen, le cantonnier devant en principe posséder les aptitudes et la vigueur d'un ouvrier moyen et être capable d'effectuer dans son canton les travaux de toute nature du petit entretien.

Les épreuves, poursuivies pendant l'hiver sur plusieurs réformés de diverses catégories (genou ankylosé, bras droit amputé, pieds déformés, impotence des jambes, surdité, cécité

partielle, faiblesse générale, bronchite bacillaire) donnent des résultats encourageants.

Ces résultats sont dus d'une part à la rééducation des cantonniers réformés qui est d'une façon générale plus rapide qu'elle n'apparaissait avant l'épreuve, - et d'autre part à l'incorporation de ces réformés dans, des ateliers travaillant en équipe à des travaux liquidés d'après la tâche effectuée.

En ce qui concerne la rééducation des ouvriers blessés, les ateliers vicinaux d'Eure-et-Loir comprennent depuis longtemps, par suite de la pénurie croissante de main-d'œuvre, des ouvriers d'aptitude physique restreinte chez lesquels l'ingéniosité a suppléé, pour le grand nombre des travaux habituels, au défaut de moyens.

C'est ainsi qu'un ouvrier dont les jambes étaient trop faibles pour supporter la marche s'est aménagé un tricycle mû par les mains à la façon des jouets d'enfants avec lequel il gagne son chantier plus vite que ses camarades, qu'un autre dont l'avant-bras était ankylosé s'est fabriqué des outils à mancheron spécial, etc.

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Sur ces précédents les quelques réformés revenus au début de l'automne 1915, qui étaient hésitants sur la possibilité pour eux de reprendre le métier de cantonnier, se sont mis courageusement à l'ouvrage sur notre insistance, et ont pu réussir à augmenter peu à peu leur production dans les travaux qui leur étaient les plus faciles, puis passer de la manœuvre des outils simples à celle des outils moins maniables pour leur infirmité. L'ouvrier ankylosé du genou peut faire, après trois mois de service, tous les travaux qui n'exigent pas que l'homme se courbe fortement et il remédie à son infirmité par l'emploi d'outils à long manche L'ouvrier devenu presque incapable de tout travail à la suite de méningite cérébro-spinale a été soutenu dans l'exécution de petits travaux de façonnage, tonte des haies, ragréages au rabot et au balai, etc... en évitant de le laisser stationner sur la terre meuble sur laquelle il fatiguait très vite. Les réformés pour mauvaise dentition et gastralgie ont repris en quelques semaines un rendement satis

Ann. des P. et Ch. MÉMOIRES, 1916 IV

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