Page images
PDF
EPUB

précédentes. En présence des résultats obtenus, il nous a paru nécessaire de vérifier si ceux-ci seraient de même ordre avec la chaux d'une autre provenance. Nous avons, en conséquence, renouvelé nos essais avec de la chaux provenant des usines de Saint-Astier (Dordogne). Ces essais n'ont porté, il est vrai, que sur des mortiers d'un an, avec sable et argile des carrières; mais il n'est pas douteux que des expériences plus complètes fourniraient des résultats analogues à ceux donnés par la chaux des usines de Lafarge.

Les règles adoptées dans les expériences précédentes ont été suivies pour ces essais complémentaires. Les résultats obtenus sont représentés par les graphiques de la figure 7, planche 12. Au moment de leur rupture, toutes les éprouvettes étaient intactes et à arêtes parfaitement vives.

Ces expériences ont été faites entre le 9 mai 1910 et le 9 mai 1911.

Les essais de chaux pure ont donné les résultats suivants :

[blocks in formation]

Les résultats trouvés confirment entièrement ceux donnés par la chaux de Lafarge. Comme dans les expériences de mortiers avec cette dernière chaux, l'influence de l'argile, faible dans les mortiers de fabrication récente lorsque la proportion ne dépasse pas 10%, est nettement accusée, dans un sens avantageux, lorsque les mortiers atteignent un an de fabrication avec une proportion d'argile allant jusqu'à 20 %.

Ann. des P. et Ch., Mémoires, 1916-VI.

18

CONCLUSIONS

La conclusion logique à tirer des résultats des expériences qui précèdent serait que le lavage des sables peut être moins parfait qu'on ne l'exige généralement. Une économie assez notable pourrait être réalisée.

En cette matière, il ne peut pas être établi, cela se conçoit, de règle bien fixe. Dans chaque cas, l'emploi d'un sable, s'il n'est pas parfaitement propre, doit être précédé d'expériences aussi prolongées que le permettent les circonstances. Et si ces expériences donnent, au début, des résultats satisfaisants, on peut en conclure, croyons-nous, que pour les mortiers employés dans l'eau douce, ils le resteront toujours. C'est dans les mortiers de fabrication récente, en effet, que la présence de l'argile exerce le plus son influence fâcheuse.

Angoulême, le 18 mars 1916,

N° 36 bis

INFLUENCE DE L'ARGILE

L'AR

SUR LA RÉSISTANCE DES BÉTONS DE CIMENT

NOTE DU LABORATOIRE

de l'École nationale des Ponts et Chaussées.

Le Laboratoire de l'École Nationale des Ponts et Chaussées a effectué en 1905 quelques essais sur des dalles pour se rendre compte de l'influence de l'introduction d'argile dans un béton de ciment.

Cette argile avait été ajoutée en poudre dans le mélange, lors de la confection du béton. La quantité ajoutée, mesurée à l'état de poudre desséchée, était environ 15 % du volume du sable.

L'addition d'argile dans le béton a rendu celui-ci plus liant, plus plastique que le béton sans argile au même dosage de ciment, mais a exigé une plus grande quantité d'eau pour le gâchage. Cette quantité était presque celle qu'il aurait fallu pour transformer le même béton sans argile en un coulis utilisable sans pilonnage.

Le pilonnage du béton avec argile s'effectue difficilement, la matière adhérant au pilon.

Les différentes dalles exécutées de 2,20 m. de longueur, 0,50 m. de largeur et 0,10 d'épaisseur étaient armées à la partie inférieure de 4 barres rondes d'acier doux de 10 mm. de diamètre (pourcentage 0,63). Le dosage du béton était uniformément de 300 kg. de ciment portland artificiel pour 800 litres de gravier de Seine et 400 litres de sable de Seine additionné ou non d'argile.

Après durcissement du béton pendant deux mois, ces dalles

ont été soumises à l'essai de rupture par flexion. On a mesuré des flèches pendant l'essai. La portée était de 2 mètres et la charge était appliquée en deux moitiés, chacune à 0,50 m. de l'appui et bien répartie sur la largeur de la dalle, de manière à produire un moment de flexion constant dans toute la zone s'étendant entre les moitiés de la charge et comprenant le milieu de la portée.

Dans cet essai, le béton avec addition d'argile a été trouvé un peu moins résistant que le béton ordinaire pilonné, mais surtout beaucoup plus déformable, ainsi que les chiffres du tableau suivant permettront de s'en rendre compte.

[merged small][merged small][ocr errors][merged small]

La lettre Findique le moment de

l'apparition

des

premières fissures dans le béton en tension.
Ces fissures se sont aggravées et de nouvelles se
sont produites sous l'action des charges pos-
térieures.

Observations.

[blocks in formation]

La grande plasticité que l'addition d'argile communique au

béton permet à celui-ci de couler facilement et remplir complètement tous les vides plus ou moins compliqués d'un moule, tout en conservant dans toute la masse l'homogénéité que présentait le mélange au début.

Cette homogénéité ne peut être obtenue avec le béton ordinaire coulé en grande quantité; dans celui-ci les éléments du mélange se séparent assez rapidement par ordre de grosseur.

Cette propriété du béton additionné d'argile est mise à profit pour l'édification de constructions-d'un seul bloc, telles que maisons d'habitation, par le coulage de béton fluide dans des moules appropriés.

Le laboratoire a expérimenté des éprouvettes de béton prélevées dans des fragments provenant d'une maison coulée en 1912 à Saint-Denis (Seine), d'après les procédés brevetés Harms et Small. Le dosage indiqué pour le béton était de une partie de ciment portland pour deux parties de gravier et trois parties de sable tel quel additionné d'argile (la quantité d'argile était environ le 1/15o du poids du ciment). Ce dosage correspond sensiblement à 300 kg. de ciment par mètre cube de béton. Le gâchage était fait avec un poids d'eau égal à celui du ciment. La proportion d'eau de gâchage, d'après le calcul, ressort environ à 13,4 % du poids du mélange de matières sèches.

Ce béton, dont la densité était en moyenne de 2,115, a donné comme résistance à la compression sur cubes ou prismes de 0,15 à 0,20 m. d'arête :

75 kg cm2 après 3 semaines de durcissement

et 117 kg: cm2 après 90 jours

Un béton ordinaire, sans argile au dosage de 300 kg. de ciment pour 400 litres de sable et 800 litres de gravier gâché avec une proportion d'eau de 11,2 °, coulé sans pilonnage au laboratoire en prismes à section carrée de 0,20 m. de côté et 1 mètre de longueur, avait pour densité 2,300 et a donné comme résistance à la compression 97 kg. : cm2 après 4 semaines. La résistance de ce béton aurait vraisemblablement atteint 130 à 135 kg.: cm2 après 90 jours.

« PreviousContinue »