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de largeur formant saillie de 0 m. 15 sur le nu des tympans. Les pilastres sur culées n'ont que 1 mètre de largeur.

Afin de diminuer la pression supportée par les piles et le sol des fondations et en même temps pour supprimer toute poussée contre les murs de tympans dont l'épaisseur est très faible, il a été établi sur les reins des voûtes et au-dessus des piles, entre les tympans, un groupe de trois voûtelettes d'élégissement ayant chacune 4 mètres d'ouverture et 0 m. 50 de flèche; le niveau des naissances de ces voûtelettes en arc surbaissé au 1/8, se trouve sur une même horizontale dans chacun des groupes et à une altitude telle que les sommets d'extrados de ces voûtelettes soient aussi rapprochés que possible du niveau de la chaussée; les deux piliers centraux qui supportent ces voûtelettes ont 0 m. 75 de largeur et leur partie supérieure, au droit de la retombée des voùtelettes, est constituée par une pièce prismatique en béton armé de 0,75 × 0,75 encastrée aux deux bouts dans les murs des tympans et comportant comme armature 18 barres d'acier rond de 25 mm. de diamètre reliées par des étriers en aciers ronds de 6 mm. Cette disposition a été adoptée en vue d'assurer la stabilité des piliers dans le cas où le pont serait emprunté par une ligne d'intérêt local à voie de 1 mètre; la pièce en béton armé peut résister, par sa rigidité propre, à une poussée horizontale de 8.700 kilos produite par une voûtelette sous l'action du passage de la machine du train type défini par le règlement ministériel du 29 août 1891.

Sur les culées et les demi-voùtes adjacentes, les élégissements sont constituées par deux murs parallèles aux murs de tympans et de même épaisseur que ceux-ci, laissant entr'eux des intervalles égaux de 1 m. 23 et reliés à leur partie supérieure par un dallage de 0 m. 15 d'épaisseur en béton armé calculé pour résister au passage de la machine du train type sus-indiqué.

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Les tympans sont couronnés par une plinthe en encorbelleAnn. des P. et Ch., Mémoires, 1916-V

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ment qui constitue les trottoirs. Les garde-corps sont en fer, d'un type courant; ils sont interrompus, au-dessus des pilastres qui se détachent sur les murs de tympans, par des dés en pierre de taille; aux extrémités du pont, des dés semblables terminent le garde-corps. Les tronçons de plinthe qui supportent ces dés, dont le parement extérieur présente une saillie de 0 m. 20 par rapport au garde-corps en fer, sont maintenus en encorbellement par des groupes de trois consoles qui contribuent à l'ornementation de l'ouvrage.

La largeur libre du pont entre garde-corps est de 6 m. 50, dont 5 m. 10 pour la chaussée et 0 m. 70 pour chacun des trottoirs; cette largeur de 5 m. 10 réservée à la chaussée permettra d'établir sur un côté, une voie ferrée de 1 mètre et de ménager en dehors du gabarit du matériel des lignes d'intérêt local, une largeur libre de 2 m. 60 nécessaire pour le

voiture.

passage d'une

MATÉRIAUX EMPLOYÉS ET ASPECT DU PONT

1o Pierre de taille de Vogué (Ardèche): Socle des fondations des piles. Cordon des naissances des piles et culées. Couronnement des avant et arrière-becs. Modillons, consoles, plinthes et dés.

2° Pierre de taille de Villebois (Ain) Chaines d'angles des culées.

3o Moellons piqués de Lienesse (Cher): Moellons entre modil

lons.

4° Moellons smillés de St-Martin-Belleroche (Saône-et-Loire). Bandeaux de tête et douelle des grandes voûtes, pilastres des piles et culées. Assise sous consoles à l'extrémité des culées. 5o Moellons tétués de Gilly (Saône-et-Loire). Parements des piles et des culées en contrebas du cordon des naissances.

6o Moellons assisés de choix de Génelard (Saône-et-Loire): Tympans des voûtes, murs en retour sur culées et piliers sous voûtelettes d'élégissement.

7° Moellons assisés de choix de Liénesse-Rhimbé (Cher) Rem

plissage des grandes voûtes et des piles entre les retombées des voûtes. Voûtelettes d'élégissement.

8° Moellons bruts de Gilly (Saône-et-Loire): Fondation et remplissage des piles. Remplissage des culées.

9o Béton de chaux hydraulique du Teil avec gravier et sable de la Loire Fondation des culées et remplissage des chambres de travail dans la fondation des piles.

Les bandeaux des voûtes et les pilastres des tympans en calcaire jaune de Saint-Martin-Belleroche tranchent nettement avec le nu des tympans d'une coloration gris foncé; de plus, les parements des piles et des culées formés de moellons gris clair taillés grossièrement et les couronnements des piles et des tympans en pierre de taille bouchardée, d'une teinte plus sombre, donnent à l'ensemble de l'ouvrage un aspect des plus satisfaisants bien qu'on ait recherché le plus de simplicité au point de vue de l'ornementation.

§ II. — EXÉCUTION DES TRAVAUX

FONDATIONS

Le terrain des fondations est constitué par une couche d'argile très compacte (argiles bariolées du miocène lacustre de la France) que les eaux de la Loire ont mise à nu sur la demilargeur du lit, côté rive gauche, où se porte principalement le courant; du côté de la rive droite, cette couche d'argile est recouverte de dépôts de sable et gravier de faible épaisseur.

Les travaux de fondations des piles ont été commencés en octobre 1913 en partant de la rive droite ; ces fondations exécutées au moyen de caissons foncés à l'air comprimé n'ont rien présenté de particulier, si ce n'est un déversement du deuxième caisson qui fut produit par la crue du 22 octobre alors que le fond de ce caisson ne se trouvait pas encore suffisamment encastré dans la couche d'argile; le travail a dû être interrompu à la suite de cet accident et on avait dû même enlever le sas à air

le 23 en raison de l'inclinaison inquiétante que prenait le caisson. La décrue survint assez vite et il fut possible d'entreprendre le redressement du caisson dès le 25 octobre, opération qui fut menée rapidement grâce à la puissance des engins dont disposaient les entrepreneurs.

Le fonçage du quatrième et dernier caisson était terminé le 16 décembre et les travaux de fondation des piles n'ont demandé que trois mois environ pour leur exécution complète. Le montage des piles se poursuivait à mesure de l'avancement des maçonneries de fondations avec une seule équipe composée de 4 ou 5 maçons et autant de manoeuvres et, à la date du 15 mars 1914, les 4 piles étaient achevées, non compris la pose du couronnement qui a été faite à mesure de l'approvisionnement de la pierre de taille pendant les mois de mars et avril 1914.

Les culées ont été fondées à l'air libre; d'après les dispositions du projet, ces fondations étaient constituées par un massif de béton posé à sec dans une enceinte de pieux et palplanches en sapin, et c'est de cette manière que furent entrepris fin janvier 1914, les travaux de fondations de la culée rive droite. Le battage des pieux et palplanches a été effectué avec une sonnette à vapeur, système Lacour; la dureté de l'argile sous-jacente donnait le refus bien avant d'atteindre la longueur de fiche prévue au projet, de sorte qu'à partir du moment où les fouilles entamèrent le banc d'argile, on dut maintenir l'enceinte au moyen de cadres horizontaux fortement étrésillonnés pour soutenir les parois et on poursuivit l'enfoncement des palplanches à la masse, au fur et à mesure de l'enlèvement des déblais jusqu'à la cote prévue pour les fondations. Les eaux arrivaient en abondance dans la fouille, et les épuisements ont été effectués en régie à l'aide d'une pompe centrifuge de 0,150 de diamètre actionnée par un moteur à pétrole d'une puissance de 15 HP. Le chantier pour l'ouverture de cette fouille a été interrompu plusieurs jours pendant le mois de février, par suite de petites crues successives de la Loire ; la cote de fondation (238,50) a été atteinte le 15 mars et le 18 mars, le massif de béton était achevé (cote 241,45). Les maçonneries en élévation étaient

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aussitôt commencées et poursuivies sans interruption. Pour l'exécution des fondations de la culée rive gauche où l'on rencontrait le banc d'argile à la cote (242), la suppression de l'enceinte de pieux et palplanches fut décidée et l'on a adopté les dispositions suivantes : La fouille a été ouverte à sec, avec des talus assez doux pour être à l'abri des éboulements jusqu'à la cote (243,25) de façon à se maintenir de 0,60 à 0,70 en contrehaut des eaux ordinaires de la Loire. La plateforme horizontale établie à ce niveau réservait une surlargeur de 1 mètre environ sur tout le pourtour du massif de béton à construire pour la fondation de la culée. De la cote (243,25) jusqu'à la cote (241,45), niveau du dessus du massif de fondation de la culée, les fouilles ont été exécutées avec parois verticales et, à cet effet, on avait disposé sur la plateforme un cadre horizontal en charpente de même grandeur que la plateforme; sur le pourtour de ce cadre on enfonça ensuite des lignes de palplanches de 2 mètres de longueur pour maintenir les parois; un cadre semblable avait été placé à la cote (241,45), des boisages formant étrésillons et contrefiches consolidaient le cadre supérieur et butaient solidement le cadre inférieur. En contrebas de la cote (241,45) la fouille a été pratiquée dans le banc d'argile sur une profondeur de 3 m. 15 avec les dimensions prévues pour le massif de béton; les eaux d'infiltration provenant de la couche supérieure de sable et gravier étaient peu abondantes parce qu'on avait pris la précaution d'établir un batardeau du côté de la rivière avec les déblais argileux provenant de la fouille; elles étaient recueillies dans une rigole pratiquée dans la risberme (cote 241,43) et conduites dans un petit puisard établi en dehors de la partie inférieure de la fouille. Les épuisements ont pu être assurés avec une pompe de 0,07 de diamètre qui fonctionnait par intermittences. Les fondations de cette culée, commencées le 21 mars, ont été terminées le 9 avril 1914.

CONSTRUCTION DES VOÛTES

Vers la fin d'avril on commença la pose des cintres qui com

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