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599 000 625

fort.

1 141 kgm. par tonne de poids du tablier par vent

En pratique, on n'utilise que très-rarement le grand pouvoir dans la crainte d'occasionner des avaries au tablier au moment où celui-ci vient frapper sur les butoirs.

Le tablier du pont a coûté 144 365 fr. et les appareils de manœuvre 102 124 fr.

Pont tournant du bassin n° 3, à Rochefort (Pl. 2, fig. 20). · Ce pont, construit en 1890, est décrit dans un mémoire de M. l'Ingénieur en chef CRAHAY DE FRANCHIMONT inséré dans les Annales des Ponts et Chaussées, année 1895; il couvre une passe de 18 mètres d'ouverture; la longueur totale du tablier est de 42 mètres dont 25 m. 90 pour la volée et 16 m. 10 pour la culasse; le tablier, composé de deux poutres principales à âme pleine entretoisées, présente une largeur libre de 7 mètres entre poutres, dont 5 mètres pour une double voie charretière et 2 mètres pour deux trottoirs latéraux ; il pèse 210 tonnes, y compris 48 tonnes de lest en fonte pour contrepoids de culasse; ce lest a été calculé de manière à contrebalancer une surcharge accidentelle de 50 kilos par mètre carré sur toute la surface du tablier, tenant au vent, à la neige ou à toute autre cause, plus une surcharge isolée de 2 tonnes à l'extrémité de la volée et à conserver encore une prépondérance d'une tonne du côté de la culasse.

Dans la position de fermeture, le tablier repose sur trois points d'appui respectivement situés à l'extrémité de la culasse et sur le bord des deux bajoyers de la passe; pendant la rotation, il repose sur un pivot, sur un galet de culasse et sur deux galets d'équilibre transversal.

Le pivot est en acier; il a 0 m. 25 de diamètre, ce qui correspond à une charge de 429 kilos par centimètre carré ; la crapaudine, boulonnée sous le chevêtre, est en fonte avec grain d'acier ; le graissage est obtenu au moyen d'une boîte à huile embrassant le pivot et disposée de manière que le niveau du liquide soit constamment supérieur à celui des surfaces en contact (Pl. 2, fig. 21).

La base du pivot est constituée par un cylindre de 0 m. 50 de diamètre, logé dans une boîte de même forme et reposant sur deux coins en acier à pentes contraires, qui peuvent être manœuvrés à bras au moyen d'un train d'engrenages; ces coins ont pour but de permettre le réglage et le maintien du tablier dans la position la plus convenable par rapport à la ligne de ses appuis et le dégagement, en cas de besoin, du pivot pour sa visite et sa réparation. Le pivot conserve d'ailleurs une partie de sa charge lorsque le pont se trouve dans la position de fer

meture.

Le calage et le décalage de la culasse s'opèrent au moyen de vérins à bras, remplaçant des béquilles qui avaient été primitivement installées et qui étaient actionnées par une presse hydraulique.

Le mouvement de rotation est obtenu au moyen d'une chaîne sans fin qui est actionnée par une presse hydraulique à double effet et qui s'enroule autour d'un tambour cylindrique de 3 mètres de diamètre et de 1 mètre de hauteur fixé sous le chevêtre. L'eau comprimée est fournie au pont, en même temps qu'aux divers appareils de l'écluse voisine, par un réservoir dans lequel une pompe spéciale refoule à 25 mètres de hauteur l'eau prise dans le bassin même; c'est le seul exemple que nous connaissions d'engins hydrauliques fonctionnant sous une aussi faible pression.

La durée d'une manœuvre d'ouverture est de 2 minutes 30 secondes; celle d'une manoeuvre de fermeture de 3 minutes. Un homme est employé à la rotation, deux autres aux vérins. La double rotation absorbe 1 500 litres d'eau comprimée, ce qui représente une dépense d'énergie de 37 500 kilogrammètres, soit 179 kgm. par tonne de poids du tablier.

Les dépenses de premier établissement ont été les suivantes : tablier 68 137 fr.; appareils de manœuvre 19 028 fr. Les frais d'entretien des mécanismes coûtent 200 fr. environ par an.

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Pont tournant Sadi-Carnot, à Cette (Pl. 2, fig. 22). Ce pont, construit en 1892, comprend une travée mobile et une travée fixe couvrant respectivement deux passes de 21 m. 20 et 14 m. 60 d'ouverture; la longueur totale du tablier de la travée

mobile est de 37 m. 99, dont 27 m. 83 pour la volée et 10 m. 16 pour la culasse; le tablier, composé de deux poutres principales à âme pleine entretoisées, a une largeur totale de 8 m. 50 et porte une double voie charretière comprise entre les deux poutres et deux trottoirs extérieurs de 1 m. 20 en encorbellement. Le poids du tablier est de 216 tonnes, y compris un lest en fonte de 114 tonnes pour contrepoids de culasse; l'importance exceptionnelle de ce lest résulte de la faible longueur de la culasse qui était limitée par la situation des lieux.

Dans la position de fermeture, le tablier repose sur trois points d'appui respectivement situés à l'extrémité de la culasse et sur le bord des deux bajoyers de la passe; pendant la rotation, il repose sur un pivot, deux galets de culasse et deux galets d'équilibre transversal.

Le pivot est en acier et a la forme d'une calotte sphérique de 0, m. 50 de diamètre; la crapaudine est en fonte, avec grain en bronze; elle est boulonnée sous le chevêtre. La charge sur les surfaces en contact correspond à 110 kilos par centimètre carré.

Le calage et le décalage de la culasse sont effectués par deux béquilles clavetées sur un arbre horizontal auquel on imprime un mouvement de rotation, dans un sens ou dans l'autre, au moyen d'un secteur denté sur lequel agit directement la tige à crémaillère d'une presse à double effet; chaque béquille porte à son extrémité un galet fou qui roule sous la plaque d'appui de la semelle correspondante (Pl. 2, fig. 23).

La rotation est obtenue au moyen d'une presse à double effet agissant directement sur une chaîne sans fin qui s'enroule autour d'une couronne à gorge de 3 mètres de diamètre fixée sous le chevêtre. Des butées hydrauliques arrêtent le tablier à la fin de sa course dans un sens ou dans l'autre.

L'eau sous pression provient de la canalisation supérieure de la ville, qui est desservie par un réservoir placé à 163 mètres au-dessus du niveau de la mer et auquel le pont a été relié par une conduite spéciale.

La durée d'une manœuvre d'ouverture ou de fermeture est de 2 minutes 30 secondes; une manœuvre complète, comprenant

l'ouverture et la fermeture, absorbe 800 litres d'eau comprimée à 16 kilos, ce qui représente une dépense d'énergie de 128.000 kilogrammètres, soit :

128.000
216

592 kgm. par tonne de poids du tablier.

Les deux travées métalliques, les appareils de manœuvre et la conduite d'eau ont coûté ensemble 117.400 fr.; dans ce chiffre, les appareils de manœuvre de la travée mobile entrent pour 19.750 fr. et la conduite pour 9.000 fr.

Il existe, en outre, au port de Cette, trois autres ponts tournants du même type couvrant des passes de 10 m. 95 d'ouverture. Le tablier de ces ponts a une longueur totale de 23 m. 07 dont 16 m. 50 pour la volée et 6 m. 57 pour la culasse; sa largeur est inférieure d'un mètre à celle du pont Sadi-Carnot; il pèse 140 tonnes. Le système de manœuvre est exactement le même, mais dans des proportions plus réduites.

Une manœuvre complète absorbe 470 litres d'eau à 16 kilos, ce qui correspond à 537 kgm. par tonne de poids du tablier.

Chacun de ces ponts a coûté 62.000 fr., y compris les appareils de manœuvre, mais non compris la conduite d'eau qui est revenue à 10 400 fr. pour les trois.

Ponts tournants des bassins de radoub, de la Joliette et d'Ar enc à Marseille. Les ponts tournants du port de Marseille, y compris celui de l'Abattoir, dont il sera question plus loin, sont décrits dans la notice rédigée par M. l'Ingénieur en chef GUÉRARD pour la collection des Ports Maritimes de la France; deux d'entre eux, le pont des bassins de radoub et le pont de la Joliette, figurent également dans la collection de dessins de l'École Nationale des Ponts et Chaussées; enfin le pont des bassins de radoub a fait l'objet d'un mémoire de M. l'Ingénieur BARRET inséré dans les Annales des Ponts et Chaussées, année 1875. M. BARRET, ingénieur de la Cie des Docks et Entrepôts de Marseille, a d'ailleurs été le promoteur ou l'inspirateur des premières installations d'appareils hydrauliques imaginées en France pour la manœuvre des grands ponts tournants.

Le pont tournant des bassins de radoub (pl. 2, fig. 24), construit en 1873, couvre une passe de 28 mètres d'ouverture; la longueur totale du tablier est de 62 m. 04, dont 38 m. 42 pour la volée et 23 m. 62 pour la culasse; le tablier, composé de trois poutres principales à treillis entretoisées, séparant le pont en deux parties, de largeur égale, donne passage, d'un côté, à deux voies charretières avec voies de tramway et, de l'autre côté, à une voie ferrée comprise entre deux trottoirs de 1 m. 625; sa largeur totale est de 13 m. 94, il pèse 790 tonnes.

Dans la position de fermeture, le tablier repose sur trois points d'appui respectivement situés à l'extrémité de la culasse, au droit du chevêtre et à l'extrémité de la volée; le point d'appui de l'extrémité de la culasse est formé par des coins. Pendant la rotation, le tablier repose sur une presse-pivot et sur trois galets de culasse.

Les coins de calage et de décalage de la culasse, au nombre de trois, sont respectivement placés sous les poutres principales ; ils sont disposés sur une même ligne, transversale à la direction du pont, et sont actionnés directement par une presse hydraulique. On les retire pour faire porter les galets de culasse, également au nombre de trois, sur leur chemin de roulement, avant la rotation et on les pousse, au contraire, pour relever les galets après la rotation.

La presse-pivot est formée d'un corps cylindrique en fer forgé et d'un piston plongeur en fonte qui y pénètre à frottement doux, avec garniture en cuir embouti; son diamètre a été limité à 0 m. 58 parce qu'à l'époque de la construction du pont cette dimension était la plus grande réalisée dans ce genre d'appareils; elle sert d'abord de presse de soulèvement, pour provoquer le basculement du tablier après le décalage de la culasse; à cet effet, le piston plongeur est surmonté d'un prisme qui s'encastre dans un sommier en fonte boulonné sous le chevêtre et dont le dessus présente la forme d'un couteau de balance avec faces inclinées à 1/300; cette disposition a pour but de faire passer toujours la réaction verticale sur l'axe du piston; la presse sert ensuite de pivot, le plongeur restant soulevé; la tête du plonAnn. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1916-I.

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