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Un mécanicien exercé peut effectuer une manœuvre d'ouverture ou de fermeture en 1 minute 30 secondes ; mais dans la pratique cette durée est de deux à trois minutes.

Une manœuvre complète, comprenant l'ouverture et la fermeture, absorbe 1 042 litres d'eau comprimée à 50 kilos avec les presses de rotation fonctionnant au faible pouvoir et 1 752 litres avec les presses fonctionnant au grand pouvoir, ce qui représente une dépense d'énergie de 521 000 kilogrammètres dans le premier oas et 876 000 kilogrammètres dans le second, soit respectivement :

521 000 810 calme.

876 000 810 fort.

= 643 kgm. par tonne de poids du tablier par temps

= 1 081 kgm. par tonne de poids du tablier par vent

Le tablier du pont a coûté 224 145 fr. et les appareils de manœuvre 191 120 fr. à majorer d'environ 5 % pour travaux en régie et frais de surveillance. Les frais annuels d'entretien des mécanismes s'élèvent à 1 300 fr.

Il existe, au port de Dieppe, deux autres ponts tournants à volée unique, couvrant respectivement des passes de 16 m. 50 et 18 mètres d'ouverture, que nous croyons devoir signaler parce que leurs appareils de manœuvre diffèrent de ceux précédemment décrits.

Chacun de ces ponts repose sur une presse qui joue à la fois le rôle de presse de soulèvement pour dégager les appuis de culasse et de volée et le rôle de pivot lorsque le tablier est soulevé. Les appareils de rotation sont analogues à ceux des autres ponts; mais les appareils de calage sont supprimés. Dans la position de fermeture, le tablier repose sur des points d'appui situés aux extrémités de la culasse et de la volée et aux extrémités du chevêtre au droit de la presse-pivot.

Ces ponts pèsent respectivement 159 tonnes et 197 tonnes et absorbent, l'un comme l'autre, 426 litres d'eau comprimée à

50 kilos pour une manœuvre complète comprenant l'ouverture et la fermeture, ce qui représente une dépense d'énergie de 213 000 kilogrammètres, soit :

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16 m. 50).

213 000 197

1 340 kgm. par tonne de poids du tablier (pont de

=1081 kgm. par tonne de poids du tablier (pont de

18 mètres).

Ponts tournants Bellot et Chevallier, au Havre (Pl. 1, Fig. 16). — Ces deux ponts, construits en 1885, sont décrits dans un mémoire de M. l'Ingénieur DESPREZ inséré dans les Annales des Ponts et Chaussées, année 1889. Ils sont identiques et couvrent l'un et l'autre des passes de 30 mètres d'ouverture; la longueur totale du tablier est de 53 m. 02, dont 35 m. 80 pour la volée et 17 m. 22 pour la culasse; le tablier, composé de deux poutres principales à treillis entretoisées, porte deux voies charretières de 2 m. 08 de largeur, séparées par un chasse-roues, et deux trottoirs latéraux de 1 m. 27 de largeur; une voie ferrée est disposée, en outre, à cheval sur le chasse-roues central.

Dans la position de fermeture, le tablier repose sur trois points d'appui respectivement situés vers l'extrémité de la culasse et sur le bord des deux bajoyers de la passe; pendant la rotation, il repose sur une presse-pivot et sur deux groupes de deux galets de culasse réunis par un balancier.

La presse-pivot est du même type que celles des ponts Carnot à Calais et du pont du Pollet à Dieppe, avec rotule à la partie supérieure, pour permettre le basculement du tablier; mais elle presente la particularité de reposer elle-même sur un coin qui est actionné par une presse spéciale et qui permet de la relever de la hauteur nécessaire, soit 0 m. 12, pour dégager tous les appuis (Pl. 1, fig. 17); il n'existe, par suite, aucun appareil de calage et de décalage de la culasse. D'autre part, l'action de l'eau comprimée à l'intérieur de la presse-pivot équilibre à très peu près le poids du tablier, qui est de 370 tonnes, de telle sorte que la

charge du pivot sur le fond de la presse se trouve réduite à 18 tonnes environ. Enfin, il n'est fait usage ni d'huile de naphte, ni de glycérine, à l'intérieur de la presse.

La rotation est obtenue au moyen de deux presses à six brins conjuguées sur une chaîne sans fin, qui est attachée à un point de la semelle inférieure de l'une des poutres principales, du côté de la culasse, et passe sur des poulies de renvoi placées dans l'encuvement. Ces presses sont du type différentiel, le faible pouvoir étant calculé pour un vent de 15 kilos par mètre carré. Le mouvement de rotation est arrêté à fin de course, dans un sens ou dans l'autre, par des butoirs métalliques.

La durée d'une manœuvre d'ouverture ou de fermeture est de 2 minutes. Une manœuvre complète, comprenant l'ouverture et la fermeture, absorbe 1 140 litres d'eau comprimée à 54 kilos avec les presses de rotation fonctionnant au faible pouvoir et 1 424 litres avec les presses fonctionnant au grand pouvoir, ce qui représente une dépense d'énergie de 615 600 kilogrammètres dans le premier cas et 768 950 kilogrammètres dans le second, soit respectivement :

615 600

370 calme.

768 960

370 fort.

=1 664 kgm. par tonne de poids du tablier par temps

=

2 078 kgm. par tonne de poids du tablier par vent

Cette consommation considérable tient au système employé pour opérer le basculement; la manœuvre du coin de soulèvement de la presse-pivot exige en effet, à elle seule, 462 litres d'eau à la montée et 378 litres à la descente.

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Pont tournant Quinette de Rochemont, au Havre (Pl. 2, fig. 18). Ce pont, construit en 1908, couvre une passe de 30 mètres d'ouverture, comme les ponts Bellot et Chevallier; son tablier présente les mêmes dispositions générales, sauf l'absence de voie ferrée sur la chaussée et une différence de longueur, savoir :

longueur totale 55 m. 44 dont 35 m. 94 pour la volée et 19 m. 50 pour la culasse; mais le système de manœuvre a été modifié.

La presse-pivot, à rotule supérieure, ne comporte aucun appareil de soulèvement; elle joue uniquement le rôle de support pendant le basculement et de pivot pendant la rotation, la base du piston restant toujours en contact avec le fond de la presse.

Le basculement est réalisé au moyen de deux coins placés sous les poutres principales, à l'extrémité de la culasse, destinés à supporter la culasse le pont étant au repos, et à l'abaisser ou à le soulever pour la manoeuvre; ces deux coins sont actionnés par une presse hydraulique.

Les presses de rotation sont à simple pouvoir. Le mouvement de rotation est arrêté à fin de course, dans un sens ou dans l'autre, par des butoirs formés de rondelles Belleville (Pl. 2, fig. 19).

La durée d'une manœuvre d'ouverture ou de fermeture est de 1 minute 40 secondes ; une manœuvre complète comprenant l'ouverture et la fermeture absorbe 1 180 litres d'eau comprimée a 54 kilos, ce qui représente une dépense d'énergie de 637 200 kilogrammètres, soit :

637 200
305

2 089 kgm. par tonne de poids du tablier.

La dépense d'énergie rapportée à l'unité de poids est donc à peu près la même que pour les ponts Bellot et Chevallier; mais les appareils de calage placés à l'extrémité de la culasse peuvent être visités et réparés sans interrompre la manœuvre du pont, qui se fait à bras pendant le temps nécessaire, tandis qu'on est obligé, au contraire, d'immobiliser les deux autres ponts pour visiter et réparer l'appareil de soulèvement, faute de pouvoir opérer en pareil cas le soulèvement du pivot.

Le tablier de chacun des ponts Bellot et Chevallier a coûté 117 800 fr.; celui du pont Quinette de Rochemont 102 900 fr. Le prix des appareils de manœuvre n'est pas exactement connu, parce que ces appareils ont été exécutés en même temps

que d'autres travaux entre lesquels il est impossible de ventiler la dépense; il en est de même des frais d'entretien.

Un seul mécanicien suffit pour la manœuvre de chaque pont.

Pont tournant du pertuis de communication des bassins à flot, à Saint-Nazaire. Ce pont, construit en 1911, couvre une passe de 34 m. 50 d'ouverture; la longueur totale du tablier est de 59 m. 55, dont 39 m. 70 pour la volée et 19 m. 85 pour la culasse; le tablier, composé de deux poutres principales à treillis entretoisées, porte une double voie charretière avec voie ferrée dans l'axe de l'ouvrage et deux trottoirs extérieurs en encorbellement sur les poutres principales; il pèse 525 tonnes.

Les appareils de manœuvre de ce pont sont semblables à ceux du pont du Pollet; ils n'en diffèrent que par les dimensions, qui sont moins importantes, et par les points de détail ci-après :

La presse-pivot ne contient que de l'eau; les tasseaux de calage ne sont pas en forme de coin, mais en forme de cube comme ceux des ponts tournants de Calais; les butoirs comportent des rondelles Belleville et sont complétés par des crochets de retenue destinés à s'opposer, après le choc, au retour en arrière du tablier; enfin, les plaques d'appui de l'extrémité de la volée, scellées sur la maçonnerie, sont munies d'une saillie en forme de trapèze pénétrant dans un évidement de même forme ménagé dans les plaques fixées sous les poutres principales, en vue de ramener le tablier exactement à sa place et d'assurer ainsi la continuité des rails de la voie ferrée; mais il n'existe pas, sous ces plaques, de rouleaux de dilatation.

La durée d'une manœuvre d'ouverture ou de fermeture est de 1 minute 45 secondes. Une manoeuvre complète, comprenant l'ouverture et la fermeture, absorbe 664 litres d'eau comprimée à 50 kilos avec les presses de rotation fonctionnant au simple pouvoir et 1 198 litres avec les presses fonctionnant au grand pouvoir, ce qui représente une dépense d'énergie de 332 000 kilogrammètres dans le premier cas et 599 000 kilogrammètres dans le second, soit respectivement :

332 000 525 calme.

632 kgm. par tonne de poids du tablier, par temps

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