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désirer que nos faiseurs multipliassent les absurdités et les bévues, pour multiplier les rejets des conservateurs. Voilà citoyens administrateurs, notre position.

L'ineptie, le jacobinisme souillaient le siége directorial, où Sieyès, n'ayant pour appui que l'estimable Ducos, était réduit à l'impuissance : mais le génie de Sieyès, secondé des principaux Anciens, combinait le moment; lorsque la fortune de Buonaparte l'a remis sur nos bords, lui seul était en mesure. Il fallait un nom qui en imposât à l'Europe entière, qui ne s'attachât à aucune des factions révolutionnaires, l'idole des soldats : l'élévation, la grandeur, tout cela se trouve dans le héros que nous avons associé à Sieyès. Oui, nous avons confiance dans un mouvement que tous les hommes de bien ont voulu. Dirigé par Buonaparte, il ne peut nous mener qu'à la gloire et au bonheur.

(Signé) LESOINNE, BASSENGE, FABRI.

D

Salut, dévouement.

LONHIENNE.

BUREAU PALÉOGRAPHIQUE.

M. Ernest Van Bruyssel, chef du Bureau paléographique, envoie :

1° Le manuscrit des lettres B-G de la Table générale des matières contenues dans les douze volumes de la deuxième série des Bulletins;

2o Une table des documents relatifs à l'histoire des villes, villages, hameaux, abbayes, etc., de la Belgique, contenus dans les manuscrits nos 1 à 567 du fonds Van Hulthem, à la Bibliothèque de Bourgogne.

Cette dernière table sera insérée au Bulletin.

L'autre manuscrit est renvoyé à l'examen de M. Gachard.

TABLE CHRONOLOGIQUE DES CHARTES ET DIPLOMES IMPRIMÉS CONCERNANT L'histoire de la belgique.

M. Alph. Wauters écrit que, depuis la dernière séance de la Commission, des circonstances de diverse nature, et surtout l'examen de plusieurs questions importantes à exposer dans l'introduction, l'ont empêché de reprendre activement l'impression de la Table chronologique, mais que ses incertitudes à cet égard ayant cessé, il recommencera, cette semaine même, pour ne plus l'interrompre, le travail considérable qui lui a été confié.

LE LIVRE DES FEUDATAIRES DE JEAN III, DUC DE BRABANT.

M. Louis Galesloot annonce que l'impression du Livre des feudataires du duc Jean III est entièrement terminée quant au texte, qui remplit 302 pages, et que, selon le plan adopté par la Commission, il en a dressé deux index, l'un des noms des personnes, l'autre des noms des lieux; que ces index sont achevés, mais qu'il ne pourrait en livrer le manuscrit à l'impression sans en avoir fait préalablement l'objet d'un examen attentif : « La raison > en est, dit-il, que le même nom, soit qu'il soit celui > d'une personne, soit qu'il soit celui d'une localité, est » écrit très-souvent, ou, pour mieux dire, le plus souvent, de différentes manières. Sans un travail de con

>> cordance, les index offriraient une bigarrure embar> rassante pour les personnes qui les consulteraient. » Le travail de concordance que M. Galesloot va entreprendre, et dont l'utilité ne saurait être mise en doute, exigera un temps assez long, la seule lettre B des noms des personnes, l'une des plus considérables, il est vrai, n'ayant pas fourni moins de 535 bulletins.

COLLECTION DES CHRONIQUES.

M. le chanoine de Smet, qu'une indisposition a empèché de venir à la séance, écrit qu'il espère que le quatrième volume du Recueil des chroniques de Flandre sera entièrement imprimé à la fin de novembre.

M. Borgnet annonce qu'une quinzaine de feuilles du livre III de la chronique liégeoise de Jean d'Outremeuse sont tirées.

COMMUNICATIONS.

M. Gachard présente une nouvelle série d'Analectes historiques.

Insertion au Bulletin.

Le même membre appelle l'attention de ses collègues sur l'histoire de Marie-Thérèse que publie M. le chevalier Alfred d'Arneth, vice-directeur des archives de cour et d'État à Vienne, associé de l'Académie royale de Belgique, et dont deux volumes, embrassant les années 1740 à 1744, ont paru. L'auteur, qui a eu à sa disposition,

outre les papiers les plus secrets de l'État, les dépêches des ambassadeurs vénitiens accrédités à la cour de Vienne et beaucoup d'autres documents précieux, a su en faire un excellent usage. C'est ainsi que la fameuse séance de la diète de Presbourg où les Hongrois, électrisés par l'appel que Marie-Thérèse venait de faire à leur amour, à leur patriotisme et à leur valeur, lui offrirent, d'une voix unanime, et leurs biens et leurs vies, cette séance dont le souvenir vivra éternellement dans les annales de la maison d'Autriche, M. d'Arneth la raconte d'après le journal même de la diète et d'après une lettre adressée au sénat de Venise par l'ambassadeur Pietro Andrea Capello (1). Une particularité curieuse, c'est que les paroles célèbres Moriamur pro rege nostro ne sont mentionnées ni dans l'un ni dans l'autre de ces documents M. d'Arneth, qui en fait l'observation, ajoute que Marie-Thérèse ne tenait pas l'archiduc Joseph dans ses bras, comme l'ont rapporté la plupart des historiens, puisque ce jeune prince était resté à Vienne.

(1) Dans cette lettre, datée du château de Presbourg, le 15 septembre 1741, Capello s'exprime ainsi :

> Il giorno dei 11 sarà sempre di molta gloria alla regina e alla nazione. Convocata tutta la dieta al trono ove stava assisa la Maestà Sua, fece leggere dal cancelliere d'Ungaria la ricerca..... È questa l'esposizione dello stato infelice della monarchia, la ricerca e la fiducia insieme negl' ajuti degl' Ungaresi. VV. EE. osserveranno essersi poscia espressa la regina come da ogn' altro abbandonata, che ricorreva alla fede, all' armi et all' antico valore dell' Ungaria, implorando diffesa all' imminente pericolo del regno, della real persona e de' reali figlioli. PRORUPPERO IN LAGRIME, INDI CON UNA SOL VOCE TUTTI offesero e sanGUE E VITA. Commossi da gloria, da amore e da sdegno, tutti entrarono nella gran sala e stabilirono questo il caso dell'insurrezione. » (Maria Theresia's erste Regierungsjahre, t. I, p. 405.)

Parmi les pièces justificatives que donne M. d'Arneth, sont plusieurs lettres autographes de Marie-Thérèse à l'archiduchesse Marie-Anne, sa sœur, épouse du prince Charles de Lorraine, gouverneur général des Pays-Bas, laquelle mourut si prématurément à Bruxelles, où elle s'était fait chérir par sa bonté et sa douceur (1). Une autre lettre, également autographe, de la grande souveraine au docteur Van Swieten, qui avait donné ses soins à l'archiduchesse, montre tout l'attachement que Marie-Thérèse avait pour sa sœur, en même temps que toute sa résignation aux décrets de la Providence.

(1) En annonçant au sénat, dans une dépêche du 2 janvier 1745, la mort de l'archiduchesse arrivée le 16 décembre 1744, l'ambassadeur vénitien Niccolò Erizzo disait d'elle : « Principessa di doti rare, e che con le >> soavi sue maniere e con la sua mirabile desterità si era, nel breve tempo » che resse le Fiandre, talmente captivato gli animi di que' popoli, che >> disponeva in vantaggio della sorella con assoluto potere della volontà » loro. «(Maria Theresia's, etc., t. II, p. 565)

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