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aux républicains, et ont en même temps comprimé les factions que de criminelles espérances alimentaient parmi nous. Les prêtres réfractaires exercent bien encore une dangereuse influence dans quelques communes du département. . .

La situation malheureuse des fonctionnaires publics, à qui il est dû près d'une année de traitement, doit éveiller la sollicitude du gouvernement; le découragement et, par suite naturelle, la négligence dans l'exécution des lois seraient le résultat des retards qu'on pourrait encore leur faire éprouver à cet égard.

Instruction publique. Elle est toujours très-négligée ou confiée à des ci-devant maîtres ou maîtresses d'école, imbus des préjugés superstitieux qu'ils inculquent à leurs élèves. On a indiqué dans les comptes précédents les moyens de tirer cette partie intéressante de l'état d'inertie et d'oubli où elle est plongée. L'administration a prononcé la destitution de deux professeurs de l'école centrale... Les républicains attendent avec le plus vif intérêt la décision du gouvernement sur cette affaire. On ne dissimulera pas que l'approbation de la mesure prise par l'administration centrale contribuera puissamment à ranimer l'esprit public dans ce département.

Police des cultes. Des signes extérieurs du culte ont été relevés dans quelques cantons. Le son des cloches se fait encore entendre dans quelqu'autre; les fonctionnaires publics ont été invités de faire exécuter rigoureusement les lois sur cette partie.

Commerce et industrie. Toutes les branches du commerce sont en stagnation; elle résulte des circonstances où nous sommes placés.

Force armée.... La désertion a fait quelques progrès dans le cours de ce mois; mais on a pris des mesures pour arrêter dans son principe ce fléau dévastateur.

L'annuaire républicain n'est pas généralement suivi; les préjugés et les habitudes des habitants des campagnes, fortifiés par les insinuations des prêtres, sont des obstacles qui retardent son entière exécution.

Hennequin.<<

victoire de Bonaparte en Égypte, celle du général Brune en Batavie, et celle de Masséna en Ĥelvétie.

(N. 360)

LE 18 BRUMAIRE (9 NOV. 1799).

Nous n'avons pas besoin de parler en détail de la catastrophe de brumaire, et de l'avénement de Bonaparte. Le 24 vendémiaire, celui-ci était arrivé à Paris. Le 15 brumaire, le corps législatif lui donna la fête célèbre dans le temple de la Victoire (St. Sulpice), où il porta le toast „,à l'union de tous les Français." Le 18, il se fit charger de l'exécution du décret de ce jour, c.-à-d., de la révolution dite de St. Cloud. Celle-ci, en substituant formellement au Directoire le Consulat, remplaça effectivement le régime de Barras par celui de Bonaparte.

Nous n'avons à reproduire que deux pièces manuscrites qui s'y rapportent.

>> Département de la Seine. Procès-verbal.

Séancedu 18 brumaire an 8.

L'administration centrale du dép. de la Seine, vu les décrets du Conseil des Anciens (la loi du 18 brumaire et l'adresse du Conseil des Anciens aux Français 1), arrête: 1o qu'ils seront transcrits sur le champ tant au registre des délibérations que sur celui des consignations de lois; 2° qu'ils seront imprimés et affichés dans toutes les communes de son arrondissement.

L'administration du département, ouï le commissaire du Directoire exécutif [Réal], arrête que les ordres à lui transmis par le ministre de la Police seront consignés au registre de ses délibérations, ainsi qu'il suit:

,,Le ministre de la Police au commissaire du directoire exécutif

près l'administration centrale du départ. de la Seine.

En vertu des ordres qui viennent de m'être transmis, vous suspendrez sur le champ toutes les administrations municipales de Paris, et vous leur enjoindrez de ne pas se réunir. Tous les commissaires près de ces administrations s'assembleront près de vous, afin de recevoir les ordres que vous aurez à leur transmettre.

Salut

1 Voir le Moniteur du 19 brumaire.

signé: Fouché.“

L'administration centrale du département, sur la réquisition du commissaire du directoire exécutif, arrête que les administrations municipales de Paris etc. [comme ci-dessus].«

» Paris le 19 brumaire an huit.

Les administrateurs du département de la Seine rendent compte de leurs soins pour la publication de la loi du 18 brumaire.

Au citoyen ministre de l'Intérieur.

Citoyen Ministre.

Nous nous disposions à vous rendre compte des mesures que nous avons prises pour l'exécution des ordres qui nous ont été transmis hier, lorsque nous avons reçu la lettre imprimée que vous nous avez fait envoyer. Vous verrez, citoyen ministre, par l'expédition ci-jointe du procès-verbal de nos opérations relatives à la circonstance, que nous n'avons rien négligé pour prévenir votre intention.<<

Conclusion.

Les trois Consuls: Sieyès, Roger Ducos et Bonaparte, nommés le 19 brumaire, constituèrent sans délai la nouvelle administration.

Le 20, le ministre de l'intérieur, Quinette, fut remplacé par le célèbre Laplace, auquel succéda, dès le 4 nivose, Lucien Bonaparte; le ministre de la police, Joseph Fouché, resta, c.à-d. fut renommé par les Consuls.

Le même jour, il y eut un renouvellement total du bureau central, par arrêté de la commission consulaire. Les trois membres d'alors: Milly, Letellier et Champein, furent destitués et remplacés provisoirement par Dubois, Piis et Dubosc (Dubost), qui, le 14 frimaire (5 décembre 1799), furent confirmés dans leurs places par le premier Consul. Le commissaire du directoire près le bureau central, Lemaire, y resta sous le titre de

commissaire du consulat; c'est lui qui installa les nouveaux membres (V. le Moniteur du 22 brumaire an 8).

Trois mois plus tard, la loi du 28 pluviose an 8 (17 février 1800) établit à Paris un préfet de police, pour toutes les affaires de police dans cette ville; il devait donc remplacer le bureau central. Voilà le dernier sort de ce bureau célèbre. Déjà le 17 ventose (8 mars 1800), Dubois, l'un des administrateurs du bureau central, fut nommé, le premier, préfet de police. Le 12 messidor (1 juillet 1800), un arrêté détermina les fonctions et attributions de la préfecture de police, sous l'autorité immédiate des ministres de l'intérieur et de la police générale (Cf. Peuchet 4 p. 291 ss. Hist. parl. 38 p. 332. V. aussi le texte de notre n. 392).

APPENDICE.

LE CONSULAT, L'EMPIRE ET

LA RESTAURATION.

1799-1815.

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