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- (Hung-Yen, 2 m.)

Fig. 3. Courbes des hauteurs d'eau du Fleuve Rouge à Viétri, à Sontay, à Hanoï et à Hung Yen. (Echelles: 0,0125 p. m. les hauteurs ; 0,0025 pour les jours.) Légende Plan de comparaison · — · (Sontay, 8 m.) – (Hanoï, 6 m.)

(Vietri, 10 m.)

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1918

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Profil en long des crues du canal des Rapides de 1917 à 1922 (enveloppe des maxima). Echelles: 0,005 p. m. de hauteur; 0,0025 p. km.

1919

1920

1921

1922

Confluent Song Thai Binh (Km.66) Chi-Linh.(Km.67+300)

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tées assez lentes (moins de o m. 50 par jour) et pas trop irrégulières, bien entendu en dehors du cas de rupture de digues; elle permet de prévoir la cote de la crue à Hanoï, 24 heures à l'avance, avec une erreur de l'ordre de 10 centimètres, très comparable à celle donnée par les formules en usage en France dans divers bassins.

Mais les indications de la formule sont en défaut lorsqu'on se trouve en présence du commencement d'une montée très rapide du fleuve et de ses affluents (1) qui crée une sorte de discontinuité dans la courbe donnant en un certain point la hauteur d'eau en fonction du temps. J'ai constaté alors un phénomène qui, à ma connaissance, ne semble pas avoir été signalé par les Ingénieurs qui ont étudié la propagation des crues, soit au point de vue théorique, soit au point de vue des faits : l'espèce de discontinuité constituée par le commencement de la crue se propage avec une célérité égale à celle d'une onde de translation √ gh + U (h et U étant respectivement la profondeur et la vitesse moyenne du fleuve dans la section considérée), et non plus avec la vitesse U. Il en résulte que, pour la section Yenbay-Hanoï, par exemple, de 175 km. de long et pour laquelle h = 12 mètres et U = 1 m.50 la montée rapide commence à se produire à Hanoï moins de 4 h. après le commencement de la montée à Yenbay (au lieu de 36 h. dans le cas de la montée lente) (2).

Dans ces conditions, la formule de prévision se trouve complètement en défaut. J'ai essayé de l'améliorer en y introduisant les dérivées premières et même secondes de la montée: je n'ai abouti à aucun résultat satisfaisant.

J'ai constaté une autre singularité dans la propagation des crues lorsqu'une crue succède, à quelques jours d'intervalle, à

(1) Comme par exemple celle qui s'est produite le 25 juillet 1917 (voir fig. no 3).

(2) A la suite de cette constatation ce phénomène a été étudié au point de vue théorique de manière très approfondie par M. Bonneau, ancien inspecteur général des Travaux publics de l'Indochine. M. Bonneau a étudié également la propagation des régimes intermédiaires entre les montées lentes et les montées très rapides.

une crue antérieure d'importance et d'allure comparables, les montées observées à Hanoï sont toujours inférieures, toutes choses égales d'ailleurs, aux montées observées lors de la crue antérieure; ce phénomène, pour lequel il n'a pas été trouvé d'explication satisfaisante, est peut-être en relation avec un approfondissement général, par affouillement, du lit du fleuve sous l'influence d'une crue prolongée.

II. DÉFENSE DU DELTA CONTRE LES INONDATIONS.

Comme je l'ai indiqué au début de cette étude, les terrains du Delta sont de plusieurs mètres en contre-bas du niveau des grandes crues du fleuve Rouge et de ses défluents. Sans doute, cette différence de niveau serait moins marquée, surtout au voisinage des berges, s'il n'existait pas de digues; néanmoins il n'est pas douteux que, dans cette hypothèse, la plus grande partie du Delta, à l'exception peut-être des bourrelets longitudinaux en bordure des cours d'eau, serait inondée pendant plusieurs semaines chaque année, ainsi qu'on le constate pour une grande partie des terrains du Delta, non endigué, du Mékong qui constitue la Cochinchine.

On conçoit donc que les indigènes se soient préoccupés depuis fort longtemps de se mettre à l'abri des crues, en élevant des digues le long des cours d'eau du Delta, digues qui, peu à peu renforcées et surélevées, ont donné le réseau que nous avons trouvé au moment de l'occupation française, et qui est resté à peu près en l'état jusqu'au début de ce siècle. Pour le seul bassin du fleuve Rouge la longueur de ce réseau dépasse 900 km., protégeant plus de 600.000 hectares de terres cultivables.

On est mal renseigné sur les dégâts causés par les crues antérieures à l'occupation française et même sur celles qui se sont produites pendant les premières années de cette occupation; on sait seulement que les ruptures de digues étaient très fréquentes; on en a constaté plusieurs en 1889, 1890, 1893, 1894 et 1899. A partir du commencement du siècle on se préoccupe de renforcer les digues les plus faibles ou les plus menacées, mais l'effort

Ann. des P. et Ch., MÉMOIRES, 1925-I.

2

en ce sens a conservé longtemps un caractère sporadique. Des ruptures de digues se produisent encore en 1902, 1903, 1904, 1905. Après 1905 on ne constate plus de fortes crues à part celle de 1909, qui atteignit à Hanoï la plus haute cote connue jusque là, - jusqu'en 1911, et les digues n'eurent pas à souffrir pendant cette période.

A partir de 1911 survient une période de grandes crues qui déterminent de graves inondations: 1911, 1913, 1915, 1917 et enfin 1918. L'effort en vue de l'amélioration du réseau de digues s'intensifie à partir de 1912 et se développe complètement à partir de 1917 comme conséquence d'un programme général de renforcement, programme qui est actuellement en voie d'achè

vement.

En fait, à part la rive droite du Day à l'aval de la route HanoïHoa-Binh et certaines parties très voisines de la mer, tout le cours du fleuve Rouge dans le Delta et de ses défluents est endigué (1) (voir carte au 1/400.000 page 6).

Presque dès le début de l'occupation française on s'est mis à discuter sur la question de l'endiguement, sur l'opportunité de son maintien, sur les divers moyens à employer pour réduire l'importance des crues dans le Delta, etc. On peut dire que toutes les solutions ont été envisagées et que leur ensemble constitue une véritable récapitulation de tout ce qu'il est possible d'imaginer en cette matière.

Les principales solutions envisagées ont été les suivantes : Reboisement des vallées supérieures ;

Création de réservoirs de retenue dans la haute région; Etablissement de déversoirs en certains points des digues du

Delta;

Amélioration des défluents existants;

Etablissement de nouveaux défluents;

Suppression complète ou arasement à un niveau déterminé des digues;

(1) Les cours d'eau du bassin de l'autre grand fleuve du Delta, le ThaiBinh, sont également endigués et la longueur des digues de ce bassin est de près de 500 km.

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