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Les épreuves ont eu lieu le 1er août 1921: la surcharge des trottoirs étant faite au moyen de pavés; celle de la chaussée au moyen de deux files de camions représentant 114 tonnes, celle de la voie au moyen d'un convoi de deux locomotives de 21 tonnes chacune, et 6 wagons de 13 tonnes environ.

La flèche a été de l'ordre de 9 mm. 5.

Le béton pour béton armé représente un cube de 560 m3 pour une surface couverte de 889 m2, soit o m3 630 par m2, la quantité d'acier étant de 71.500 kg., soit 128 kg. par mètre cube de béton armé et 80 kg. par m2 de surface couverte.

Le montant des dépenses s'est élevé à 1.031.520 francs, dont 778.859 francs pour le béton armé proprement dit, y compris le cintre; les prix de base étant de 337 fr. 70 pour le béton, de 2 fr. 61 environ pour les aciers.

Pont d'Isles-les-Villenoy.

Le pont est à deux arcs en béton armé à triple articulation de 38 mètres de portée.

Il supporte une chaussée de 5 m. 50 de large et deux trottoirs de 1 m. 10 donnant passage à des canalisations, dont l'une de 20 cm. destinée au transport du jus de betterave de la Sucrerie de Meaux.

Le hourdis a une épaisseur de 16 cm. ; il est supporté par quatre cloisons longitudinales de 15 et 12 cm. d'épaisseur espacées de 1,78 et par deux cloisons transversales de 12 cm. espacées de 4,30 d'axe en axe. Les trottoirs en encorbellement sont supportés par des consoles au droit des cloisons transversales.

Les arcs constitués comme ceux du pont de La Ferté-sousJouarre sont à trois articulations et indépendants. La courbe d'intrados est un arc de cercle surbaissé avec une flèche de 3 m. 15 pour l'arche rive droite, de 3 m. 30 pour l'arche rive gauche, le

surbaissement maximum étant ainsi de environ. L'épaisseur

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de la voûte est de 35 cm. ; à la clé où l'arc vient se confondre avec le hourdis, l'épaisseur totale est de 48 cm.

L'arc est calculé comme isostatique. Les calculs n'offrent aucune difficulté et aucune particularité.

Pour déterminer la fibre moyenne de l'arc, on a pris entre la

section II (à 3 mètres des naissances) et la clé, le lieu des centres de gravité des sections verticales; entre cette section et les naissances, on a considéré que l'influence du platelage varie linéairement pour devenir nulle aux retombées.

Au voisinage de la clé, on a admis que, en raison de la faible épaisseur de la voûte à cet endroit, la surcharge n'était pas répartie uniformément sur toute la largeur de la voûte, mais sur une largeur de 1 m. 20 pour deux roues distantes de o m. 45. On a été conduit à fretter le hourdis de chaussée au voisinage de la clé, le frettage étant constitué par des ronds de 10mm. tous les 10 cm.

Les armatures des hourdis inférieurs voûtés sont constituées par cinq ronds de diamètres variables à la partie inférieure et à la partie supérieure du hourdis, le diamètre maximum étant de 30 mm. au voisinage de la clé. Les armatures en compression dans le hourdis sont semblablement constituées.

Les articulations sont constituées à la clé et aux naissances par des ronds de 36 mm., au nombre de 94, soit 18 ronds au mètre; aux naissances, au nombre de 88, soit 16 ronds au mètre à la clé, le taux de travail théorique de ces aciers étant de 9 kg. 6.

Les cloisons sont analogues à celles du pont de La Ferté-sousJouarre. La poussée est de 839 t. Le béton est dosé à 400 kg. de portland pour 400 1. de sable et 800 1. de gravier dans la voûte et à 350 kg. de portland pour 400 1. de sable et 800 1. de gravier dans tout le reste de l'ouvrage.

Les piles et les culées ont été entièrement refaites. La pile a, à la base, 10 m. 20 de longueur, 4 m. 70 de largeur, sa hauteur est de 4 m. 38; elle se termine par des becs circulaires de 2 m. 35 de rayons; elle est en béton de ciment de laitier; la fondation en béton de chaux hydraulique coulée dans une enceinte de pieux et palplanches, a 10 m. 70 de longueur, 5 m. 70 de largeur, 2 m. 30 de hauteur et repose sur 53 pieux en chêne. (Fig. 14). Les culées ont une longueur à la base de 7 m. 60, une largeur à la base de 5 m. 50 sur le parement vu, de 7 m. 50 du côté des terres; les fondations en béton de ciment de laitier ayant, pour la culée rive droite, 8 m. 20 de largeur, 9 m. 35 de longueur ;

pour la culée rive gauche, 8 m. 40 de largeur, 10 mètres de longueur et une hauteur de 1 m. 90. Elles reposent sur des pieux en béton armé de 30 cm. de côté, au nombre de 87, et sur des pieux en bois au nombre de 50. Ces pieux en bois ont été reconnus nécessaires après coup. (Fig. 15).

On avait, en effet, pensé, tout d'abord, réutiliser les pieux des anciennes fondations reconnues en excellent état, qui étaient au nombre de 166. Mais un battage effectué sur un des pieux en chêne de l'ancienne fondation donna des résultats désastreux.

La résultante des efforts sur la pile sort dans le cas le plus défavorable du tiers central, mais sans qu'il en résulte des efforts exagérés sur la maçonnerie, ni sur les pieux.

La stabilité des culées est assurée par la butée des terres sans prendre en compte la résistance des pieux aux efforts horizontaux.

Les parties vues du béton armé ont été recouvertes d'un enduit tyrolien sur les panneaux et d'un enduit lisse au droit des voûtes et cloisons.

Les culées et piles ont été décorées de faux parements tracés sur

les enduits du béton.

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Les travaux ont été exécutés à partir de janvier 1921 pour

être terminés en août 1922.

8,00

3,75

Les épreuves ont eu lieu le 5 septembre 1922. Elles ont donné des flèches de 6 mm. et un relèvement à la clé de la travée non

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chargée de 2 mm., montrant un déplacement de la pile sous l'effet des charges dissymétriques. Ces déplacements, d'après la flèche observée à la clé de 2 mm., étant de l'ordre de o mm. 7. Le calcul

2.86

donnait 2 mm. 04 sans tenir compte du béton tendu ; 3 mm. en tenant compte du béton tendu. Si la pile avait été immobile, la flèche eût été de 624, donc, comprise entre ces deux chiffres.

Le cube du béton pour béton armé est de 356 m3, dont 156 m3 environ à 400 kg. et 200 m3 à 300 kg., soit o m3 625 de béton par m2 de surface couverte; la quantité d'armatures étant de 102 t. 64, soit 288 kg. par m3 de béton armé et 180 par m2 de surface couverte.

Le montant des dépenses a été de 970.000 francs, dont 783.972 francs pour le pont proprement dit, les prix de base étant de I fr. 55 pour l'acier mis en place et de 200 francs pour le béton à 400 kg. pour béton armé.

Pont de Changis-Saint-Jean. Le pont de Changis-SaintJean est tout à fait analogue comme type à celui d'Isles-lesVillenoy, dont il ne diffère que par les dimensions et des dispositions de détail. Il comporte trois arches de 23, 23,80 et 25,20 de portée à triple articulation, reposant sur des piles en rivière établies sur les fondations des appuis de l'ancien ouvrage.

Les flèches de l'intrados sont pour les trois arcs, respectivement de 3,63, 4,20 et 4,30; le plus fort surbaissement étant ainsi de 1/6,3.

Les arcs sont comme à Isles-les-Villenoy du type cloisonné: on a renforcé la rigidité de l'ouvrage en établissant une cloison oblique au droit de chaque appui et constituant une partie de la membrure supérieure des poutres double té ; cette disposition a pour effet d'adoucir l'angle formé par les deux portions de la membrure supérieure de cette poutre et par suite d'atténuer la cassure de la fibre moyenne de cette poutre. Cette fibre moyenne a été tracée en déterminant par tâtonnements une courbe telle que ses différents points soient au centre de gravité des sections normales à la courbe, cette courbe passant par les articulations et étant normale à la normale abaissée du point de rencontre du hourdis et de la cloison sur la voûte. (Fig. 16).

Ces arcs sont indépendants. Leur membrure inférieure a une épaisseur de 0,20; leur membrure supérieure, constituée par le

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