Si la troupe marche tambour battant ou trompette sonnante, le tambour de la garde du camp battra aux champs. 23. La garde du camp rendra les honneurs prescrits (1) pour les divers grades, et recevra les visites des officiers généraux et supérieurs de jour, comme il est expliqué au titre : Service des gardes dans leurs postes. Elle se conformera également à tout ce qui est prescrit dans le même titre, pour relever les postes, pour les patrouilles, pour la découverte du matin, et pour arrêter et reconnoître les détachemens qui pourroient passer à portée d'elle. 24. A la retraite, la garde du camp prendra les armes ; le lieutenant de police en fera faire l'appel et l'inspectera, conformément à ce qui a été prescrit à l'article 18 ci-dessus. Le caporal posera deux sentinelles d'augmentation vis-à-vis les aîles du régiment, et à une égale distance des sentinelles extérieures aux faisceaux. Depuis la retraite battue jusqu'à la breloque du lendemain matin, les sentinelles de la garde du camp ne laisseront sortir aucun sous-officier ni soldat, à moins que l'officier de police ne leur en donne lui-même l'ordre. 25. Le tambour de la garde du camp battra la diane au point du jour, et se réglera, pour commencer et finir cette batterie, sur le corps qui est à sa droite. 26. A l'heure de la breloque du matin, le sergent de la garde du camp fera prendre les armes à sa garde, l'inspectera et la fera mettre dans l'état de tenue convenable. Le caporal retirera en même temps les deux sentinelles d'augmen tation. 27. Tous les jours, à l'heure de l'assemblée des nouvelles gardes, l'ancienne garde du camp prendra les armes. La nouvelle garde du camp s'assemblera devant le centre du corps, et se placera à côté et à la gauche de la garde de police; elle sera inspectée par l'officier supérieur comme cette dernière, et partira ensuite en même temps qu'elle, pour se rendre à son poste. 28. Toutes les fois que la garde du camp prendra les armes, elle se formera sur un rang, le sergent à la tête, le premier caporal en serre-file et l'autre à droite du rang; le tambour se placera sur la droite, à un pas du caporal. 29. Les jours de marche, la nouvelle garde du camp partira avec les campemens du corps et marchera à leur tête, en sorte que lesdits campemens soient précédés de la garde du camp, et suivis de celle de police. En arrivant au nouveau camp, et dès qu'il sera marqué, la garde du camp se portera à la place qui lui a été indiquée à l'article 18 ci-dessus, et travaillera aussitôt à élever un épaulement devant elle; ce travail sera perfectionné les jours suivans, jusqu'à ce que les hommes soient couverts de quatre pieds et demi. en arrivant à son poste, les trois sentinelles prés Le caporal posera, crites ci-dessus. 30. Les jours de marche, le sergent de l'ancienne garde du camp détachera, lorsqu'on battra l'assemblée, un caporal et deux fusiliers, pour transporter la tente attachée à cette garde, à la compagnie dont ce sera le tour de la porter ce jour-là. Lorsque ce corps s'assemblera, s'il y a des prisonniers à escorter, l'ancienne garde du camp se placera et marchera entre les deux bataillons, et le sergent les fera mettre au centre de sa garde. () Voyez le Décret du 24 messidor an 12,no 183, alinéa 183. 150 151 152 153 154 155 156 S'il n'y a point de prisonniers, cette garde rentrera dans les compagnies. 31. Les criminels, s'il y en a, seront attachés et particulièrement gardés par des fusiliers qui marcheront à côté d'eux le fusil sur le bras, et tenant de l'autre main le bout de la corde; le caporal marchera derrière eux, ayant de même le fusil sur le bras, la baïonnette au bout. A l'arrivée du corps dans le nouveau camp, l'ancienne garde conduira les prisonniers à la nouvelle garde déjà postée; le sergent rendra la consigne qui les regarde à celui de la nouvelle garde, et ramènera l'ancienne garde, qui rentrera dans les compagnies. 32. Du piquet. Il sera commandé journellement, dans chaque régiment, un piquet composé de trois sergens, six caporaux, soixante-douze fusiliers, à raison de trois par compagnie, et un tambour, et commandé par un lieutenant ou sous-lieutenant. En outre, il sera commandé journellement un capitaine dans chaque brigade, fourni alternativement par chacun des régimens qui la composent, lequel aura l'inspection sur les deux piquets, et il en prendra le commandement dans le cas de leur réunion, soit pour marcher, soit pour passer la nuit au bivouac. Le service du piquet commencera tous les jours à l'heure de la garde, et finira le lendemain à la même heure. 33. Les piquets étant destinés à fournir tous les détachemens, ainsi que les gardes qui pourroient être commandées extraordinairement pendant les vingt-quatre heures de leur service, les officiers, sous-officiers et soldats du piquet qui viendront à marcher avant la retraite battue, seront remplacés sur-le-champ. 157 Ceux qui viendront à marcher après la retraite battue, ne seront pas remplacés, à moins qu'il ne le soit expressément ordonné. 158 159 160 161 162 163 Les officiers, sous-officiers et soldats du piquet devant être toujours prêts à marcher, seront tenus à être habillés et équipés de tout point, et à ne point sortir du camp du corps pendant les vingt-quatre heures de leur service; les sous-officiers et soldats auront leurs sacs prêts à charger. 34. Pour pouvoir remplacer promptement les officiers, sous-officiers et soldats du piquet qui viendroient à marcher avant la retraite, le lieutenant ou sous-lieutenant, les trois sergens, les six caporaux, les trois fusiliers par compagnie et le tambour, premiers à marcher dans chaque régiment, ainsi que le capitaine, premier à marcher du corps, dont ce sera le tour de fournir le lendemain le capitaine du piquet, seront nommés à l'heure de la garde, et seront assujétis à ne point sortir du camp jusqu'à ce qu'ils entrent de servicé effectif, mais sans être tenus d'être habillés et équipés; en conséquence, ils ne pourront être commandés pour aucune corvée hors du camp. 35. Les piquets ne marcheront jamais sous ce nom, mais sous celui de garde ou détachement. Les gardes ou détachemens tirés du piquet, seront composés des sousofficiers et soldats les premiers à marcher de chaque piquet, et fournis en égal nombre par les deux piquets de la brigade. S'il ne doit marcher avec le détachement ou garde qu'un des deux lieutenans du piquet, il sera fourni par chacun des corps alternativement, en commençant par le plus ancien. Les sous-officiers et soldats qui marcheront, emporteront toujours leurs havre-sacs. 36. Les piquets ne prendront jamais les armes sans un ordre positif du général de l'armée, des officiers généraux de jour, du chef de l'état-major, du commandant de la division ou de la brigade, ou en cas d'alarme. Ils ne rendront jamais d'honneurs à personne; mais lorsqu'ils auront à paroître pour faire voir qu'ils sont en état, ils se mettront en bataille sans armes. Les piquets se présenteront en cet état aux officiers généraux désignés ci-dessus, au commandant du corps, et à l'officier supérieur du jour de la brigade, toutes les fois qu'ils le demanderont. 37. Lorsque le piquet devra s'assembler pendant le jour, il en sera averti par un signal que fera le tambour de la garde de police, et qui consistera dans un roulement, suivi de trois coups de baguette et d'un rappel. Lorsque le piquet devra s'assembler pendant la nuit, ce qui n'aura jamais lieu qu'en cas d'alarme, ou dans celui où il devra marcher en tout ou en partie, on en avertira promptement les officiers de piquet; ceux-ci éveilleront aussitôt les sous-officiers, mais sans bruit ni batterie de caisse, et les sous-officiers éveilleront à leur tour les soldats. Le piquet prendra tout de suite les armes, et se mettra en bataille à la place qui lui sera indiquée à l'article suivant. Les sous-officiers et soldats auront leur havre-sac sur le dos. 38. Il sera affecté un faisceau avec un manteau d'armes à l'usage du piquet. Le faisceau du piquet sera placé au centre de l'intervalle des deux bataillons sur l'alignement de ceux des compagnies, et les armes seront consignées à la sentinelle de la garde de police placée aux drapeaux. Les pièces d'artillerie attachées aux bataillons, etc. (1). Toutes les fois que le piquet s'assemblera soit de jour, soit de nuit, il se formera à six pas en avant des canons du corps, en avant des faisceaux du piquet, sur trois rangs, le lieutenant à la tête, le premier sergent et le premier caporal en serre-file, le second sergent à la droite et le second caporal à la gauche du premier rang, le tambour à un pas sur la droite du second sergent. 39. A la retraite, le piquet de chaque régiment prendra les armes ; le lientenant du piquet en fera faire l'appel, inspectera de nouveau les armes pour s'assurer qu'elles sont en bon état; après quoi il le fera rentrer, et les officiers sous-officiers et soldats du piquet iront coucher dans leurs tentes, mais sans se déshabiller. Les lieutenans de piquet auront soin de se faire indiquer les tentes des sous-officiers, et ceux-ci se feront indiquer également celles des soldats, afin de pouvoir les rassembler promptement au besoin. S'il étoit ordonné de faire coucher les piquets an bivouac, ils se réuniroient au centre de chaque brigade, à cinquante pas en avant des faisceaux, où ils resteroient jusqu'à la breloque du lendemain matin, moins qu'ils n'aient reçu l'ordre de marcher. Le capitaine de piquet de la brigade prendroit alors le commandement des deux piquets réunis. 40. Tous les jours à l'heure de la garde, le nouveau piquet sera assemblé devant le centre de chaque régiment, où il sera inspecté par un officier supérieur, et conduit ensuite avec les gardes et détachemens, s'il y en a, en avant du centre de la brigade pour défiler; les officiers de piquet se trouveront à la tête du piquet de leur corps. Le nouveau piquet, après avoir défilé, viendra se mettre en bataille à la place indiquée à l'article 38 ci-dessus 1 et posera ses armes au faisceau affecté à son usage. (1) Il est attaché à chaque régiment d'infanterie de ligue et légère, deux pièces d'artillerie. Voyez page 43, no 18. 179 180 Lorsque le nouveau piquet s'assemblera, l'ancien piquet prendra les armes, le lieutenant en fera faire l'appel, et le fera rentrer tout de suite dans les compagnies, après quoi son tour sera censé fait, comme s'il avoit marché pour un détachement ou garde. 41. Les piquets devant être à tout moment en état et prêts à prendre les armes, il sera sévèrement défendu aux sous-officiers et soldats qui les composent, de s'écarter, ni entrer chez les vivandiers pour boire ; et afin d'assurer l'exécution de cet ordre, le lieutenant de piquet de chaque régiment en fera plusieurs appels dans la journée. 181 42. Toutes les fois que les régimens prendront les armes pour des revues, manœuvres ou actions de guerre, les piquets rentreront à leurs compagnies. 182 Les jours de marche, le piquet fera partie des nouvelles gardes de chaque corps, et on ne formera le nouveau piquet qu'après l'arrivée du corps dans le nouveau camp. L'adjudant de jour veillera à ce que le chevalet et le manteau d'armes du piquet soient chargés sur un des chevaux de peloton (sur les caissons des convois) attachés à l'état-major. 43. Les compagnies de grenadiers ne fourniront jamais à la garde de police, garde du camp, ni piquet. TIT. 7. Commandement du service. Art. 1. Les chefs de bataillon de brigade seront chargés de commander le service dans leur brigade, de manière que les régimens qui la composent, fournissent, dans une proportion égale, le nombre d'officiers de tous grades, de sous-officiers, soldats et tambours qu'elle devra fournir jour par jour pour le service de l'armée; en conséquence lesdits chefs de bataillon tiendront un contrôle, où ils marqueront par jour les officiers de chaque grade, ainsi que les sous-officiers, soldats et tambours que chaque corps de leur brigade aura fournis. Le tour commencera par les régimens les plus anciens. L'adjudant-major de jour dans chaque régiment remettra au chef de bataillon de brigade une situation sommaire des militaires de tout grade qui se trouveront de service. 2. Le plus ancien adjudant-major de chaque régiment tiendra un contrôle, par rang d'ancienneté, des officiers dudit régiment, pour les commander chacun à leur tour pour les différens services. En l'absence du plus ancien adjudant-major, ledit contrôle sera tenu par le plus ancien des deux autres. Le plus ancien adjudant-sous-officier tiendra, pour le premier objet, un contrôle par rang de compagnie, pour les sergens et caporaux. En l'absence du plus ancien adjudant-sous-officier, ce contrôle sera tenu par le plus ancien des deux autres. Les sergens-majors tiendront, chacun dans leur compagnie, un contrôle par rang d'ancienneté des soldats. Enfin, le tambour-major en tiendra un par rang de compagnie pour les tambours. Ces contrôles commenceront du jour de l'arrivée de chaque régiment au lieu de l'assemblée de l'armée, et seront continués jusqu'à la fin de la guerre, de manière qu'ils soient suivis sans interruption, soit dans les camps et cantonnemens, soit dans les quartiers d'hiver. 3. Il n'y aura pour les officiers, sous-officiers, soldats et tambours, que deux tours de service, non compris les siéges, dont il sera parlé ci-après, savoir le service armé et les corvées. : 4. Le premier tour ou service armé comprendra les différentes espèces de service ci-après les détachemens; les gardes d'honneur; - les gardes intérieures ; la garde de police; le piquet. Sous cette dénomination de gardes intérieures sont aussi comprises les gardes fournies pour les magasins, pour les hôpitaux, et autres du méme genre. Ces différens services commenceront tous les jours à l'heure de la garde, et finiront le lendemain à la même heure, à l'exception des détachemens, dont la durée dépendra des ordres du général. Les compagnies de grenadiers, lorsqu'elles seront présentes sous les drapeaux, ne seront jamais commandées pour ces différens services, à moins qu'il ne le soit expressément ordonné. Les officiers et sous-officiers desdites compagnies ne marcheront jamais qu'avec leur troupe. 5. Les officiers, sous-officiers et soldats commandés pour le premier tour de service, y marcheront dans l'ordre indiqué ci-dessus; ainsi, les premiers à marcher seront employés par préférence aux détachemens, jusqu'à concurrence du nombre d'officiers, sous-officiers, soldats et tambours dont ils devront être composés. Les premiers à marcher après ceux-là, seront employés aux grand'gardes, pareillement jusqu'à concurrence du nombre d'officiers, sousofficiers, soldats et tambours dont elles devront être composées; et ainsi de suite, jusques et y compris le piquet, lequel devra employer les derniers à marcher de l'état du service de chaque jour. 6. Les jours où le corps ne devra pas fournir de détachement, les officiers, sous-officiers, soldats et tambours, premiers à marcher, seront employés aux grand'gardes, s'il y en a, sinon aux gardes d'honneur, par préférence aux gardes intérieures; à celle-ci, par préférence à la garde de police; et à la garde de police, par préférence au piquet. Les officiers, sous-officiers et soldats, premiers à marcher après ceuxlà, seront employés dans le même ordre, et ainsi de suite jusqu'aux derniers. 7. Les officiers seront commandés, pour le premier tour de service, par rang d'ancienneté, en commençant par la tête. Les capitaines rouleront entre eux. Les lieutenans et sous-lieutenans rouleront ensemble. 8. Les sous-officiers seront commandés, pour le premier tour de service, par rang d'ancienneté de compagnie, en commençant par la première du premier bataillon, et la dernière du troisième bataillon (quatrième bataillon) à la fois; et afin que les détachemens et gardes soient toujours composés d'anciens et de nouveaux sous-officiers, ils seront commandés dans l'ordre suivant : 1°. Le plus ancien sergent et caporal de la première compagnie de fusiliers du premier bataillon, et le moins ancien sergent et caporal de la dernière compagnie du troisième bataillon (quatrième bataillon). 2. La plus ancien sergent et caporal de la deuxième compagnie du premier bataillon, et le moins ancien sergent et caporal de la septième ou avant-dernière compagnie du troisième bataillon (quatrième bataillon). 3°. Le plus ancien sergent et caporal de la troisième compagnie du premier bataillon, et le moins ancien sergent et caporal de la sixième du troisième bataillon (quatrième bataillon), ainsi de suite, jusqu'à ce que tous les sergens et caporaux du corps aient été employés; après quoi on commencera un nouveau tour dans le même ordre. 9. On observera de ne jamais commander en détachement, lorsqu'il devra être de plusieurs jours, deux officiers d'une même compagnie.: ainsi, s'il arrivoit que deux officiers de la même compagnie se trou |