ne sommes pas forcés par une sévérité terrible, chacun n'est forcé qu'à vouloir ce qu'il peut. Quoi que tu fasses, il suffit d'invoquer le nom de Dieu avant de commencer, soit que tu t'éloignes de la table, soit que tu ailles prendre de la nourriture. Dieu nous écoute avec bonté et jette sur nous un regard favorable. Croyons qu'il est salutaire pour nous .de prendre des aliments consacrés par la prière. Qu'elle soit un bien, je le demande en suppliant; qu'elle porte la santé dans tous les membres; qu'elle alimente l'âme, la nourriture qui fait couler le sang dans les veines des chrétiens qui prient. 70 75 80 Terror impellit : sua quemque cogit Sufficit, quidquid facias, vocato 1 Adnuit dexter Deus, et secundo Sit bonum, supplex precor, et medelam IX HYMNE POUR TOUTE HEURE. Enfant, donne-moi ma lyre, afin que je chante sur un rhythme aux chorées fidèles un doux poëme, une mélodic en l'honneur des actions merveilleuses du Christ; que notre muse ne célèbre que lui; que notre lyre ne résonne que de ses louanges. C'est le Christ dont un roi pontife, le front ceint de la mitre, annonçait le futur événement avec sa voix, sa harpe et son tympanum, inspiré par un esprit qui descendait du ciel et remplissait son cœur. Nous chantons des miracles accomplis et prouvés. L'univers en a été le témoin, la terre ne nie pas ce qu'elle a vu un Dieu s'approchant des hommes, se donnant à eux pour les instruire. 5 HYMNUS OMNIS HORÆ. Da, puer, plectrum, choreis ut canam fidelibus Christus est, quem Rex sacerdos adfuturum protinus Facta nos et jam pangímus miracula. Testis est orbis; nec ipsa terra, quod vidit, negat, Né du cœur du Père avant le commencement du monde, il est appelé l'alpha et l'oméga. Il est la source et le terme de tout ce qui est, de tout ce qui a été, de tout ce qui sera jamais. Il a ordonné, tout a été créé; il a dit, tout a été fait : la terre, le ciel, l'abîme des mers, les trois éléments du monde, tout ce qui vit en eux sous les globes élevés du soleil et de la lune. Il a revêtu la forme d'un corps périssable, des membres soumis à la mort, pour empêcher de périr la postérité issue du premier homme et plongée par une loi fatale dans les profondeurs de l'enfer. O heureuse naissance, lorsque une Vierge mère, fécondée par le Saint-Esprit, enfanta notre salut et que l'enfant, rédempteur du monde, ouvrit sa bouche divine! Chantez, hauteurs des cieux, chantez tous, ô anges! Qué toute vertu chante les louanges de Dieu; qu'aucune langue ne se taise, que toute voix retentisse. 10 Corde natus ex parentis, ante mundi exordium, Corporis formam caduci, membra morti obnoxia O beatus ortus ille, virgo cum puerpera Voilà celui qu'ont chanté les poëtes dans les siècles anciens, celui qu'ont annoncé les pages fidèles des prophètes. Il apparaît le Messie promis! Que tout ce qui existe chante ses louanges. L'eau versée dans des urnes devient un falerne exquis. Le serviteur annonce que de ces urnes coule un vin abondant, et le roi du festin est stupéfait de la couleur et du goût de ce breuvage. J'ordonne, dit-il, que les membres ulcérés par les maladies, que les corruptions des entrailles, soient purifiées. Ses ordres sont accomplis, les plaies qui enflaient la chair et la souillaient sont guéries. Tu oins d'un limon salutaire et du nectar de ta bouche sacrée les yeux ensevelis déjà dans d'éternelles ténèbres, la vue aussitôt est rendue à ces yeux que ce remède rouvre à la lumière. Tu gourmandes le vent furieux qui, par d'affreuses tempêtes bouleverse les flots de la mer et met en péril 25 Ecce, quem vates vetustis concinebant sæculis, Quem prophetarum fideles paginæ spoponderant, Emicat, promissus olim cuncta collaudent eum. : Cantharis infusa lympha fit Falernum nobile : Nuntiat vinum minister esse promptum ex hydria, 30 Ipse rex sapore tinctis obstupescit poculis 2. Membra morbis ulcerosa, viscerum putredines, Tu perennibus tenebris jam sepulta lumina 35 Illinis limo salubri, sacri et oris nectare ; Mox apertis hac medela lux reducta est orbibus. Increpas ventum furentem, quod procellis tristibus la barque errante; il obéit à ton commandement, les vagues apaisées s'aplanissent. Une femme touche furtivement l'extrémité de ton vêtement sacré, la santé lui est aussitôt rendue, la pâleur abandonne son visage, les flots de sang qui ne cessaient de couler sont taris. Il voit un jeune homme arraché à la vie à la fleur de ses ans. Sa mère, veuve, suivait en sanglotant son convoi funèbre. Lève-toi, dit-il. Il se lève, il est rendu à sa mère. Il ordonne à Lazare, enseveli déjà dans le sépulcre et mort depuis trois jours, de reprendre son souffle, sa force et sa vie, et la respiration anime de nouveau son cœur fétide. Il marche sur les flots de la mer, foule aux pieds la crête des vagues. L'eau profonde et mobile lui fait un chemin suspendu sur ses gouffres. Pressée sous ses pas sacrés, l'onde ne s'affaisse pas. Vertat æquor fundo ab imo, vexet et vagam ratem : 40 Extimum vestis sacratæ furtim mulier attigit : Exitu dulcis juventæ raptum ephebum viderat, Sole jam quarto carentem, jam sepulcro absconditum Ambulat per stagna ponti, summa calcat fluctuum : |