des hymnes qui résonnent avec suavité; ils pressent de leurs pieds des lis éclatants de blancheur. Dans le lieu des expiations ce sont des moments de repos, pour les âmes qui ont souvent péché, que les retours de la nuit où le Dieu saint remonta des enfers aux cieux, Non comme l'étoile du matin sortant de l'Océan et pénétrant les ténèbres avec son brillant flambeau, mais plus radieux que le soleil, rendant un nouveau jour à la terre attristée par la croix du Sauveur. Le Tartare languit, ses tourments s'adoucissent; le peuple des ombres, délivré de ses feux, se réjouit de ce repos dans sa prison; dans les fleuves infernaux ne bouillonne pas le soufre accoutumé. Nous, réunis par des fêtes, nous passons la nuit dans des joies pieuses, nous rassemblons à l'envi, dans une 125 130 135 Hymnorum modulis dulce canunt melos, Sunt et spiritibus sæpe nocentibus Non sicut tenebras de face fulgida Marcent suppliciis Tartara mitibus*, Nos festis trahimus per pia gaudia prière vigilante, nos voeux prospères, et nous offrons nos dons sur l'autel élevé pour les recevoir. Des lampes sont suspendues à des cordes mobiles, et brillent attachées aux lambris; vacillant au-dessus des flots d'huile qui l'alimentent, la flamme inonde de lumière le verre transparent. On croirait voir au haut du temple une voûte étoilée qu'ornent la grande et la petite Ourse, et des vesper empourprées répandues vers cet endroit du Septentrion où brille le timon du Bouvier. Il est digne et juste, ô Dieu! que ton troupeau t'offre, au commencement de la nuit humide de rosée, la lumière, le plus précieux de tes dons, la lumière qui nous fait apercevoir tes autres bienfaits. C'est toi qui es la vraie lumière de nos yeux, la vraie lumière de nos pensées, tu es notre miroir au dedans 140 145 150 Certatim vigili congerimus prece; Pendent mobilibus lumina funibus, Credas stelligeram desuper aream O res digna, pater, quam tibi roscidæ Tu lux vera oculis, lux quoque sensibus, et notre miroir au dehors, reçois la lumière que je t'offre humblement teinte de l'onction du chrême de paix. Père souverain, je t'en prie par le Christ ton Fils en qui ta gloire repose visiblement, Notre-Seigneur, ton Fils unique, de qui procède, ainsi que de ton cœur de Père, le Paraclet; Par qui ta splendeur, ta gloire, ta louange, ta sagesse, ta majesté, ta piété, prolongent éternellement leur règne sous un triple nom, durant les siècles des siècles. 155 160 Lumen quod famulans offero, suscipe, Per Christum genitum, summe Pater, tuum, In quo visibilis stat tibi gloria; Qui noster Dominus, qui tuus unicus Per quem splendor, honos, laus, sapientia, Majestas, bonitas, et pietas tua Regnum continuat nomine triplici, VI HYMNE AVANT LE SOMMEIL. Secourez-nous, Père suprême que jamais personne n'a vu, et vous, ô Christ! parole du Père, et vous, Esprit de bonté. O de cette Trinité, force unique, lumière unique! ô Dieu de Dieu éternellement! ô Dieu procédant du Père et du Fils! Le travail du jour cesse, l'heure du repos revient, un sommeil fortifiant va reposer les membres fatigués. 10 HYMNUS ANTE SOMNUM. Ades, Pater supreme, Quem nemo vidit unquam, O Trinitatis hujus Fluxit labor diei, Blandus sopor vicissim Fessos relaxat artus. L'âme, agitée par des tempêtes, tourmentée par des soucis rongeurs, boit à pleine coupe le breuvage de l'oubli. Par tout le corps se glisse l'assoupissement, il empêche les malheureux de ressentir encore l'aiguillon de la douleur. C'est Dieu qui l'a voulu. Il a soumis à cette loi nos membres débiles, afin de tempérer nos labeurs par un agréable remède. Mais tandis qu'un repos ami coule dans nos veines, tandis que notre cœur, livré au sommeil, goûte un calme heureux; L'âme, libre dans l'espace, erre avec autant de force que de rapidité, et dans les diverses figures elle aperçoit tout ce qui se laisse découvrir. 13 20 25 Mens æstuans procellis, Curisque sauciata, ́ Totis bibit medullis Obliviale poclum. Serpit per omne corpus Patitur manere sensum. Lex hæc data est caducis, Deo jubente, membris, Ut temperet laborem Medicabilis voluptas. Sed, dum pererrat omnes Quies amica venas, |