Correspondance littéraire, philosophique et critique, adressée a un souverain d' Allemagne, depuis 1735 jusqu'en 1769, Part 1, Volume 2

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Popular passages

Page 338 - La chose dont ils peuvent apprécier le mérite et dont ils soient juges, comme tout le monde, ce sont les passions, le mouvement, les caractères, le sujet, l'effet général ; mais ils ne s'entendent ni au dessin, ni aux lumières, ni au coloris, ni à l'harmonie du tout, ni à la touche, etc. A tout moment ils sont exposés à élever aux nues une production médiocre, et à passer dédaigneusement devant un chef-d'œuvre de l'art; à s'attacher dans un tableau, bon ou mauvais, à un endroit commun,...
Page 61 - On ne conçoit non plus qu'un être agisse sans motif, qu'un des bras d'une balance agisse sans l'action d'un poids, et le motif nous est toujours extérieur, étranger, attaché ou par une nature ou par une cause quelconque, qui n'est pas nous.
Page 376 - Vous préparez les événements avec trop de prudence pour que les suites ne doivent pas y répondre. Le chapitre des événements est vaste ; mais la prévoyance et l'habileté peuvent corriger la fortune. « Je suis, avec bien de l'estime, votre affectionné ami.
Page 339 - ... ya certains morceaux répandus par-ci par-là qui ne le cèdent en rien, pour le style, à ce que nos meilleurs auteurs ont de mieux écrit. Enfin j'estime cet ouvrage, et je souhaiterais que M. Cochin eût le courage d'en faire un pareil sur ce que nous avons de peinture, sculpture et architecture à Paris. J'imagine que s'il en avait le dessein, et que ce dessein fût connu, il n'ya presque aucun de nos amateurs qui osât lui ouvrir son cabinet.
Page 388 - ... même genre; vous y trouverez en revanche beaucoup de choses de mauvais goût, d'autres de mauvais ton , des polissonneries et des ordures qui n'ont point ce voile de gaze qui les rend supportables : cependant la gaieté, la facilité qui n'abandonnent jamais M. de Voltaire, qui bannit de ses ouvrages- les plus frivoles comme les plus médités cet air de prétention qui gâte tout, des traits et des saillies qui lui échappent à tout moment, rendent la lecture de Candide fort amusante. En général,...
Page 61 - Qu'est-ce qui distingue donc les hommes? la bienfaisance et la malfaisance*. Le malfaisant est un homme qu'il faut détruire et non punir; la bienfaisance est une bonne fortune, et non une vertu.
Page 448 - M. le contrôleur général est aussi insipide par le ton et par la tournure que par les éloges outrés. J'ai eu l'honneur de vous parler de la Lettre d'un Banquier et de la Réponse au Banquier*, toutes deux à la louange de M. de Silhouette; il ya eu une troisième Lettre d'un Croupier, pour servir de réponse à la Lettre d'un Banquier. C'est une satire sur l'abus qui régnait dans les finances d'accorder des intérêts dans les fermes générales et dans toutes les entreprises à des gens de...
Page 430 - qui a osé se moquer... » Vous trouverez à tout moment des expressions familières et basses. Tout le rôle de Xantippe est dans ce mauvais goût; elle dit de son mari : « Cela n'a point de malice... Il est têtu comme une mule... Hélas ! messieurs, il est plus bête que méchant...
Page 59 - ... où le sacrifice de la passion ne coûte plus rien; je puis même assurer par expérience qu'il est doux : on en prend à ^ses propres yeux tant de grandeur et de dignité ! La vertu est une maîtresse à laquelle on s'attache autant par ce qu'on fait pour elle , que par les charmes qu'on lui croit. Malheur...
Page 158 - ... platitudes que celles qu'on a fait imprimer pour prouver la supériorité des modernes sur les anciens. On eût dit que M. de Fontenelle , M- de La Motte et l'abbé Terrasson n'avaient fait tous ces efforts que pour prouver la misère et la pauvreté de l'esprit lorsqu'il n'est pas guidé par le sentiment. C'est un aveugle qui marche avec confiance dans les ténèbres , qui s'égare méthodiquement, et dont chaque pas conduit à une nouvelle erreur. Malheur à un peuple si jamais ses Fontenelle...

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