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de Dieu, roy de France, à tous ceulx qui ces présentes lettres verront salut: Il est de nouvel venu à nostre cognoissance que nostre adversaire d'Engleterre apreste et avance son armée le plus diligemment qu'il peut pour descendre en nostre royaume et ainsi que entendu avons mettre le siége devant nostre bonne ville de Rouen. Par quoy est besoing de diligemment la faire fortiffier et emparer et de la garnir de gens d'armes et de trait, de vivres et autres choses nécessaires pour la deffense d'icelle et de commettre et ordonner pour la garde et gouvernement de nostre dicte ville cappitaine de grant estat et auctorité et expers en fait d'armes. Savoir faisons que nous ce considéré voulant obvier et pourveoir aux inconvenniens et dommages qui par deffaults de bonne provision pourroient advenir à nous, à nostre dicte ville, et généralement à tout nostre pais de Normendie, et confians à plain des sens, vaillances, loyautés et bonnes diligences de nostre très cher et féal cousin, le sire de Préaulx et de nos amés et féaux chevaliers, conseillers et chambellans les sires de la Faiette, de Gaules et de Crasmenil cappitaine de nostre dicte ville, iceux avons retenus, retenons et ordonnons servir à la garde, tuition, deffense de nostre dicte ville de Rouen, de nos subgiés d'icelle et du pais d'environ,

se transporter en nostre dicte ville de Rouen, de la veoir, et visiter les tours, meurs, fossés et autres fortiffications et édifices de nostre dicte ville et closture d'icelle, et pareillement celle du mont SainteKatharine et les fors bourgs de nostre dicte ville de Rouen, et les faire emparer et mettre en tel estat

[que]ils le verront à faire, de contraindre à y labourer et besognier tant et tel nombre de maçons et pyonniers, charpentiers et autres maneuvriers de nostre dicte ville et ailleurs environ que besoing sera, de prendre et recevoir ou faire prendre et recevoir des viconte et receveur de nostre dicte ville les deniers qui pour les choses dessus dictes faire et accomplir seront et de les contraindre à ce faire par toutes les voies deues et en tel cas accoustumées, et pareillement tous ceulx qui seroient et seront refusans et contredisans de paier les assiettes des tailles ou aides à quoy ils ont esté imposés, de convocquer et appeler avecques eulx tous et tels des nobles, de nos officiers, bourgois et autres nos subgiés de nostre dicte ville et d'environ que bon leur semblera. Au mandement desquels nous voulons qu'ils obéissent comme au nostre, se par nous et nos lettres leur estoit fait, et de les contraindre à faire guet et garde de jour et de nuit, tant aux portes comme sur la muraille de nostre dicte ville

et dedens icelle, de faire retraire dedens nostre dicte ville les vivres et biens des villages et villes non tenables d'environ et de faire ardoir et bruler, se mestier est, tous les biens estans sur terre dont nos dis ennemis se pourroient aidier, de prendre et garder par devers eulx les clefs des portes de nostre dicte ville, de faire partir et vuider d'icelle toutes manières de gens sédicieux et autres qu'ils verront nuisibles et inutiles à nostre dicte ville ou de les faire pugnir par la justice du lieu selon l'exigence et démérite de leurs cas, de faire et adviser telles ordonnances et provision que pour le bien et seureté de nostre dicte ville ils verront à faire, auxquelles nous voulons estre obéi, comme se par nous elles estoient faictes, de garnir et faire garnir nostre dicte ville de vivres et autres nécessités et de contraindre à ce faire tous ceulx qu'ils y verront à contraindre, de commettre en l'église du mont Saincte-Katharine et ès autres places fortes d'ilec environ tel cappitaine ou cappitaines avec tel nombre de gens d'armes et de trait que pour la garde et seureté d'icelles ils verront estre besoing et nécessité, de les faire emparer et fortifier ou de les faire abattre et démolir au cas qu'ils verroient qu'elles ne seroient tenables ou que elles seroient aucunes nuisibles à nostre dicte ville, de mettre à prix raisonnable toutes manières de vivres et autres

marchandises tel qu'ils leur semblera à faire, et généralement leur avons donné et donnons, devoir autorité et mandement spécial de faire ès choses dessus dictes, leurs circonstances, deppendances, tout aussi et pareillement que nous ferions et faire pourrions se présens nous estions...

Sy donnons en mandement à nostre cousin le sire de Préaulx et aux dicts sires de la Faiette de Gaules et de Crasmenil, que diligemment et hastement ils se transportent en nostre dicte ville de Rouen, et réaument et de fait mettent et facent mettre toutes les choses dessus dictes et chacune d'icelles au mieulx et plus profitablement qu'ils pourroient pour le bien de nostre dicte ville et du pais d'environ, mandons en oultre à tous nos justiciers, officiers et subgiés que, aux dessus nommés, et à chacun d'eulx et à leurs commis et depputés obéissent et entendent diligemment. et leur prestent et donnent conseil, confort, aide et soutien en tout ce dont ils sont requis pour le bien, fortiffication et tuition de nostre dicte ville. En tesmoing de ce nous avons fait mettre nostre scel à ces présentes. Donné à Paris le 11reme jour de juing l'an de grâce mil 11° et dix sept et de nostre règne le xxxviieme et estoient ainsi signées par le roy en son grand conseil (Bauregard ).

En tesmoing de ce nous bailli dessus dict avons

mis à ces lettres le grand scel aux causes du dict bailliage l'an et jour premiers dessus dis.

Vydimus de Raoul de Gaucourt, chevalier, seigneur de Maisons, bailly de Rouen, d'une lettre du roy Charles donnée à Paris le troisième jour de juing l'an mil quatre cens dix-sept:

Comme le dict seigneur adverty que le roy d'Angleterre vouloit faire descente en son royaume et mettre le siége devant la ville de Rouen, voulant à ce pourvoir et à la deffense et conduicte de sa dicte ville avoir commis son cousin le sieur de Préaulx et les sieurs de la Faiette, de Gaules et de Crasmenil cappitaine de la dicte ville pour servir à la garde, tuition et deffense de la dicte ville. Et leur avoit donné pouvoir de veoir et cyrcuyr (parcourir) les murailles et forteresses de la dicte ville et faulx bourgs et le Mont saincte Katharine et de les emparoir ainsi qu'ils verroient bon estre, de prendre tels deniers des vicontes et recepveurs de la dicte ville que verroient bon estre pour satisfaire aux choses dessubs dictes, et contraindre ceulx qui seroient assis et cotisés pour à ce subvenir, de convoquer et assembler tel nombre de

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